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De la gratuité scolaire à la carte blanche au gouvernement

Du côté des étudiants, que s'est-il passé durant cette vingtaine d'heures de négociations pour que cela se termine par une entente qui donne carte blanche au gouvernement? Et pourquoi les premières déclarations des présidents des associations, dont Gabriel Nadeau-Dubois et Léo Bureau-Blouin, allaient dans le sens de la victoire étudiante?
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PC

Le député libéral Pierre Reid s'est exprimé au sujet de l'entente de principe* signée le 5 mai entre les étudiants et le gouvernement du Québec.

« Les dirigeants étudiants ont échappé le ballon. Ils s'entendent sur quelque chose et, quand t'arrives avec la base, cette base ne les suit pas du tout. Il y a un problème, là. »

Gros problème, en effet. Et ce commentaire n'a rien de partisan; les Libéraux, je n'en peux plus, leur laxisme me fait vomir, comme après un 40 onces de Jack Daniel.

Deux côtés qui fonctionnent différemment

Regardons la situation de négociations objectivement.

Du côté des libéraux, c'est clair, ils veulent faire avaler 1625 couleuvres aux étudiants. Line Beauchamp ne s'en est même pas cachée après la signature de l'entente, allant jusqu'à dire que rien ne garantissait une baisse des frais de scolarité. Un peu plus et elle échappait un « on les a tellement f.... ! »

Mais du côté des étudiants, que s'est-il passé durant cette vingtaine d'heures de négociations pour que cela se termine par une entente qui donne carte blanche au gouvernement? Et pourquoi les premières déclarations des présidents des associations, dont Gabriel Nadeau-Dubois et Léo Bureau-Blouin, allaient dans le sens de la victoire étudiante?

Après la diffusion de l'entente, ils sont sûrement allés faire un tour sur Twitter pour constater l'état des dégâts. Puis, ils ont fait croire que c'est à cause de quelques changements dans l'entente juste avant la signature que celle-ci n'avait plus de sens.

Écoutez, il ne faut pas non plus nous prendre pour des imbéciles. Les « changements » ne changeraient en rien le fait que l'entente laisse le gouvernement décider de TOUT, au bout du compte.

Que vous trouviez des dépenses superflues dans les universités, soit. Mais que vous puissiez penser que le gouvernement va automatiquement les appliquer sur vos frais de scolarité, c'est vivre sur un nuage rose. Et croire qu'en plus ces frais pourraient atteindre le fameux 1625 $, c'est vivre sur un nuage rose où tout le monde ressemble à Katy Perry et Ryan Gosling et où on boit du champagne gratuit.

N'oublions pas que les étudiants seront minoritaires sur ce fameux comité qui servira à identifier les coupures possibles... et auquel prendront part les universités et le gouvernement.

Les petites et grandes questions

Alors, après 12 semaines de batailles et de blessés, c'est ÇA, le résultat? Une espèce de comité de vérification?!

Devrons-nous mettre ça sur le dos de votre inexpérience? Votre vingtaine? Votre manque de sommeil? Ou est-ce que la pression était trop forte? Car oui, j'imagine que cela peut être impressionnant de négocier avec une ministre et ses acolytes.

Malheureusement pour vous, votre entente ne sera vraisemblablement pas entérinée. Parce que vous ne les avez pas écoutés, vos membres.

Au départ, vous exigiez la gratuité scolaire, rien de moins. Et maintenant, vous laissez carte blanche au gouvernement! Ça doit brasser dans les assos, car malgré ce que la ministre Beauchamp en dit, cette entente est une vaste supercherie visant à fermer la gueule aux jeunes.

Étudiants, j'ai le regret de vous dire que vous êtes dans la finale du processus habituel des libéraux. Vous allez vous battre entre vous autres et Charest marchera sur les corps morts [figure de style], drapeau Libéral au vent, triomphant sur les méchants étudiants qui ne veulent pas faire leur part.

Continuerez-vous à vous enfoncer dans le piège?

*Lire l'entente ici. Pour suivre les votes au jour le jour, c'est par ici.

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