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Coups bas aux commissions scolaires

L'annonce officielle qu'Yves Bolduc a faite en conférence de presse concernant l'abolition des commissions scolaires si la participation aux élections scolaires ne démontrait pas un intérêt marqué du public, constitue une excuse mal choisie pour justifier une décision ayant un impact majeur dans les régions et partout au Québec.
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Le ministre de l'Éducation Yves Bolduc a vraiment le don de créer des situations problématiques pour son ministère, son parti politique et son gouvernement. En effet, l'annonce officielle qu'il a faite en conférence de presse concernant l'abolition des commissions scolaires si la participation aux élections scolaires ne démontrait pas un intérêt marqué du public, constitue une excuse mal choisie pour justifier une décision ayant un impact majeur dans les régions et partout au Québec.

Or, le gouvernement Couillard en s'appropriant cette idée mise de l'avant pendant la dernière campagne électorale par la Coalition Avenir Québec, semble laisser le ministre Bolduc manœuvrer sans s'assurer qu'il ait lu le mode d'emploi de la décision proposée par la C.A.Q. Il est vrai qu'il a mentionné récemment que les jeunes ne lisaient pas, sauf des textos, il fait possiblement de même. Cependant, d'annoncer que les commissions scolaires seront abolies si les gens ne votent pas massivement le 2 novembre prochain constitue une façon cavalière de procéder à une coupe budgétaire déjà décidée à un autre niveau. Et elle surviendra inévitablement puisque l'histoire démontre que la participation du public aux élections scolaires est anémique, ayant été de 7.9 % en 2007 et de 8.4 % en 2003.

Mais le ministre Bolduc ne nous dit pas comment les services essentiels dispensés par les commissions scolaires seront offerts dans le futur. Nous serions pourtant en droit de recevoir quelques informations avant que le ministre proclame cette abolition, qu'elle soit justifiée ou non.

Qui négociera avec les compagnies de transport écolier? Qui veillera au respect dans chaque école des règles pédagogiques et à l'application du programme de formation dicté par le Ministère? Qui veillera dorénavant à l'entretien des écoles et autres édifices utilisés par les commissions scolaires? Qui embauchera le personnel des écoles et versera leur rémunération? Qui attribuera les budgets de fonctionnement aux écoles et veillera à ce qu'elles en utilisent une partie pour la lutte contre l'intimidation et l'aide aux devoirs?

Mais nous serions aussi en droit d'apprendre du ministre le plan de match. Qui épongera les déficits accumulés par les commissions scolaires jusqu'à maintenant? De combien de millions de dollars parle-t-on? Qui héritera des surplus accumulés par les autres commissions scolaires si tel est le cas? Si une économie découle de cette abolition, à combien l'évalue-t-on? Les taxes scolaires seront-elles éliminées?

La participation anémique aux élections scolaires aurait pu être invoquée pour justifier l'abolition du volet politique des commissions scolaires, soit les Conseils de commissaires, mais ne justifie pas l'abolition des commissions scolaires comme telle. Avant d'arriver là, il faut avoir un plan détaillé et surtout une justification au moins économique si ce n'est pas sur le plan de la qualité de la formation offerte dans les écoles primaires, secondaires, à l'éducation professionnelle et à l'éducation aux adultes.

L'annonce du ministre Bolduc me laisse un goût amer dans la bouche. Je ne dirai pas que le ministre est un navet pour son parti même si certains le pensent. Il me fait plutôt penser à un pied de céleri, inodore et sans saveur qui ramollit avec le temps. Force est d'admettre qu'il n'a pas été un ministre de la Santé qui passera à l'histoire du Québec. Ses états de service au gouvernement sont aussi mitigés qu'invisibles et ne remplissent pas des volumes. Cependant, ses gaffes comme la prime de 215,000. $ empochée pour avoir accepté d'être le médecin de famille de 1500 personnes alors qu'il était aussi député, ainsi que son affirmation que l'on devrait abolir les bibliothèques dans les écoles ont rempli des pages de journaux et fait l'objet de nombreux débats à la radio et à la télévision. Son jugement comme ministre est questionnable.

Jusqu'où ira la patience de son confrère-médecin, le premier ministre qui l'a désigné comme ministre de l'Éducation? Quand lui dira-t-on ras-le-Bolduc concert d'inepties monsieur? Allez donc soigner les malades, vous qui démontrez de l'enthousiasme quand vous en parlez.

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