Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Leur Canada n'est pas le mien

«Il est très difficile de se reconnaître comme peuple avec les décisions de notre gouvernement fédéral.»
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Fuse

Les libéraux fédéraux semblent de plus en plus déconnectés de la réalité. Le Canada qu'ils sont en train de façonner ne ressemble pas à celui auquel nous nous identifions.

Comme Québécois faisant partie de la grande famille canadienne comme on veut nous le faire accepter, il est très difficile de se reconnaître comme peuple avec les décisions de notre gouvernement fédéral.

Comment une majorité de libéraux fédéraux peut-elle justifier avoir voté pour rejeter le projet de loi déposé par le NPD sur le bilinguisme des juges de la Cour Suprême? Le Parti libéral avait pourtant appuyé un projet de loi similaire lorsqu'il était dans l'opposition.

Comment réagirait le Canada anglais si dans un élan de fantaisie, le premier ministre désignait un jour un unilingue francophone au plus haut tribunal du pays? Pouvez-vous imaginer la cacophonie? Pourquoi devons-nous accepter l'inverse?

Lorsque les choses ne sont pas clairement spécifiées, on s'expose aux pires écarts.

Lorsque les choses ne sont pas clairement spécifiées, on s'expose aux pires écarts. Je me souviendrai toujours de cette fédération sportive canadienne qui, un jour, avait publié un communiqué débordant d'enthousiasme pour souligner la nomination d'un directeur général bilingue à la tête de l'organisation. Il parlait anglais et... russe.

Les dirigeants de la fédération sportive canadienne avaient jugé que ce serait un atout extraordinaire pour leur organisme d'avoir une personne parlant la langue du pays dominant le sport au niveau mondial. Pourtant, le rôle de la fédération était de servir ses membres partout à travers le Canada.

Or notre gouvernement canadien approuve aussi cette nouvelle directive de Transport Canada autorisant le port du kirpan à bord des vols intérieurs et internationaux. Notre ministre des Transports ex-astronaute serait-il encore dans les nuages?

Il a beau expliquer que les lames de kirpan ne mesurent que quelques centimètres, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit de couteaux qui peuvent blesser et que l'on autorise pour des raisons religieuses des gens à les porter sur eux à bord d'un avion au Canada.

Je me souviens qu'il y a quelques années, alors que j'accompagnais un groupe de jeunes adultes en partance du Canada pour un stage en Europe, une jeune femme avait été interpelée par un agent de la GRC à l'aéroport de Dorval pour un délit bien moins dangereux avant le départ de son vol.

Avec les détecteurs de métaux, on avait détecté une boucle de ceinture en forme de poing américain à l'intérieur de sa valise destinée à la soute à bagages. Elle avait été appelée sur l'interphone de l'aéroport en lui indiquant de se rendre immédiatement à la porte de départ et l'agent de la GRC le moins souriant que vous pouvez imaginer (on aurait pu dire qu'il avait les lèvres GRC) avait déplié devant elle un petit foulard pour exposer à sa vue ladite boucle de ceinture. Il lui avait annoncé qu'elle avait commis un délit passible de poursuite en insérant dans sa valise une arme potentielle, que l'arme en question était saisie in extremis et qu'elle était passible de représailles à son retour au Canada.

Quelle façon de souhaiter Bon voyage à quelqu'un! Et maintenant, on va permettre à un petit groupe de Canadiens portant le turban de porter pendant un vol au Canada à la ceinture un couteau parce qu'il s'appelle kirpan.

Je ne me reconnais pas dans ce Canada, et ce sans faire état de mes allégeances politiques, mais plutôt à cause des décisions inexplicables du gouvernement en place.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.