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Pourquoi les champions compteurs viennent du nord et les meilleurs danseurs de samba du sud?

L'idée que le climat conditionne la nature d'un peuple est séduisante. Après tout, le mot tempérament provient du mot «température».
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Les meilleurs joueurs de hockey proviennent du Canada et de la Russie, dit-on. Mythe ou préjugé ? Et si c'était vrai ? Après tout, si les meilleurs danseurs au monde viennent du Brésil, pourquoi ne trouverait-on pas les champions compteurs au hockey au Canada ou en Russie ? En fait, ils le sont. Sur les 50 meilleurs compteurs de la LNH, 40 sont d'origine canadienne selon les statistiques de la LNH. Les autres sont nés en Suède, Russie et Finlande, tous des pays nordiques, sauf la Tchécoslovaquie qui n'existe plus.

Depuis les théories de Darwin sur l'évolution, peu de sujets suscitent autant de controverses et de préjugés que les différences entre les peuples du nord et du sud. Beaucoup de pratiques culturelles, d'expressions du langage et d'industries nationales trouvent leurs racines dans le climat du pays. Sans compter le type de sport préféré de la population. Au Québec, c'est le hockey. Ailleurs, c'est le baseball, le golf ou le soccer.

Des sondages et de nombreuses études ont déjà démontré que les peuples des pays du sud sont plus expressifs que les habitants des pays du nord. Ils bougent, dansent et rient davantage. On peut dire pratiquement la même chose des pays eux-mêmes. Dans la plupart des pays du monde, les gens qui vivent au sud du territoire national sont souvent perçus comme différents de leurs concitoyens du nord. Ces derniers sont vus la plupart du temps comme plus rigides, plus conservateurs qu'au sud du pays. Comme en Corée. Ou aux États-Unis.

Un clivage culturel et social évident existe depuis toujours aux États-Unis entre les populations des États du nord et du sud. C'est au nord, par exemple, que se trouvent tous les États contre la peine de mort. Les différences entre les Américains du nord et du sud sont si grandes que le sujet passionnait l'un des pères de la Constitution américaine et ancien président des États-Unis, Thomas Jefferson. Dans une lettre datant 1785, adressée au marquis de Chastellux, un écrivain français qui a combattu du côté des colons américains pendant la guerre révolutionnaire, Thomas Jefferson soulignait les qualités personnelles qu'il voyait dans la population du nouveau pays. Jefferson était si convaincu que les caractères des gens changeaient du nord au sud qu'un voyageur pouvait s'y fier pour savoir la latitude à laquelle il se trouvait !

L'idée que le climat conditionne la nature d'un peuple est séduisante. Mais elle n'est pas nouvelle. Après tout, le mot tempérament provient du mot «température».

Les grands philosophes de la Grèce antique, comme Platon, étaient persuadés que le climat avait une profonde influence sur le caractère national des peuples. Les hommes des tribus germaniques des régions du nord étaient décrits par les Grecs comme des barbares musclés à la stature imposante, plus ou moins brillants à cause de la froideur de leur climat.

Il est amusant de constater comment les gens ramènent toujours tout à eux-mêmes quand ils parlent de météo et de climat. Pour Thomas Jefferson, c'était sous le climat de la Pennsylvanie qu'on trouvait les gens les mieux équilibrés au pays. Dans ses écrits, Aristote vante le climat de la Grèce, son pays natal, comme le seul capable de produire de bons citoyens. Dans son œuvre maîtresse, De l'esprit des lois, dans les années 1750, le penseur politique et écrivain Charles Louis Montesquieu va plus loin. Il affirme que certains climats sont supérieurs à d'autres et que le climat idéal existe. Et devinez quoi ? C'est celui de la France !

De nos jours, les différences entre les populations des pays du nord et du sud alimentent encore bien des recherches, des croyances et des préjugés. Une des dernières études sur la question suggère que les habitants des pays froids du nord pleurent davantage que les populations des pays chauds du sud.

Mauvaise nouvelle : si le Canada est le meilleur pays du monde, on n'a pas fini de brailler !

Cross-Cultural Research, novembre 2011, vol. 45, no. 4 399-431.

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