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Le favoritisme des ministres médecins

Si les médecins avaient subi les mêmes restrictions que tous les employés du secteur public québécois, nous aurions économisé 15 milliards de dollars sur 8 ans, soit plus que le déficit budgétaire cumulé des 8 dernières années.
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Le gouvernement Couillard propose d'appauvrir le travailleur québécois. Il réclame 400 millions de dollars sur 3 ans aux pharmaciens, gèle le salaire des fonctionnaires, des employés du secteur public et des professeurs, taxe de façon rétroactive les pompiers et les policiers, augmente les taxes et les tarifs des citoyens...

On coupe partout!

Vraiment?

Pourtant, nous voyons poindre une augmentation de 171 millions pour les médecins spécialistes prévue en 2015.

Pourtant, le ministre Barrette avait un énorme rapport de force avec son projet de loi 20, mais force est de constater qu'il a préféré fléchir!

Est-ce que les médecins vont être plus productifs? Est-ce qu'on va attendre moins longtemps à l'urgence ou à la clinique? On peut en douter, si on se fie aux précédentes ententes qui n'ont pas été respectées (GMF, etc.)

Actuellement, dans le domaine de la santé, les projets de loi et les ententes avec les médecins ont été négociés par deux médecins, M. Barrette et M. Couillard! C'est à se demander si les accusations de conflit d'intérêt que le gouvernement libéral sème à tout vent n'accusent pas ses propres comportements!

Des médecins qui négocient avec des médecins, on voit ce que ça donne: la prime Bolduc, des suppléments de revenus et des frais accessoires légalisés!

Ce qui est frappant en ce moment, c'est le favoritisme éhonté du gouvernement libéral à l'égard des médecins et des multinationales (nous avons d'ailleurs un exemple éloquent récent avec le nouveau milliard (encore) consenti à Bombardier) aux dépens de l'ensemble des contribuables québécois.

Ces derniers temps, le Dr Barrette est très préoccupé par le prix que paient les patients pour leurs médicaments alors qu'étrangement le prix exorbitant qu'ils paient pour les frais accessoires chez le médecin ne lui pose aucun problème.

Il ajoute de plus des baisses drastiques sur le dos des pharmaciens propriétaires québécois, alors qu'il laisse les compagnies pharmaceutiques fixer leurs prix à leur discrétion. C'est vraiment à se demander où sont ses priorités!

Comment se fait-il que l'on entende tant parler du prix des services pharmaceutiques et si peu du coût des services médicaux? Pourtant, selon le rapport annuel de la RAMQ (2014-2015), les coûts des médicaments et des services pharmaceutiques ont été stables de 2007 à 2015 malgré l'augmentation de 36% du nombre des ordonnances, alors que les coûts en services médicaux ont presque doublé durant la même période.

Entre 2007-2008 et 2015-2016 (soit 8 ans) la partie du budget du MSSS (ministère de la Santé et des Services sociaux) consacrée à la rémunération des médecins à fait un bon de 90,9%.

Entre 2007 et 2013, on obtient une augmentation de la rémunération plus précisément, 86,6% pour les spécialistes et 60,5% pour les omnipraticiens en 6 ans.

Les médecins ont gentiment accepté d'étaler leur augmentation qui se poursuit: 1,2 milliard de plus par année, grâce aux ententes de 2007.

Les excuses concernant le rattrapage semblent aussi sélectives: bien qu'elles soient moins payées qu'en Ontario ou que la moyenne canadienne, les infirmières québécoises n'ont pas eu droit au déchirage de chemise par le ministre, comme il l'a fait pour le rattrapage des médecins.

On estime plus d'une trentaine de radiologistes facturent chacun plus d'un million de dollars par année au système de santé. Cela s'expliquerait par un gain de productivité dû à l'informatisation qui leur permet de traiter un plus grand nombre de patients. Grâce à la technologie, les radiologistes peuvent travailler à distance, en voyage, et percevoir ce salaire faramineux. Juste pour vous rappeler, la rémunération des 642 radiologistes coûte à l'État québécois plus de 300 millions de dollars annuellement.

Finalement, si les médecins avaient subi les mêmes restrictions que tous les employés du secteur public québécois, nous aurions économisé 15 milliards de dollars sur 8 ans, soit plus que le déficit budgétaire cumulé des 8 dernières années.

Le Québec a-t-il encore les moyens de supporter les hausses de salaires des médecins spécialistes et généralistes au détriment de la population et des autres travailleurs?

Poser la question, c'est y répondre.

Ce texte est cosigné par: Georges-Etienne Gagnon; Patrick Tremblay, infirmier ; France Mondou, infirmière; Dahia Merouane, infirmière ; Minh Ha Nguyen, infirmière ; Francine Visockis, pharmacienne;

Joëlle Jammal, pharmacienne; Catherine Benoit, pharmacienne; Jonathan Beauregard, pharmacien; Nicolas Fontaine, pharmacien; Pierre Laporte, pharmacien; Maxime Dubé, pharmacien ; David Thibault, pharmacien ; Marie Eve Perron, ergothérapeute ; Sarah Landry, psychologue ;Brigitte Lefebvre, nutritionniste.

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