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Prix Sobey pour les arts 2017: des femmes et des autochtones

Dans les 13 précédents lauréats du Prix Sobey pour les arts, seulement 3 ont été des femmes.
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En octobre dernier, je me trouvais à l'inauguration de l'exposition le Prix Sobey pour les arts 2016 au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) à Ottawa. L'exposition présentait alors les 5 finalistes qui étaient: Jeremy Shaw (Côte Ouest et Yukon), Brenda Draney (Prairies et Nord), Charles Stankievech (Ontario), Hajra Waheed (Québec) et William Robinson (Atlantique).

Environ un mois plus tard, le MBAC annonçait finalement que Jeremy Shaw était le lauréat de l'édition 2016. L'exposition des finalistes était présentée du 6 octobre 2016 au 5 février 2017 et, jusqu'au dernier moment de l'annonce, le public se prêtait au jeu, essayant de deviner qui serait le lauréat ou la lauréate. Lors de l'inauguration, qui s'était déroulée en présence des artistes, ayant moi-même fait et refait le tour de l'exposition plusieurs fois, je n'entrevoyais pas lequel des 5 finalistes allait obtenir la prestigieuse bourse de 50 000 $ - bien que Jeremy Shaw m'avait subjuguée, d'entrée de jeu, par son installation qui portait sur le désir de transcendance à travers des expériences qui exploraient les états seconds.

La plus importante distinction consacrée aux artistes canadiens de 40 ans et moins

Le Prix Sobey pour les arts est remis chaque année à un(e) artiste du Canada de 40 ans et moins à la suite de critères de sélection très précis. Ce prix représente une bourse de 50 000 $ pour le lauréat ou la lauréate, les quatre finalistes reçoivent une bourse de 10 000 $, et, finalement, les autres artistes figurant sur la liste préliminaire se partagent un montant habituellement de 500 $. Or, cette année, le montant a été augmenté à 1000 $ pour ceux et celles qui n'ont pas été retenus en tant que finalistes.

Depuis sa première édition en 2002, ce prix a eu une influence considérable sur la carrière de jeunes artistes du Canada. Il est l'une des récompenses artistiques les plus importantes du pays. Chaque année, un jury de conseillers en muséologie, comprenant un éminent représentant d'un musée pour chacune des cinq régions canadiennes (la Côte Ouest et le Yukon, les Prairies et le Nord, l'Ontario, le Québec et les provinces de l'Atlantique) et un juré international, prépare une liste préliminaire de 25 artistes canadiens (soit cinq par région). Le jury se réunit ensuite et dresse la liste des finalistes, qui comprend un artiste pour chaque région.

Les 5 finalistes 2017

Raymond Boisjoly est un artiste autochtone d'origine haïda installé à Vancouver. Dans sa pratique, il s'intéresse à l'usage des images, d'objets et de matériaux dans l'art indigène et comme expression de cet art en tant que tel, privilégiant une approche qui met de l'avant la parole qui structure et définit le travail des artistes des Premières Nations.

Travaillant avec diverses techniques, Divya Mehra traite, quant à elle, des effets de la colonisation et du racisme institutionnel, réinterprétant des références empruntées au hip-hop, à la littérature et à l'actualité. Dans sa pratique, l'artiste explore les identités diasporiques, la racialisation, l'altérité et la construction de la « diversité ».

Bridget Moser est une artiste de la performance et de la vidéo dont le travail se situe entre la comédie, le théâtre expérimental, l'art de la performance, la littérature absurde, l'anxiété existentielle et la danse intuitive. Elle a présenté ses projets à travers le Canada, les États-Unis et l'Europe.

Quant à Jacynthe Carrier, elle explore, par la photographie et la vidéo, les différents rapports du corps à l'environnement et les manières d'envisager et de s'approprier le territoire. Elle réalise différents types d'interventions dans le paysage, où corps et objets s'assemblent dans des performances et des mises en scène dans le paysage.

Finalement, originaire de la Première Nation micmaque, Ursula Johnson est une artiste de la performance et de l'installation. L'artiste explore diverses techniques, dont l'art de la performance, la sculpture, la musique et la gravure. Elle fait appel à des interprètes ainsi qu'à des processus de collaboration pour la création de nouvelles œuvres. Ses performances sont souvent inspirées du lieu où elles se déroulent et comprennent une dimension d'intervention pédagogique coopérative.

Quatre femmes

Fait extrêmement rare: cette année, quatre femmes se retrouvent sur la liste des finalistes. La rareté des femmes accédant à de hautes distinctions en arts visuels (que ce soit pour le Prix Sobey pour les arts ou pour le Prix Paul-Émile-Borduas) montre à quel point il est difficile pour une femme artiste de performer sur une scène artistique qui est largement dominée par les hommes - je ne parle pas juste au Canada, mais il en va de même du marché mondial de l'art contemporain.

Dans les 13 précédents lauréats du Prix Sobey pour les arts, seulement 3 ont été des femmes.

Le fait d'avoir des artistes des Premières Nations suggère que l'art canadien est bien représenté en 2017. L'art autochtone est de plus en plus présent sur la scène de l'art contemporain canadien et il est déjà au coeur de plusieurs expositions muséales.

Les œuvres du lauréat ou de la lauréate et des quatre finalistes seront présentées dans le cadre d'une exposition collective qui, cette année, se tiendra à l'Art Museum de l'Université de Toronto du 24 octobre au 9 décembre 2017.

Le gala célébrant l'édition 2017 du Prix Sobey pour les arts aura lieu le 25 octobre. Lors de cette soirée, les artistes, les conservateurs, les donateurs et les autres membres du monde de l'art canadien se rassembleront pour honorer les finalistes et, le nom du lauréat ou de la lauréate du Prix Sobey pour les arts 2017, sera alors annoncé.

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