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Ces comités à l'aide desquels nous sommes gouvernés

Un bref survol de l'actualité nous amène à constater que des comités se penchent sur : les pitbulls, la marijuana, les oléoducs, l'électrification du transport, l'environnement, l'éducation, les commissions scolaires, la santé, le sénat, la protection des consommateurs et tant d'autres sujets.
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En campagne électorale, tous les politiciens nous font croire qu'ils ont des solutions à tous les problèmes qui accablent la société et nous expliquent pourquoi leurs solutions sont meilleures que celles avancées par leurs adversaires. Cependant, une fois au pouvoir, ils utilisent différentes techniques qui leur permettent de gagner du temps avant de prendre des décisions. Toutes ces techniques visent un même objectif, s'assurer que les solutions proposées pour se faire élire ne soulèveront pas trop de controverses une fois mises en application.

Ainsi, certains dirigeants lancent par personnes interposées des idées de solutions et, attendent de voir les réactions du public et des médias. Si les réactions sont positives, on prendra une décision dans ce sens. Sinon, on dira que cela n'a jamais été considéré comme une réelle option, et on en analysera d'autres.

Robert Bourassa, lorsqu'il était au pouvoir, dirigeait par sondages. Quelques compagnies de sondages d'opinion ont rempli leurs coffres en lui indiquant la direction à prendre après avoir analysé l'opinion publique sur les différentes options qu'il souhaitait faire confirmer.

Maintenant, on pourrait dire que nos gouvernements dirigent selon les conclusions des comités d'études aussi appelés commissions d'enquête, commissions parlementaires ou comités ad hoc. Nos élus sont donc entourés d'une multitude de conseillers et de spécialistes pour étudier, analyser et recommander, parce qu'en réalité, ils ne sont pas prêts à mettre de l'avant les solutions avancées en campagne électorale, même s'ils semblaient alors si convaincus d'avoir fait le bon choix pour régler le problème.

C'est probablement ce qui avait fait dire au Chancelier Bismarck : « On ne ment jamais autant que pendant les élections, pendant une guerre ou après une partie de golf. » Présentement, un bref survol de l'actualité nous amène à constater que des comités se penchent sur : les pitbulls, la marijuana, les oléoducs, l'électrification du transport, l'environnement, l'éducation, les commissions scolaires, la santé, le sénat, la protection des consommateurs et tant d'autres sujets.

Pourtant, comme le disait si bien un de mes anciens professeurs : « Un comité, c'est une gang d'incapables désignés par une gang d'irresponsables pour accomplir une tâche inutile dans un laps de temps indéterminé à un coût incalculable. »

Oui, des incapables parce qu'ils n'ont pas de pouvoirs décisionnels, oui, des irresponsables parce qu'eux doivent prendre la décision, mais s'en lavent les mains en confiant le travail de recherche et d'analyse à d'autres. La tâche devient inutile lorsque le rapport du comité est enfin déposé et que les décideurs demandent un temps de réflexion sans en préciser la durée, ce qui fait qu'on oublie dans plusieurs cas ce rapport qui aboutit sur une tablette où il accumule la poussière. La préparation du rapport provoque souvent des demandes d'extension du délai alloué au comité pour rédiger ledit rapport et par le fait même, génère une augmentation des coûts.

Si vous croyez que j'exagère ou que je caricature, je vous pose une question en ne citant qu'un seul exemple parmi tant d'autres: qu'est devenu le rapport de la Commission Charbonneau? S'il n'est pas tombé dans l'oubli, quelles en ont été les retombées sur le Ministère des Transports et dans notre société? Quelques firmes d'ingénieurs ont changé de nom, mais quoi d'autre?

Si on veut utiliser les comités pour éclairer les décisions, qu'on le fasse correctement en leur donnant un mandat clair et un échéancier réaliste, et surtout en ayant la décence d'utiliser le rapport pour prendre des décisions dans un délai raisonnable.

Malheureusement, le cynisme envers la politique semble découler du fait que l'on perçoit trop souvent un politicien comme un con promis à un bel avenir après sa carrière politique dans la mesure où il manœuvre habilement l'art du compromis. Cependant, rares sont ceux qui se compromettent.

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