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Le jeu de la politique

La politique est donc l'art de convaincre du bien-fondé de ses opinions, mais pour y arriver, il faut avoir des aptitudes pour la négociation, qui est l'art de donner le moins possible pour obtenir plus que l'autre ne voulait céder au départ.
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On entend souvent les commentateurs parler du jeu politique. Il est vrai que l'on pourrait associer la politique à un jeu de cartes puisque l'on y retrouve parfois des Jokers, des As de la politicaillerie, quelques Dames de cœur, plusieurs deux de pique et d'autres qui ne Valets pas chers. Quand le Roi pique, ou qu'on souhaiterait, comme les Torontois actuellement, qu'il soit sur le carreau, on constate que pour avoir de l'atout, il faut parfois augmenter la mise ou faire la paire à moins d'avoir un quatre de trèfle. C'est le seul espoir en solitaire lorsque la Dame de pique rit de la bataille.

La politique est aussi un jeu de société impliquant des joueurs, des acteurs en coulisse et de nombreux spectateurs plus ou moins intéressés. Les règles du jeu ne sont pas écrites, et l'on sous-entend qu'il n'y a aucune restriction. L'objectif est le pouvoir, une drogue dure dont certains deviennent accros (parlons-en à Rob Ford ou à un tristement célèbre ex-maire de Laval).

Il s'agit donc de gagner à tout prix en écrasant l'adversaire par tous les moyens pour le neutraliser et mériter la faveur du public-électeur en lui promettant ce qu'il veut entendre, quitte à faire différemment plus tard en trouvant des excuses. La plus répandue étant : « l'état des finances ne nous le permet pas ».

La politique est donc l'art de convaincre du bien-fondé de ses opinions, mais pour y arriver, il faut avoir des aptitudes pour la négociation, qui est l'art de donner le moins possible pour obtenir plus que l'autre ne voulait céder au départ.

Une autre technique utilisée pour gagner la sympathie est la diplomatie, qui est l'art de charmer et de gagner la coopération de gens avec qui nous n'avons pas nécessairement d'affinités, mais qui peuvent contribuer à préserver nos intérêts. La diplomatie a souvent une image d'aristocratie, même si dans la réalité, elle implique parfois d'envoyer promener son vis-à-vis, mais très poliment, avec le sourire et en lui tendant la main.

La politique se vit souvent à l'intérieur d'un parti politique. Celui-ci regroupe une partie de la population, pour soutenir, défendre et promouvoir des idées ou des individus, que l'on croit aptes à persuader une majorité de la population de voter pour eux ou pour le parti.

Le parti politique souffre aussi, après un trop long exercice du pouvoir, d'aveuglement en ne reconnaissant et en avantageant que ses membres et ses petits amis, et ce, en mettant de côté les intérêts de la collectivité. C'est alors que l'on voudrait qu'il soit parti.

Avec le parti politique vient la partisanerie, cet aveuglement volontaire pour endosser une cause, un parti politique, un seul, pour des raisons purement émotives et souvent en l'absence de rationalité. C'est semblable à la partisanerie sportive lorsque des gens ne parlent que des Canadiens de Montréal, même durant leur saison morte ou idolâtrent les Nordiques de Québec qui ne sont pas encore de retour et sans connaître la composition de l'équipe.

Le jeu politique implique aussi des joueurs moins visibles qui se spécialisent dans le jeu en coulisse, le lobbyisme qui est l'art de persuader les élus de prendre une décision ou de faire quelque chose qui, de prime abord, peut paraître immoral ou contre l'éthique. C'est ce que veut le commanditaire.

Les politiciens vont souvent parler de transparence. On souhaiterait la transparence de toutes les décisions et de tous les gestes posés dans le jeu politique. Cependant, le nettoyage du portrait s'avère parfois incomplet. Ce qui était aussi clair que de la boue devient compréhensible, autant que l'on veuille bien qu'il le soit, mais pas plus et pas complètement.

On peut suivre le déroulement de la partie politique sur les médias écrits, électroniques ou sociaux, mais si nous ne voulons pas qu'il soit un jeu sans vainqueur, valable et légitime, par exemple, le bon contribuable, il faut peut-être que certains acceptent d'y jouer un rôle en devenant des acteurs plutôt que des spectateurs désintéressés jusqu'au jour où il nous est suggéré de jouer de la casserole.

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