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Interdisons la cigarette au cinéma, mais ne nous arrêtons pas là, interdisons l'alcool, les armes et les voitures à essence

Mais aussi et surtout, interdisons l'amour au cinéma puisque l'on peut en mourir.
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Interdisons la cigarette au cinéma mais ne nous arrêtons pas là, interdisons l'alcool, les armes et les voitures à essence.
Pascal Volery / Reuters
Interdisons la cigarette au cinéma mais ne nous arrêtons pas là, interdisons l'alcool, les armes et les voitures à essence.

Nuit Gravement à la Santé.

Enfin ! Il était temps. L'hypothèse de l'interdiction de la cigarette dans le cinéma ouvre des perspectives radieuses.

Oui! Interdisons la cigarette dans les fictions car elle donne des idées aux jeunes et aux esprits faibles sans quoi l'idée de fumer ne leur serait jamais venue.

Mais cette demi-mesure ne suffit pas.

Interdisons bien sûr les colts dans les westerns et les 357 Magnum dans les thrillers car ils réveillent nos réflexes archaïques et nos bas instincts de tueurs.

Interdisons les braquages, parce que la loi les condamne et la guerre parce que c'est mal.

Interdisons les films noirs.

Interdisons les armes blanches dans les salles obscures.

Interdisons Hitchcock et les rideaux de salle de bain qui, associés, constituent une véritable invitation au crime.

Interdisons le vin, l'alcool et les repas de famille dont les auteurs français se repaissent sans penser aux conséquences sanitaires, à la cirrhose et au cholestérol. Finis les Tontons Flingeurs qui fument et qui boivent comme des trous, finie la Grande Bouffe qui ne respecte rien et encore moins la tempérance des cinq fruits et légumes par jour.

Interdisons les matières grasses et le Tango à Paris pour les mêmes raisons de santé publique.

Interdisons les dérives et les paradis artificiels sur pellicule. Finies ces complaisances morbides qui creusent des tombes et le trou de la sécu. Fini le laxisme et le désordre moral. Ce ne sont pas des sujets dont il faut parler à nos chères têtes blondes. Le cinéma n'est pas un écran du réel.

Interdisons les voitures à essence dans les films. Préférons-leur les autolib, les bicyclettes ou la marche à pied plus éco-citoyennes et plus incitatrices à des comportements responsables.

Interdisons globalement tous modes de locomotion qui utilisent des énergies fossiles. Non aux avions, aux bateaux, aux motos. Non à un cinéma criminel qui encourage les émissions de CO2.

Interdisons aussi les trains électriques dans les films parce qu'ils n'arrivent jamais à l'heure. Ils génèrent du stress et toutes les maladies psychosomatiques qui lui sont associées.

Interdisons l'adultère, tarte à la crème du 7è Art. La jalousie qu'elle suscite est l'antichambre des crimes passionnels et des violences conjugales.

Mais aussi et surtout, interdisons le rire, interdisons l'amour au cinéma puisque l'on peut en mourir.

Interdisons les livres qui nourrissent ces scénarios pervers et laissent, sans garde-fous, cheminer notre imagination.

Interdisons l'imagination et le libre-arbitre car ils sont délétères.

Et plus simplement, interdisons la vie parce qu'elle est mortelle et nuit gravement à la santé.

Gilles Deléris (viscéralement non-fumeur)

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