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L'art de Jean Drolet: un respect des traditions

La nature a toujours été une source intarissable d'inspiration pour Jean Drolet.
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La nature a toujours été une source intarissable d'inspiration pour Jean Drolet ainsi qu'une source d'apaisement intérieur ; elle a toujours eu une place privilégiée dans sa vie. C'est sur le terrain de sa résidence, à l'époque où il vivait à Stoneham juste avant l'arrivée du nouveau millénaire, qu'il a commencé à amasser des pierres qui s'y trouvaient pour les ériger en inuksuit qui mesuraient entre 1,20 m et 1,60 m. Ensuite, il en a fabriqué de toutes les dimensions. Ce qui avait débuté comme un passe-temps s'est vite transformé en une véritable passion. C'est donc à travers ses assemblages de galets polis par les marées que Jean Drolet a débuté les expositions en 2001 - en marge des boutiques où il vendait ses œuvres anthropomorphes et des commandes privées qui ponctuent sa carrière depuis plus de vingt ans.

L'histoire de l'inukshuk

Un inukshuk (ou inuksuk, pluriel inuksuit) est un empilement de pierres construit par les peuples inuit et yupik dans les régions arctiques d'Amérique du Nord, depuis l'Alaska jusqu'au Groenland, en passant par l'Arctique canadien. Sa forme et sa taille peuvent varier. Partout dans le monde, les peuples anciens ont érigé ce genre de monuments. L'Arctique est l'un des rares endroits sur Terre où il en existe encore, certains datant de plusieurs milliers d'années.

Inukshuk est un terme inuktitut (la langue inuit) composé des morphèmes inuk (être humain) et suk (substitut, agissant à la place de), signifiant «ce qui a la capacité d'agir comme un être humain» ou «ce qui ressemble à un être humain». Par extension, le mot inukshuk en est venu à désigner, dans l'art inuit, à partir des années 1960, puis dans la culture populaire, une construction de pierres empilées adoptant une forme humaine. La construction d'un inukshuk peut être assimilé à du «Land Art» et, à ce titre, de nombreux artistes se sont lancés dans l'édification de ces statues de pierres, tel Jean Drolet, qui le fait dans le respect des traditions.

De nos jours, il en subsiste encore sur les collines, dispersés ici et là, sur la terre gelée, visibles à des kilomètres à la ronde. Les voyageurs peuvent les utiliser comme des repères directionnels dans ces régions où l'hiver ne laisse qu'un vaste désert de blancheur. Le lieu d'un inukshuk est un grand réconfort, dit-on. Dans les traditions des Inuits, il est interdit de détruire un inukshuk car cet assemblage anthropomorphe est un symbole d'espoir et de fraternité. Chaque pierre est importante et a été sélectionnée pour s'adapter aux autres, chacune d'entre elles supporte l'autre, comme un être vivant supporte son prochain dans le besoin. La statue rappelle à quel point il est important d'aider les autres.

Une évolution artistique vers la sculpture en bois de grève

Après plusieurs années au contact de la pierre, Jean Drolet s'est mis à créer des pièces différentes pour exprimer plus amplement sa créativité. Depuis 2014, l'artiste utilise du bois de grève pour ses sculptures assemblées, parfois sur un lit de galets, parfois présentées simplement sur un panneau noir ou neutre, ce qui lui procure une joie nouvelle dans la création.

Le long des berges du majestueux fleuve Saint-Laurent, à toutes époques de l'année, entre Québec et Gaspé, l'artiste cherche les éléments qui trouveront une nouvelle vie à travers l'art. Il sélectionne judicieusement ses pièces, marquées par la nature, par le temps, par les saisons, modelées par les marées qui ont œuvré en artisans invisibles pour façonner pierres et bois de grève, sa matière première.

Quand l'artiste prend l'un de ces éléments, il n'a qu'une vague idée de ce qu'il deviendra. Il révèle le veinage du bois par son travail, il libère la beauté d'une pierre brute que le hasard a fait échouer sur le rivage. Il utilise les éléments selon leur texture, leur teinte, leur forme particulière, jouant avec l'équilibre et la perspective, les assemblant, les sculptant pour en faire des objets uniques ayant leur propre personnalité. Des formes émergent par le façonnement en atelier ; d'une pièce grise et terne au départ, une merveille en ressort une fois sablée et rehaussée à l'huile d'abrasin. Les pierres sont vernies d'un latex mat qui leur donne un aspect mouillé où tous les détails sont visibles. Quant au bois, il peut être poncé jusqu'à 70 heures en atelier pour obtenir l'aspect souhaité. Dans le respect de l'élément sélectionné dans la nature, l'artiste ne compte pas les heures de travail. Il s'inspire de ce qu'il trouve pour leur donner une deuxième vie.

«Mon atelier n'est plus seulement chez moi au sous-sol parmi les tonnes de pierres et les bois de grève, il n'est pas uniquement dans la poussière de mes sableuses, mon atelier se prolonge en pleine nature, au son des vagues, du bruit des pas sur les galets, aux cris des oiseaux marins.»

Dans une perspective évolutive, définitivement tournée vers l'avenir, l'artiste désire maintenant se dédier plus amplement aux sculptures en bois de grève. Sa passion pour les matériaux nobles n'a d'égal que son amour pour l'esthétique de l'œuvre façonnée, réinventée, achevée. Un savoir-faire qu'il veut partager avec les amateurs d'objets d'art.

Aujourd'hui, Jean Drolet vit à Québec et expose de façon permanente à la Galerie Zen, située au 1025 boulevard du Lac, à Lac-Beauport. Ancien photographe originaire de Limoilou, il perçoit tout ce qui l'entoure comme de l'art au naturel ou comme prétexte à faire partie d'une éventuelle œuvre d'art dont les caractéristiques premières sont issues de la plus belle œuvre d'art : la nature.

Les images sont publiées avec le consentement de l'artiste.

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