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Santé des femmes: agir pour la moitié de l'humanité

Le 28 mai est célébrée la Journée internationale d'action pour la santé des femmes, une bonne nouvelle pour celles confrontées à des obstacles concernant l'accessibilité aux soins médicaux.
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S'il est vrai que la santé est un enjeu majeur inscrit dans les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il est tout aussi raisonnable d'admettre que dans bien des régions du monde, certaines couches de la population, notamment les femmes et les enfants, éprouvent - médicalement parlant - de sérieuses difficultés pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires.

Le monde célèbre le 28 mai la Journée internationale d'action pour la santé des femmes. Qu'une des préoccupations des dirigeants mondiaux soit la santé de la population féminine, cela est, indéniablement, porteur d'espoir. À vrai dire, c'est une bonne nouvelle pour les personnes qui sont confrontées à des obstacles concernant l'accessibilité aux soins médicaux.

Parmi les faits saillants liés à ces événements, on peut citer les efforts colossaux consentis pour la réduction de la mortalité maternelle. Mais ce n'est pas tout, il y a d'autres préoccupations : les luttes contre le cancer du sein et les cancers gynécologiques occupent, elles aussi, une place significative dans les priorités... C'est vrai, ça aussi...

Que faut-il finalement penser de l'intérêt que suscite la santé des femmes? Peut-on aborder de la même manière les préoccupations des femmes et faire fi des réalités spécifiques vécues dans telle ou telle autre région? Voilà des questions qui reviennent continuellement sur le tapis au moment de célébrations comme celle-ci.

Des besoins diversifiés

Précisons d'emblée qu'il existe de fortes disparités en matière de santé des femmes. Cela s'explique en majeure partie par les différences socio-économiques des pays, et par tant d'autres facteurs de ce genre. À cela s'ajoutent, également, les perceptions concernant l'évolution morphologique, lesquelles sont intimement liées aux croyances culturelles et sociales.

En effet, les contextes dans lesquels elles vivent influencent fortement leurs pensées et leurs actions. Et c'est là le nœud du problème. Pas étonnant, donc, de constater que la ménopause est un sujet qui laisse libre cours à de multiples interprétations.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la ménopause boucle la boucle des mutations corporelles connues par les femmes. Physiologiquement parlant, toutes les femmes, sans distinction de race ou de couleur, vivent la ménopause. Par contre, là où des particularités interviennent, c'est quand il est question d'interpréter les «détails» qui symbolisent cette tranche de vie. Toutes les femmes n'appréhendent pas cette période de la même manière :

«Les facteurs culturels influent sur la façon de vivre la ménopause. Dans les sociétés ou la ménopause est perçue de façon positive, les femmes mentionnent moins de symptômes et adoptent une attitude généralement positive devant les changements qui en découlent.»

Rajoutons qu'autrefois, les femmes ne s'octroyaient pas la liberté d'afficher leurs positions. Fini ce temps-là, les mentalités ont changé. Un signe : elles veulent se réapproprier le pouvoir de décider de leur corps, pour ne nommer que cette ambition légitime...

Des expériences dramatiques

Nombreuses sont les réalités spécifiques aux femmes qui agissent, d'une façon ou d'une autre, sur leur bien-être physique et mental. En effet, la puberté, la maternité, la ménopause, pour ne citer qu'elles, sont des étapes du cheminement des femmes. Celles-ci, font, parfois, intervenir des apports médicaux. D'ailleurs, des controverses intenses et acerbes divisent l'opinion publique sur la médicalisation de la santé des femmes.

Un constat se dégage : ces sujets demeurent irrésolus.

Quant à la maternité, dans bien des pays, elle sème la consternation, la désolation et endeuille des familles. À ce sujet, précisons en passant que cette réalité est peu connue du grand public. Plus inquiétant encore, peu de gens en tiennent compte. C'est en tout cas ce qu'ont conclu de nombreuses recherches sur ce sujet. Un sujet très sensible qui, rappelons-le, déchaîne les passions.

Le problème est pourtant bien réel :

«La quasi-totalité des décès maternels (99 %) se produisent dans des pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne et près d'un tiers en Asie du Sud.»

En fait, d'une certaine manière, même si cela n'est mentionné nulle part, la santé reproductive, ne l'oublions pas, cause bien des désagréments aux femmes. Comme on peut bien l'imaginer, ce genre de situation n'est pas sans conséquence. Il faut remarquer que d'innombrables maux liés à l'accouchement assombrissent l'univers des «donneuses de vie», ce qui arrive encore de nos jours.

Mentionnons à titre d'exemple les fistules. Lors d'une campagne pour éliminer les fistules réalisée en 2007, le Fonds des Nations unies pour la population présentait la description :

«La fistule survient lorsque des soins obstétriques d'urgence ne sont pas dispensés à temps aux femmes qui développent des complications lors de l'accouchement. Les femmes qui vivent dans des zones rurales avec un accès limité aux soins médicaux sont particulièrement en danger. Avant les progrès de la médecine au 20è siècle, la fistule était fort répandue en Europe et en Amérique du Nord. De nos jours, elle est quasi inconnue dans les pays développés où les soins obstétriques sont largement accessibles.»

Retenons que ce problème est toujours d'actualité. Cela ne peut qu'inquiéter celles et ceux qui s'investissent dans des initiatives pour faire en sorte que les femmes accouchent en toute sécurité.

Somme toute, ce qui devient de plus en plus évident, c'est le fait que les spécialistes tirent la sonnette d'alarme pour rappeler l'urgence d'agir. Il est plus que temps de passer des discours aux actes. Autrement dit, l'heure n'est plus à la distraction ; il faut poser des gestes concrets pour améliorer la santé des femmes. Les femmes représentent l'autre moitié de l'humanité. D'où la nécessité de prévenir et combattre les discriminations.

Notes

Helen, Beem, Denise Boyd, «Psychologie du développement: les âges de la vie», Éditions De Boeck, 2003, p. 321.

OMS, Mortalité maternelle, aide-mémoire n 348, mai 2012.

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