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Il faut réhabiliter l'énergie nucléaire

Il est temps de sortir le Canada de cet obscurantisme nucléaire.
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À force de s'opposer à l'énergie électrique de source nucléaire, nombre d'environnementalistes s'emprisonnent dans leur propre fatwa. Pendant ce temps, la combustion des hydrocarbures modifie l'atmosphère et contribue à décimer les espèces animales, en attendant notre tour.

La plus grande menace à la survie du genre humain ne vient donc pas de l'État islamique, mais de l'obstination aveugle de gens pourtant verts qui refusent de considérer l'énergie nucléaire comme option viable pour le futur immédiat. Il est temps de sortir le Canada de cet obscurantisme nucléaire.

Penser vert

Au rythme où on brûle gaz, pétrole et charbon, on aura dilapidé d'ici un siècle le reste du pétrole qui a mis 400 millions d'années à s'accumuler sur la planète. Mais bien avant, on aura atteint le point de retour de la sixième extinction massive des espèces vivantes depuis le Cambrien, si ce n'est déjà fait. Les espèces animales et végétales disparaissent aujourd'hui à une cadence comparable ou supérieure à celle des dinosaures et des végétaux à la fin du Jurassique.

Le climat se bouleverse drastiquement. L'air que respirent nos enfants se détériore. Même si on livrait les espoirs suscités par les accords de Kyoto ou ceux de Paris, plus récents mais aussi minimalistes, les effets climatiques de la baisse de CO2 ne seraient pas observables avant 150 ans.

Et même si le pétrole était gratuit, il faudrait en cesser l'utilisation immédiatement, tout comme celle du charbon, du moins à des fins de combustion. Le baril de brut à 30$ est bien la dernière chose dont on avait besoin pour atteindre la cible de rejets de CO2 décrétée à Paris!

Il est peut-être déjà trop tard pour réagir, mais la seule réaction possible, pour ces amalgames surannés de conciles de jars plus ou moins élus qu'on appelle des pays, est de se tourner sans compromis vers une économie sans combustion (low-carbon economy).

Les options

Les exigences d'une économie sans combustion prescrivent un recours à des formes d'énergies diversifiées telles le solaire, l'éolien, l'hydroélectrique, le géothermique et le nucléaire.

Sans se qualifier techniquement comme modes de production de masse, le solaire et l'éolien sont des solutions séduisantes et souvent valables pour soutenir notre mode de vie énergivore... quand il y a du vent ou du soleil. Mais il n'y a pas toujours du vent ou du soleil, du moins pas partout. Il faut de ce fait assurer un approvisionnement stable pour le quelque 60% d'électricité qui ne peut pas, en termes d'ingénierie, venir de ces deux sources, puisqu'elles ne peuvent habituellement pas fournir le base load.

L'hydroélectricité est pour sa part une formidable solution à condition de disposer de vastes territoires inondables, sans trop d'autochtones à déloger, ce qui reste le cas du Québec, mais sans doute pas pour toujours.

L'énergie géothermique est également tributaire de points chauds providentiels, mais très épars.

Malgré l'intérêt indéniable des autres formes d'énergie, il n'y a que la production d'énergie nucléaire qui soit relativement affranchie d'un contexte géographique spécifiquement favorable, puisqu'une majorité de grandes villes sont situées sur des voies navigables offrant un débit suffisant d'eau de refroidissement.

Selon le World Energy Council, il n'est simplement pas possible, même dans l'hypothèse la plus conservatrice, de satisfaire les besoins grandissants du monde en matière d'énergie sans doubler le parc de centrales nucléaires actuel d'ici le mi-siècle. Il y a en ce moment 437 centrales nucléaires en service dans 32 pays, 60 en construction et des centaines en planification (World Nuclear Association). Ce n'est pas là le signe d'une industrie décroissante. C'est déjà 11% des besoins du monde en électricité. C'est autant d'électricité que celle d'autres sources dites «renouvelables», incluant la combustion de la biomasse, une véritable hérésie environnementale.

Fait intéressant à souligner, la plupart des nouvelles constructions de centrales électriques à fission sont le fait de deux pays en voie de dominer le monde industriel, l'Inde et la Chine, alors que l'Amérique est en déclin. Une nouvelle ère s'annonce, en Orient. Un nouvel air aussi, plus pur. Mais pas chez nous.

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Mai 2017

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