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Les services essentiels

Les services essentiels
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Pendant une période de festivités et de réunions familiales comme celle qui se termine, on constate que certains travailleurs bénéficient de congés plus généreux que d'autres. Cependant, on constate aussi que certaines personnes ont choisi de travailler dans des milieux plus accaparants que d'autres. Est-ce à cause de la vocation?

Le secteur hospitalier est un exemple criant puisqu'il est évident que les malades chroniques ne prennent pas de pause pour attribuer un congé au personnel. La même chose est vraie pour les centres hospitaliers, les préposés, le personnel infirmier et les médecins doivent à leur tour, se priver de célébrations pour être à leurs postes et répondre aux demandes des malades. Même avec des effectifs réduits partout dans l'hôpital à cette période, c'est toujours à L'URGENCE que l'attente est la plus longue.

La force constabulaire et les pompiers n'ont pas de répit non plus, ils doivent assurer une présence en permanence. Les gens travaillant dans les différents médias sont aussi présents pour assurer une continuité dans la disponibilité de l'information. Certains visages sont moins connus, mais ils en profitent pour prendre de l'expérience en prenant la relève des gens aguerris.

Les transports publics assurent aussi une disponibilité des services très importants pour les voyageurs plus nombreux. Par ricochet, les gens qui assurent l'entretien des routes se doivent aussi d'être disponibles au cas où dame nature voudrait leur assurer des heures supplémentaires pour les aider à payer les factures des cadeaux de Noël.

Les prêtres qui sont de moins en moins nombreux, vivent pour leur part une période plus occupée qu'à la normale à cause des célébrations reliées aux fêtes religieuses et à travers cela, ils se doivent aussi d'être disponibles pour les offices religieux habituels comme les funérailles, même celles d'un mafieux notoire entouré de montagnes de fleurs témoignant de la reconnaissance des bénéficiaires de ses largesses ou pour masquer au célébrant la honte et cacher l'odeur de ses méfaits.

Le personnel hôtelier doit assurer une présence pour les gens qui ont besoin d'hébergement pendant leurs déplacements. Notre société de consommation oblige aussi d'autres travailleurs à dispenser leurs services plutôt que de partager de bons moments de plaisir et de repos en famille. Il s'agit du personnel de certains restaurants et aussi des cinémas.

Il est tout de même incroyable qu'un secteur de l'amusement comme celui du cinéma prive son personnel de loisirs en étant en activité 365 jours par année. N'y a-t-il pas autre chose à faire le 25 décembre et le 1er janvier? On semble avoir adopté le rythme de vie de nos voisins du sud, les amers Ricains qui ouvraient leurs épiceries et commerces le dimanche bien avant nous, qui lancent des films le 25 décembre ou qui nous ont servi de modèles pour organiser des lancements de livres ou de films à minuit pour en faire des événements dont on se souviendra. Les employés aussi s'en souviendront, mais pas nécessairement comme d'un beau souvenir. Au diable la conciliation travail-famille!

C'est possiblement en mettant de côté la pratique religieuse que notre société a ouvert la porte à un tel mode de vie. Auparavant, il était facile de dire: "Je ne peux pas travailler le dimanche, je dois aller à la messe". Je me souviens avoir même essayé cette excuse auprès d'un professeur d'université qui nous annonçait un examen final le dimanche matin. Il ne m'avait pas pris au sérieux et m'avait répondu que les églises offraient aussi le service religieux le samedi soir, déjà un accommodement raisonnable à cette époque.

Est-ce que notre société a progressé? Dans quel sens? Jusqu'où ira-t-on avec les services essentiels en période de réjouissance alors qu'au moment du déclenchement d'arrêts de travail, il faut aller devant la Commission des relations de travail qui est chargée d'identifier les services essentiels minimums devant être dispensés à la population dans les services publics?

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