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Filière gazière: la fausse acceptabilité sociale

La stratégie voulant que l'acceptabilité sociale passe par les élus locaux pourrait entraîner des dérapages.
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Installation de fracturation (Archives)
Robert Ingelhart
Installation de fracturation (Archives)

Dès l'été 2010, l'industrie pétrolière et gazière avait 31 puits «modernes». Quelques-uns, dont les puits de Saint-Louis et de La Présentation, étaient déjà fracturés. En septembre 2010, l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) organisait 3 réunions pour annoncer fièrement qu'elle se préparait à forer 20 000 puits dans les basses-terres du Saint-Laurent. Cette conquête triomphale fut freinée par l'indignation populaire; on se souviendra de la réunion plus que houleuse du 28 septembre 2010 à Saint-Hyacinthe. La grogne populaire, plus deux BAPE(#273 et #307), et deux évaluations environnementales stratégiques (ÉES) ont remis cette invasion en question. Sept ans plus tard, à dix mois des élections générales, l'enjeu de l'acceptabilité sociale de la filière gazière est toujours à l'avant-plan.

En effet, malgré l'opposition forte, bien articulée et axée sur des faits scientifiques, et malgré de belles déclarations au sujet de la réduction des gaz à effet de serre (GES), le gouvernement Couillard s'est senti obligé de faire un cadeau à l'APGQ en utilisant le bâillon pour faire «accepter» la loi sur les hydrocarbures en décembre 2016. Cette année, comme deuxième cadeau de Noël à l'APGQ, il se prépare à accepter les quatre projets de règlements de la loi sur les hydrocarbures. De retour à la case départ... comme en septembre 2010. Alors, qu'est-ce l'acceptabilité sociale?

En 2014, le 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernementales sur l'évolution du climat (GIEC) affirmait qu'il faut réduire les GES. L'Accord de Paris proclame à tous les gouvernants du monde qu'il faut réduire les GES si on veut tenter de limiter le réchauffement climatique à 2 degré Celsius. Pourtant, la loi sur les hydrocarbures et les règlements qui en découlent permettront à l'industrie d'augmenter sa production de GES. Le collectif des scientifiques écrit: «». Contrairement à l'action du gouvernement, l'opposition populaire à l'industrie des hydrocarbures est basée sur des faits scientifiques. Dans une démocratie, les lois et règlements édictés par le gouvernement ne devraient-ils pas être le reflet fidèle de l'opinion publique?

Le débat sur l'acceptabilité sociale de la filière gazière perdure depuis 2010. Dans un effort désespéré pour proclamer qu'elle a un simulacre d'acceptabilité sociale, l'industrie, avec la complicité du gouvernement, prétend qu'elle peut procéder si elle a l'accord de quelques élus locaux. Comme «vérité alternative», on ne peut faire mieux. «Faute de papier, on se contente de copeaux», disait mon père lorsqu'il fallait répondre à un appel de la nature en pleine forêt! «Et attention aux orties!» Présentement, dans la région de Gaspé, les gazières utilisent ce succédané d'acceptabilité sociale pour justifier leurs forages, pendant que quelques élus de cette MRC ont de la difficultés à répondre à des questions de citoyens.

La stratégie voulant que l'acceptabilité sociale passe par les élus locaux peut en effet entrouvrir une porte en Gaspésie et ailleurs.

Et ce n'est pas tout! L'APGQ et Gaz Métro/Énergir veulent faire de l'exploration gazière en prévision de passer à l'exploitation dans la région de Lotbinière. Questerre fait saliver ses actionnaires. La stratégie voulant que l'acceptabilité sociale passe par les élus locaux peut en effet entrouvrir une porte en Gaspésie et ailleurs. Mais à quel prix? Et ça laisse la place à toutes sortes de dérapages. En février 2017, TransCanada offrait des bourses d'études à condition que les jeunes démontrent à l'entreprise «

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