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Les plaignants en conflits d'intérêts?

Nous entendons de plus en plus fréquemment des gens se plaindre de conflits d'intérêts qui les ont lésés ou d'apparence de conflits d'intérêts qui pourraient leur être défavorables au moment où une décision sera prise par l'organisation devant se prononcer sur le sujet.
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Nous entendons de plus en plus fréquemment des gens se plaindre de conflits d'intérêts qui les ont lésés ou d'apparence de conflits d'intérêts qui pourraient leur être défavorables au moment où une décision sera prise par l'organisation devant se prononcer sur le sujet.

Or, cet énoncé de conflits d'intérêts peut aussi être un épouvantail agité pour insécuriser les gens en vue de les faire pencher l'opinion publique en sa faveur.

Considérons par exemple le cas des adversaires déçus du maire élu de Laval, Marc Demers. Ils s'appuient sur la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités qui indique qu'un candidat à la mairie doit résider sur le territoire de la municipalité depuis au moins 12 mois, le 1er septembre de l'année civile où doit avoir lieu une élection générale. Or, ce sujet avait été soulevé durant la campagne électorale, les adversaires s'en étaient servis comme arguments contre l'élection de monsieur Demers et les médias en avaient fait mention. Malgré tout, les électeurs ont majoritairement voté pour leur ex -- sergent détective pour accéder à la mairie.

Pierre Karl Péladeau, député de Saint-Jérôme, siégeant dans l'opposition, vit un peu le même type de situation lorsqu'il est accusé de conflits d'intérêts à chaque occasion où il se prononce sur un sujet lié aux médias.

Un conflit d'intérêts perçu ou réel est défini comme étant une occasion de s'avantager ou d'avantager sa compagnie ou son entourage au moment d'une prise de décision dans un organisme où la personne concernée joue un rôle de décideur.

Jean Charest lorsqu'il était premier ministre a annoncé tambour battant que son gouvernement mettrait à la disposition de nos écoles dans chaque classe un tableau blanc intelligent. Or, le lobbyiste qui avait défendu ce dossier auprès du gouvernement avait occupé au préalable un poste au bureau du premier ministre, son nouveau client qui incitait les commissions scolaires à acheter son produit. Est-ce que Jean Charest était en conflit d'intérêts?

Quelle différence y a-t-il entre un lobbyiste auprès du parti au pouvoir quand vient le temps de faire pression sur le gouvernement pour prendre une décision, et PKP, député de l'opposition défendant la ligne de son parti ou son opinion sur le secteur des médias, un secteur d'activités qu'il connaît mieux que plusieurs d'entre nous?

Le lobbyiste parle directement au décideur qui lui prête une oreille attentive ou non, mais qui lui a au moins accordé un rendez-vous pour qu'il exprime en privé l'opinion de l'organisme ou de la compagnie le rémunérant pour utiliser ses contacts auprès du gouvernement et faire valoir leurs intérêts en vue d'influencer la décision gouvernementale en leur faveur. Lorsque PKP défend la ligne de son parti, il s'adresse au public par l'entremise des médias pour faire valoir une opinion différente de celle défendue par le gouvernement pour alimenter la réflexion et éclairer la prise de décision.

En faisant valoir publiquement que PKP est en conflit d'intérêts, ses opposants semblent vouloir d'abord et avant tout ébranler sa crédibilité comme député et candidat éventuel à la chefferie du Parti Québécois. En semant le doute sur sa probité, ses opposants n'aideront pas la population à augmenter la confiance attribuée aux politiciens. La Commission Charbonneau a en maintes occasions, fait la démonstration que ses prédécesseurs en politique ne méritent pas le Bon Dieu sans confession dans ce domaine. On peut percevoir que le financement des partis politiques était truffé de conflits d'intérêts potentiels.

Se pourrait-il que les accusateurs qui font état de conflits d'intérêts soient autant ou plus en conflit d'intérêts en fonction de leurs motifs justifiant leurs déclarations?

En recherchant le candidat qui ne représente aucun risque de conflit d'intérêts, est-on en train de niveler par le bas en recherchant un preneur de décision qui n'a rien fait ni rien bâti par le passé?

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Pierre Karl Péladeau à Saint-Jérôme

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