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Quel est le problème du transport en commun à Québec?

Ce n'est pas une question d'investissements, ni de ressources ou encore d'immobilisme politique : le problème du transport en commun dans la vieille capitale demeure d'abord et avant tout culturel.
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Ce n'est pas une question d'investissements, ni de ressources ou encore d'immobilisme politique : le problème du transport en commun dans la vieille capitale demeure d'abord et avant tout culturel. Nous portons tous une certaine responsabilité à sa modernisation. Comment, concrètement ?

Toute la résolution de ce conflit commence par la création d'un réel sentiment d'appartenance autour des transports verts. Ce qui passe par une sensibilisation encore plus accrue de l'importance de l'écoresponsabilité dans nos médias, nos écoles et l'éducation de nos enfants, surtout.

Encore plus loin, on pourra vraiment réfléchir à des projets de société en environnement quand le discours changera, autant sur nos ondes que dans nos maisons, nos cercles d'amis, nos réseaux. Avant d'aller vers la haine de l'inconnu (le « monde obscur » des moyens de transport alternatifs), visons la curiosité pour l'autre idée, plus marginale, mais plus actuelle, au fond.

Nul besoin de rappeler que la relation entre automobilistes, cyclistes et piétons devra changer. Au-delà des campagnes de publicité gouvernementale là-dessus, on doit sentir une vraie cohabitation, et non un désir de « frapper » ou encore de mépriser l'autre. Quelqu'un a dit André Arthur ?

Mieux orienter nos discours

« Des radios privées peuvent-elles faire capoter un projet public? Pas possible, n'est-ce pas ? Bienvenue à Québec », disait Simon-Pierre Beaudet sur VICE. C'est assez fou de réaliser qu'effectivement, partout ailleurs, à Montréal, Trois-Rivières ou Sherbrooke, la situation est toute autre. Comme si Québec s'était construit, au fil des années, un microcosme fermé d'esprit bien à lui.

Si un jour ça arrive, une fois que nos racines auront bel et bien changé, ce qui se fera sur des décennies peut-être, on pourra se rasseoir et faire des consultations publiques sur la chose. Mais à voir le taux d'assistance des amoureux de l'automobile à celles-ci, je doute que le débat qui en émane actuellement soit « démocratique » ou encore efficace. Pour cause, il n'en ressort que peu ou pas de consensus, avec une aussi faible représentation.

Citations Blogue

Parce qu'il est difficile convaincre des convaincus de changer leurs habitudes en leur demandant des sacrifices énormes de temps et de confort.

Il faut donc impliquer les citoyens en trouvant le moyen d'en faire l'une de leurs priorités. On revient alors à l'argument d'enfin mieux penser notre système d'autobus publics, surtout vers les banlieues et les quartiers excentrés. Parce qu'il est difficile convaincre des convaincus de changer leurs habitudes en leur demandant des sacrifices énormes de temps et de confort.

Prévoir déjà une campagne électorale corsée

Jusqu'à tout récemment, le grand frère du tramway Beauport-Lévis, le fameux Service rapide par bus (SRB), semblait être bien lancé. Mais assez rapidement, les deux villes ne se sont pas entendues sur le financement, ce qui a entraîné un abandon presque direct du projet. Triste, non ?

Le geste était-il trop ambitieux pour Régis Labeaume et pour Gilles Lehouillier, à peine 5 mois avant les prochaines élections municipales ? Peut-être, c'est bien évidemment possible.

Surtout dans l'optique où il est bien possible que les deux maires se représentent devant leurs citoyens. Ils ne veulent peut-être pas s'attirer de graves erreurs dans ce contexte avec de très grandes responsabilités.

Or, une chose demeure : le temps presse. Il faut moderniser nos manières de fonctionner en société, en tant que leaders environnementaux mondiaux, notamment sur le plan de l'hydroélectricité. Il faut dire à nos politiciens d'agir, et non d'attendre le « moment opportun ».

La communauté journalistique relancera évidemment les deux politiciens sur le sujet des transports en commun. Il n'est donc qu'une question de temps avant que le problème se règle, diront les plus optimistes. Sauf qu'à voir la mobilisation anti-SRB qu'entraînent certaines radios de Québec, cela semble presque impossible à court terme.

Combattre pour la jeunesse

Sur une autre note, la création du groupe des Jeunes du SRB a démontré que fondamentalement, ce combat en est un de générations et de mentalités. Le débat oppose les fervents automobilistes désirant la construction d'un troisième lien (dont on a tant parlé sans non plus prendre des actions concrètes) aux écocitoyens.

Le directeur de l'initiative jeunesse, Alex Tremblay Lamarche, avance régulièrement ce point : « Si Québec veut être capable de retenir ses jeunes, il faut qu'elle se dote d'infrastructures de transport en commun efficaces. »

Certes, il faut rappeler qu'il ne s'agit pas du seul et unique facteur responsable d'un potentiel « exode », mais d'un déterminant important pour la conservation du dynamisme de la ville. Je plaide donc pour qu'on accorde un poids de parole plus important à nos jeunes. Ce sont eux qui sont le plus concernés par tous ces changements.

Par-dessus tout, tenons ensemble un vrai débat, respectueux et productif. Un débat qui implique toutes les sphères de la société. De toutes les cultures. Des moins aisés aux mieux nantis. Et surtout des plus concernés aux moins touchés. Un débat sincère, qui ne se fait pas dans la haine, mais dans la considération de l'autre opinion.

Mais est-ce que la ville de Québec sera un jour ouverte à ça ?

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