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N'oubliez pas de bien vous identifier dans le cas d'une collision avec blessé(s); sinon vous pourriez être coupable d'un délit de fuite.
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J'aimerais mieux parler de hit-and-run. L'expression anglaise rend mieux ce qui est arrivé à Linda Crutchfield, une amie, moniteur niveau IV de l'AMSC, entraîneur niveau III, enseignante au Mont-Tremblant depuis 20 ans et membre de l'équipe nationale canadienne de ski de 1959 à 1965. On ne parle pas ici d'une novice ou d'une skieuse occasionnelle.

Le 22 janvier dernier, entre deux leçons, Linda faisait des virages de rayons moyens à vitesse normale sur la piste Bas de la Beauchemin du versant nord de Tremblant lorsqu'elle fut frappée violemment par derrière par un skieur qui aurait éventuellement pris la poudre d'escampette sans s'identifier.

Le choc fut tel que notre victime perdit momentanément conscience et n'aurait pu identifier la personne qui l'a frappée. «Tout ce que je me souviens c'est une forme jaune qui m'a frappée en faisant mon virage», me racontait Linda à propos du malencontreux accident lors duquel elle a eu un genou et des cotes cassés ainsi qu'une commotion cérébrale, malgré son casque protecteur.

Le premier répondant, un moniteur de Tremblant avec ses élèves, demeura sur place jusqu'à ce qu'un autre moniteur, libre de leçons, prenne la relève en attendant l'arrivée de la patrouille. Ce serait alors que notre «numéro» se serait dissipé sans qu'on puisse l'identifier.

Suite à cet accident, Linda Crutchfield ne pourra plus enseigner de la saison, une perte importante de revenu pour elle puisque les assurances de l'école de ski du Mont-Tremblant ne couvrent les moniteurs que lorsqu'ils sont en leçon.

Le code de conduite en ski

Il existe un code de comportement en ski mis de l'avant par l'Association des Stations de Ski du Québec (ASSQ) et par les stations membres. Ce code fait partie du «règlement sur la sécurité dans les stations de ski alpin» et est incorporé à la «loi sur la sécurité dans les sports».

La 5e disposition du code indique que «si vous êtes impliqué dans un accident ou en êtes témoin, demeurez sur les lieux et identifiez-vous à un secouriste». Toute personne impliquée dans une collision doit donc, en loi, ne pas quitter et s'identifier aux secouristes avant de quitter les lieux. Toute fuite, particulièrement s'il y a blessés, peut être considérée comme un délit de fuite et être sujette à poursuite selon le Code civil.

Nous ne réglerons pas sur cette tribune le malheureux cas de Linda Crutchfield mais nous pouvons, espérons-le, sensibiliser les skieurs et planchistes aux règles de comportement qui s'appliquent sur les pistes des stations de ski.

Skiez en contrôle, respectez le skieur en aval

Pour éviter un accident, le code signale que le skieur doit conserver la maîtrise de sa vitesse et de sa direction. On doit donc skier en contrôle. Ceci veut dire skier de façon à pouvoir s'arrêter à tout moment ou pouvoir dévier de sa trajectoire pour éviter une collision. Comme sur la route.

De plus, et ceci est très important, vous devez «céder la priorité aux personnes en aval (plus bas) et emprunter une direction qui assure leur sécurité». Comme en auto.

Le ski à vitesse contrôlée en respect des autres est souvent un problème quand il y a congestion. J'en ai fait l'expérience plusieurs fois cette année, particulièrement en décembre lorsque le nombre de pistes était insuffisant pour le nombre de skieurs. À Tremblant, sur une piste facile (P'tit Bonheur) à la mi-décembre, il aurait fallu un œil devant et un derrière pour naviguer avec une certaine prudence. On devait composer avec les débutants, les moniteurs avec classes, les jeunes compétiteurs à l'entraînement, les twin tips qui skiaient à reculons et tous les autres. Parmi les plus dangereux, les soi-disant experts skiant à toute vitesse, faisant de longs virages (carving) en tricotant parmi la foule trop dense pour l'espace disponible.

Le ski rapide fait partie des plaisirs du ski, mais il faut savoir le pratiquer lorsque les conditions le permettent, quand les pistes ne sont pas trop achalandées. Vous devez avoir le champ libre devant vous.

D'autres comportements peuvent rendre le ski plus sécuritaire

  • Développez votre vision périphérique; ceci aidera à «sentir» l'arrivée d'un skieur par derrière.
  • Faites affuter vos carres régulièrement; vous aurez un meilleur contrôle sur les plaques glacées.
  • Par grande affluence, faites des virages plus courts; votre parcours sera ainsi plus prévisible pour les skieurs derrière vous.
  • Et n'oubliez pas de bien vous identifier dans le cas d'une collision avec blessé(s); sinon vous pourriez être coupable d'un délit de fuite.

Des accidents il y en aura toujours. C'est la définition même du mot. C'est cependant en connaissant et en respectant le code de bonne conduite en ski (qui est semblable à celui de la route) que le sport sera plus sécuritaire pour tous.

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