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Des environnementalistes deviennent pro-nucléaires

Aujourd'hui, la performance des centrales nucléaires en Amérique et en Europe, en termes de sécurité des installations et de santé des travailleurs, est meilleure que celle de l'immense majorité des industries, n'en déplaise aux créateurs d'Homer Simpson.
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En continuant de s'opposer à l'énergie nucléaire à des fins d'énergie électrique, nombre d'environnementalistes s'emprisonnent dans leur propre fatwa. Pendant ce temps, la combustion des hydrocarbures modifie l'atmosphère au point de décimer les espèces animales, en attendant notre tour.

La pire menace à la survie de l'espèce humaine ne vient pas de l'État islamique, mais de l'obstination aveugle de gens pourtant verts qui refusent de considérer l'énergie nucléaire comme option valable de remplacement pour l'énergie fossile. Il est temps de sortir le Canada de cet obscurantisme nucléaire.

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Dévisser les mythes

Quatre décennies de journalistes ont seriné allègrement «les dangers du nucléaire» en brandissant au besoin des épouvantails appelés Hiroshima, Tchernobyl ou Fukushima. Une charge critique d'uranium enrichi a en effet tué 135 000 civils à Hiroshima, mettant du coup un point final à une guerre qui avait déjà tué 60 millions de personnes. Hiroshima est aujourd'hui une ville florissante, Tchernobyl, l'épitomé de la bureaucratie soviétique, aura fait au bout du compte environ 4000 morts, soit mille fois moins que les purges de Staline. La région est devenue un vaste territoire de chasse et pêche, sans poisson à deux têtes. Fukushima a fait pour sa part six morts au total, dont aucun à cause des radiations, alors que le tsunami (naturel) qui a causé l'accident de Fukushima a fait, lui, 18 000 morts.

Aujourd'hui, la performance des centrales nucléaires en Amérique et en Europe, en termes de sécurité des installations et de santé des travailleurs, est meilleure que celle de l'immense majorité des industries, n'en déplaise aux créateurs d'Homer Simpson.

C'est une industrie jeune, née après la guerre, qui a eu son lot d'erreurs, tout comme l'industrie automobile. Combien de millions de personnes sont mortes, dans toutes ces années où les voitures n'avaient pas de ceintures de sécurité? Aujourd'hui encore, une personne meurt toutes les 12 minutes d'un accident de voiture aux États-Unis, une autre est blessée toutes les 14 secondes. Dans les trois dernières décennies, aucune personne n'est morte à cause de l'énergie nucléaire civile en Amérique du Nord.

Une centrale nucléaire produit ironiquement moins de radioactivité qu'une centrale au charbon de même capacité. En fait, le principal risque à la santé causé par la radioactivité dans le monde, et il est de taille, provient du radon qui émane du sol naturel sur lequel nous bâtissons nos maisons. Santé Canada estime en effet que plus de Canadiens meurent à cause du radon qu'à cause des accidents d'automobile. Le rayonnement ionisant des radiographies médicales suit de près comme facteur de risque de décès. Pas les centrales nucléaires, ni de près, ni de loin.

Hydro Québec a naguère développé la seule expertise en énergie nucléaire au Québec, à Gentilly. La décision de fermer cette centrale démontre bien le poujadisme de politiciens avides du vote de concitoyens aussi désinformés qu'hypocondriaques. Par quoi va-t-on remplacer ces 675 mégawatts d'énergie propre? Par une centrale au gaz, peut-être?

La question des déchets

Un gramme d'uranium fournit la même quantité d'énergie qu'une tonne de charbon. Fatalement, les déchets sont aussi un million de fois moins lourds et ils sont beaucoup moins encombrants: ils ne fuient pas (ce sont des solides, pardi!), ne causent pas de gaz à effets de serre et ils sont recyclables.

Lorsqu'on retire le combustible du cœur du réacteur, on n'a en effet brûlé moins de 5% de l'uranium fissile. Il en reste plus de 90%... qui peuvent être recyclés. Lorsqu'on retire une allumette d'un paquet, on ne le jette pas en disant que c'est un déchet. Même chose pour le combustible utilisé. Ce n'est pas un déchet, mais un actif recyclable. La façon de gérer ce combustible irradié est connue et reconnue depuis deux décennies au moins: on le stocke en profondeur dans des structures géologiques favorables.

Les ayatollahs de l'environnement s'opposent, bien sûr, au stockage et au recyclage des combustibles irradiés pour une raison éminemment simple: c'est la seule raison qu'il leur reste de s'opposer à l'énergie nucléaire.

Un monde qui change

Le caractère irremplaçable de l'énergie nucléaire est apparu limpide à Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace International et fondateur de Greenpeace Canada, qu'il présida durant 9 ans. Il a livré depuis des années maintes prestations en faveur d'un recours massif à l'énergie nucléaire.

Le 3 décembre dernier, à l'occasion du sommet de Paris, quatre chefs de file en environnement ont affirmé dans une lettre publique: «L'énergie nucléaire pave la seule voie viable pour limiter les changements climatiques. L'énergie nucléaire fera la différence entre atteindre ou rater complètement les cibles mondiales en matière de changement climatique». Il s'agit de James Hansen (Columbia University), le «père» de la science du changement climatique, Kerry Emanuel (MIT), Ken Caldeira (Stanford University) et Tom Wigley (University of Adelaide). Ce sont là des pionniers incontournables dans le domaine des sciences atmosphériques.

Bref, ils écrivent: «a major expansion of nuclear power is essential to avoid dangerous anthropogenic interference with the climate system this century». Comme la plupart de ces mots viennent du français, la traduction est superfétatoire.

Comme beaucoup d'autres, ils ont osé «changer leur fusil d'épaule».

Comme disait mon père, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

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