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Et si les conservateurs reprenaient le pouvoir

Pourquoi poursuivre le supplice avec un Parti qui fait des choix à courte vue en tenant compte de la fin de son mandat afin d'être réélu? Ce gouvernement mérite-t-il vraiment le Bon Dieu sans confession et surtout, sans pénitence?
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Comme plusieurs, je suis en accord avec Stephen Harper qui affirme que la prestation du serment d'allégeance au Canada doit se faire à visage découvert. Cependant, je suis très conscient que nous en parlons parce que la directive ministérielle préparée par son gouvernement est jugée invalide par la Cour d'appel fédérale et ouvre une porte au port du niqab, après que la personne s'est identifiée.

De plus, il faut aussi être conscient que cette question n'aurait probablement pas pris autant d'ampleur dans la campagne électorale si le gouvernement conservateur dirigé par Harper ne nous avait pas lancé en guerre en Afghanistan, en Irak et maintenant contre l'État islamique en Syrie. Pourquoi les islamistes se seraient-ils intéressés au Canada? Est-ce que des jeunes d'ici se seraient documentés sur l'État Islamique si nos médias en avaient parlé comme d'une situation internationale lointaine dans laquelle nous n'aurions pas été impliqués? Probablement pas.

Je suis donc aussi en accord avec Jean Chrétien lorsqu'il affirme avoir honte du gouvernement Harper qui a modifié notre image et notre rôle international de pacificateur. Mais après ces deux aveux d'accord avec des gens qui n'ont jamais beaucoup suscité de sympathie de ma part, je me demande jusqu'où irait un autre gouvernement conservateur.

La paranoïa de ce gouvernement en ce qui concerne la sécurité des Canadiens l'a amené à resserrer les règles de sécurité et par le fait même à augmenter les pouvoirs du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) sans trop se soucier de la liberté des citoyens moyens et de celle de ses fonctionnaires. Est-ce que la lutte contre les terroristes ici ne devient pas une invitation à mieux nous attaquer?

C'est ce même gouvernement qui a fait pression sur la GRC pour que les données du registre des armes à feu soient détruites plus tôt que prévu malgré ses engagements envers le commissaire à l'information de les conserver intactes. Pourquoi lui ferait-on confiance?

Sur le plan de l'économie, la recherche de moyens de baisser les taxes va-t-elle entraîner d'autres choix arbitraires d'abolitions de services à la population? Pourquoi ne pas avoir annoncé ces suppressions de services pendant la campagne électorale comme éléments expliquant les économies à réaliser pour entraîner des économies d'impôts? Cela aurait été une belle preuve de transparence comme l'a si souvent évoquée, Denis Lebel, souriant lieutenant québécois du Bonhomme Sept Heures Art-Peur. Est-ce que Radio-Canada, les artistes et les journalistes tant détestés par ce gouvernement seront la prochaine cible?

Pour appuyer la croissance économique, le gouvernement était prêt à créer du chômage chez les travailleurs canadiens. Ce gouvernement a ouvert la porte aux travailleurs étrangers à rabais avec son Programme des travailleurs étrangers temporaires et a réformé l'assurance emploi de façon à accélérer le retour au travail des chômeurs en exigeant qu'ils prouvent qu'ils cherchent un emploi. Les moyens choisis sont discutables puisque les chômeurs devront possiblement accepter un emploi à un salaire moindre loin de chez eux, car on les menace du retrait des prestations d'assurance-chômage en cas de refus.

Ces politiques sont conséquentes de la part du gouvernement conservateur puisqu'il serait favorable à l'Alberta que les Canadiens de retour sur le marché du travail effectuent des déplacements plus longs pour se rendre à leur travail. De cette façon, la consommation de pétrole augmenterait tout comme la demande pour les sables bitumineux des rois du pétrole, amis de monsieur Harper.

Il est clair que l'on ne pourrait pas s'attendre d'un autre gouvernement conservateur, des mesures de protection de l'environnement. Ce mot n'apparaît pas sur leur plateforme électorale. L'abolition du pouvoir de la Cour suprême de se prononcer sur les décisions du gouvernement serait-elle dans le collimateur? C'est le seul organisme qui peut l'obliger à réviser des choix pas plus judicieux que les nominations de monsieur Harper au Sénat.

En tout cas, il est certain que les usagers du pont Champlain devront mettre la main dans leurs poches pour pouvoir emprunter ce pont. Cette décision-là est coulée dans le béton. Rassurons-nous, cependant puisque le béton choisi ne serait pas si ferme que cela. En effet, des chercheurs universitaires recommandent un autre béton plus solide et durable, mais il n'a pas été imposé dans le devis. C'est compréhensible de la part d'un gouvernement qui a aboli plusieurs postes de scientifiques, ces gens qui ont le don de remettre en question les choix de ces amis des cheiks du sable bitumineux et de l'Association canadienne pour les armes à feu.

Ceci fait du faux Parti conservateur un parent proche du Parti républicain de Donald Trump et de Georges W. Bush, mais une copie non reconnaissable des ex-gouvernements progressistes-conservateurs canadiens. On y reconnait plutôt le Parti réformiste cofondé avec par Stephen Harper ou l'Alliance réformiste conservatrice canadienne de Stockwell Day auquel monsieur Harper a succédé comme Chef.

Pourquoi poursuivre le supplice avec un Parti qui fait des choix à courte vue en tenant compte de la fin de son mandat afin d'être réélu? Ce gouvernement mérite-t-il vraiment le Bon Dieu sans confession et surtout, sans pénitence?

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