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Face-à-face Québec-Ottawa

La vraie question est: quel duo de têtes à claques ou de têtes de Turcs va se disputer notre bien en évoquant la défense de nos droits?
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L'entre deux fêtes nationales m'a amené à réfléchir à notre avenir comme peuple. Alors que la campagne électorale fédérale a débuté, même si elle n'a pas été officiellement déclenchée, il est logique de se demander qui devraient être les vis-à-vis au pouvoir pour diriger nos destinées au cours des prochaines années.

La vraie question est: quel duo de têtes à claques ou de têtes de Turcs va se disputer notre bien en évoquant la défense de nos droits? Ou serons-nous assez stratégiques pour voter en faisant un choix éclairé et élire un duo crédible à qui faire confiance pour nous amener vers un monde meilleur? Pourrons-nous détecter et éviter les visages à deux faces?

Éliminons d'emblée le choix tellement improbable qu'il est impossible que nous voyions un jour ce duo diriger nos destinées. En effet, Elizabeth May et Françoise David, quoi qu'elles en disent, ne sont là que pour jouer des rôles de figuration. Elles ne deviendront jamais premières ministres du pays et de la province. Imaginez un peu le résultat qui en aurait découlé, un pays vert... de honte, solidaire de ses confrères pays en voie de développement où le positivisme aurait été de mise, «tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil» sauf les maudits capitalistes qui nous rappelleraient notre misère découlant de la simplicité volontaire.

Un autre duo improbable, Gilles Duceppe et François Legault. En fait, quel que soit le chef élu à Ottawa, son vis-à-vis québécois ne sera apparemment pas François Legault puisque ce dernier remet même ouvertement en question son avenir politique, tout au moins à la tête de son parti. Il aurait possiblement eu des affinités économiques avec Stephen Harper, mais l'entêtement de celui-ci dans certains dossiers sablonneux et militaires aurait fort probablement provoqué la fin de leur collaboration au point où monsieur Legault aurait possiblement renoué avec ses anciennes aspirations indépendantistes. Après tout, il a été le créateur du budget de l'an 1 commandé par son chef Bernard Landry alors qu'il agissait pour lui comme porte-parole de l'opposition en matière de Finances.

Face à Justin Trudeau, François Legault aurait été constamment frustré de se faire dire «oui» par un premier ministre incapable de respecter ses engagements dès que l'adversité des autres provinces ou des autres partis se serait fait sentir.

Devant Thomas Mulcair, il aurait fait un bout de chemin, entrevoyant le beau risque, mais les tendances du gouvernement NPD à défendre l'environnement, les droits des travailleurs, des femmes et des petites entreprises ne lui auraient pas toujours fait plaisir. D'où sa réflexion de se retirer de la CAQ pour peut-être revenir plus tard, possiblement comme ministre des Finances sous le président PKP.

La population réaliserait rapidement que l'élection de Justin Trudeau, au moment où Philippe Couillard dirige le Québec, deviendrait une pré-Occupation double. Le parti libéral au pouvoir à Ottawa avec un enfant d'école à la tête du grand frère canadien, devant un fier médecin spécialiste têtu à la tête du petit frère provincial, causerait des flammèches et des gros mots entre ces faux frères d'armes fédéralistes pourtant loin l'un de l'autre en termes de philosophie. Le duo deviendrait un duel.

On sait que le tandem Harper-Couillard vit régulièrement le tiraillement parce que l'on ne pédale pas dans la même direction, ni au même rythme, que ce soit au niveau de l'environnement ou du registre des armes à feu. Est-ce que l'arrivée de Thomas Mulcair au pouvoir améliorerait les choses? Possiblement, grâce à l'ouverture d'esprit du chef fédéral et à cause de son intention de collaborer avec les provinces.

Si PKP devait un jour devenir premier ministre du Québec, on sait déjà que son intention serait de faire du Québec un pays. Qui pourrait l'en empêcher? Le premier ministre Harper se tiendrait probablement encore plus loin du Québec et continuerait à gouverner sans lui et en ne lui cédant que des miettes. Tout ceci ne ferait qu'ajouter des munitions à l'arsenal péquiste et augmenterait la flamme nationaliste.

Face à PKP, Justin Trudeau serait probablement porté à se lancer dans un concours de popularité, mais il lui faudrait tenir ses promesses pour gagner un tel concours. Son père avait déjà promis de mettre son fauteuil en jeu et de faire qu'un «non» devienne un «oui», mais fiston aurait-il la même facilité à embobiner le peuple? Et, surtout, est-ce que le peuple tomberait facilement une deuxième fois dans le Tru-d'eau? Chose certaine, le torchon brûlerait entre Québec et Ottawa, à moins que les libéraux ne fassent un nombre incalculable de bassesses pour conserver la faveur des électeurs québécois, ce qui n'a pas été le cas lorsqu'ils étaient au pouvoir par le passé avec Chrétien et Trudeau.

Monsieur Mulcair demeurerait probablement un gentleman face à PKP, n'ignorant pas ses origines québécoises, ni la forte faveur des électeurs québécois allouée à son parti, élection après élection. Verrait-on là une collaboration du genre Tintin Péladeau l'explorateur fonceur relevant tous les défis, avec le Capitaine Tom Haddock-Mulcair qui parfois se fâche, mais demeure un fidèle collaborateur?

L'histoire nous le dira, lorsque les électeurs Ti-Gus québécois et Ti-Mousse canadien auront fait connaître leurs choix.

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