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«Un chum, c'est un chum!»

On m'a toujours enseigné que dans le domaine juridique, il doit y avoir non seulement justice, mais également apparence de justice. Dans le cas d'Énergie Est, est-ce que les audiences de l'ONÉ font fi de ce principe?
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Alors que nous sommes censés être en vacances pour profiter pleinement de notre patio durant nos étés trop courts, nos gouvernants en profitent pour nous passer des «p'tites vites» en faveur de leurs amis de l'industrie des énergies fossiles. À Québec, le ministre Pierre Arcand a déposé le projet de loi 106 qui fait saliver les pétrolières. De plus, on peut se demander pourquoi il néglige de prendre sa place dans le débat sur l'oléoduc Énergie Est pour défendre ce que Robert Bourassa appelait les intérêts supérieurs du Québec.

Pendant ce temps, l'Office national de l'énergie (ONÉ) entame, dans la controverse, ses audiences au Nouveau-Brunswick pour examiner les impacts d'Énergie Est. Plusieurs observateurs sont persuadés que l'ONÉ a un préjugé favorable aux projets pipeliniers; c'est pourquoi ils demandent que certains commissaires se retirent. En plus d'une possible partialité, on se souviendra que le gouvernement Harper a aidé la cause des pétrolières en mettant la hache dans les budgets destinés à la recherche scientifique avec ses lois mammouths C38 et C45. Mais, selon le Toronto Sun, il semblerait que le nouveau gouvernement Trudeau ne soit pas pressé de rectifier la situation. Tous ces faits font ombrage au travail de l'ONÉ qui a l'obligation morale d'être rigoureux et impartial!

Il y a aussi le poids des lobbyistes qui remet en question l'impartialité de ces audiences. Il y aurait plusieurs lobbyistes auprès du gouvernement fédéral. Et au moins 19 auprès du gouvernement du Québec. De plus, on se souviendra que peu avant l'élection d'octobre 2015, M. Dan Gagnier, co-président de la campagne électorale du PLC, a dû démissionner parce qu'il a envoyé un courriel aux dirigeants de TransCanada pour les guider dans la démarche à suivre pour accélérer l'approbation d'Énergie Est. Puis, quelque temps après les élections, le bureau du premier ministre Trudeau a fait savoir aux médias qu'il a refusé une entrevue avec M. Charest puisqu'il n'était pas enregistré comme lobbyiste de TransCanada. Cela avait fait jaser des commentateurs politiques comme le regretté Jean Lapierre!

Comme si cela n'était pas assez, voilà que le National Observer fait état de rencontres secrètes entre M. Jean Charest et des commissaires de l'ONÉ. Après des dénis de part et d'autre, on a finalement été obligé d'admettre qu'il y a eu une rencontre avec M. Charest et d'autres intervenants favorables à Énergie Est dont la Chambre de commerce! Rien pour améliorer la crédibilité de l'ONÉ!

On se souviendra que les dernières années du gouvernement de M. Charest ont été marquées par des accusations de pratiques douteuses. Une émission de journalisme comme Enquête (Radio-Canada) a posé la question d'un lien possible entre des activités de financement politique et l'octroi de contrats. Par la suite, la Commission Charbonneau et l'UPAC (Unité permanente anti-corruption) se sont penchées sur ces allégations. Présentement, Mme Normandeau, ancienne vice-première ministre, fait face à des accusations. Dans la perception populaire, le gouvernement de M. Charest est-il mis sur un pied d'égalité avec les pratiques douteuses de l'époque de Duplessis?

Toutes ces pratiques discutables de copinage, dont l'utilisation de prête-noms, tenues sous le couvert d'un apparent respect de la moralité politique, semblent être résumées dans cette phrase entendue à la Commission Charbonneau :«Un chum, c't'un chum»!

M. Charest, des groupes d'intérêts et des commissaires de l'ONÉ se rencontrent derrière des portes closes. Pourquoi ces cachotteries? On m'a toujours enseigné que dans le domaine juridique, il doit y avoir non seulement justice, mais également apparence de justice. Dans le cas d'Énergie Est, est-ce que les audiences de l'ONÉ font fi de ce principe?

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