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Derrière la grippe si peu active cette année: la météo

Les médias rapportaient récemment que la grippe frappe beaucoup moins cet hiver. Que se passe-t-il avec le virus cette année?
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Les médias rapportaient récemment que la grippe frappe beaucoup moins cet hiver comparé à l'an dernier. Bien entendu, l'hiver est jeune, mais n'empêche. Que se passe-t-il avec le virus cette année? Or, la réponse est simple. Les mois de septembre, octobre, novembre et décembre ont été les plus chauds jamais relevés dans l'histoire du monde. Au Québec, le mois de septembre a été le plus chaud depuis que des données d'observations ont débuté à l'aéroport Dorval il y a 75 ans. Or, le rhume est une infection des voies respiratoires qui fluctue beaucoup avec les écarts de température. Plus il fait froid et plus le virus est virulent.

Des recherches portant sur les facteurs de développement du virus de l'influenza lors d'épidémies en Europe sur des périodes très longues ont montré une synchronisation parfaite du virus d'un pays à l'autre avec les vagues de froid. En Allemagne, en Norvège et en Suisse, dans les mois de janvier à mars, deux semaines après un influx soudain d'air très froid, le nombre de cas explose chaque fois. Le même phénomène est observé au Québec: lorsque le temps est doux, la grippe et le rhume restent peu actifs. Puis, le passage de fronts arctiques déclenche des épidémies. Mais qu'est-ce qui se passe avec les virus pour être affectés ainsi par la météo?

Le public croit généralement que les rhumes s'attrapent en hiver parce que les gens vivent «encabanés» durant cette saison. Ils s'échangent alors leurs virus. Cette explication qu'on appelle «la théorie de la horde» est plus ou moins vraie. Avant de voir pourquoi, il faut remonter loin en arrière, en 1923. Le ministère américain de la Santé publique investigua la prévalence, les symptômes et la sévérité du rhume commun dans toute la population. Pour cette recherche d'une ampleur incroyable, des milliers de militaires, d'écoliers, d'employés du gouvernement, de professeurs d'écoles et d'universités furent enrôlés dans tous les coins du pays.

Les conclusions de cette méga-analyse ont confirmé le mythe à savoir que la grippe et le rhume frappent surtout en hiver, rarement en été. La période des éternuements et de la congestion commence bel et bien en septembre et se termine en avril. C'était la première fois que, dans le cadre d'une démarche scientifique, il était démontré que les gens sont physiologiquement plus susceptibles d'être touchés par le rhume et la grippe en hiver que dans toute autre saison.

Mais c'est finalement une équipe de médecins de l'École médicale de l'université de Californie, dans les années 1980, qui fournit la preuve que le rhume et la grippe ne sont pas déclenchés par une poignée de main, mais plutôt par une conjugaison de facteurs.

Des expériences sur des humains et des animaux enfermés dans des caissons hermétiques ont montré que, même quand ils sont encouragés à répandre leurs germes, en été comme en hiver, les maladies respiratoires se produisent beaucoup plus en hiver. Bref, attraper un rhume n'est pas un événement qui arrive par hasard. Ce n'est pas l'exposition qui compte, mais la susceptibilité.

Pour une grande partie de la population, l'hiver est un agent naturel de stress. Nos propres réactions au stress conditionnent notre système immunitaire et peuvent précipiter des maladies. La circulation sanguine change aussi en hiver. Les régions périphériques sont moins irriguées. Or, moins de circulation sanguine signifie moins de cellules infirmières, les leucocytes, à des endroits névralgiques. Les régions du corps exposées à l'air froid, comme le nez et la gorge, se retrouvent moins bien protégées contre le virus. Arrive un coup de froid, à un moment où l'on est plus vulnérable, stressé, fatigué, puis bingo! le virus se développe.

Pour s'en prémunir, il suffit d'être plus vigilants aux signes de contagion dans les périodes de grands froids. Surtout lorsque c'est le temps de fraterniser. Un autre truc efficace et méconnu: garder toujours l'humidité relative à la maison à 50%. Les germes et les bactéries sont plus virulents dans l'air très sec comme dans l'air très humide. L'idéal est de viser le milieu, à 50%.

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