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Bill Morneau à la défense de la classe moyenne?

Dans son rôle de ministre des Finances, est-ce que monsieur Morneau protège la classe moyenne ou les riches?
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À quoi sert cette chasse aux impôts des gagne-petit ou de la classe moyenne alors que les riches semblent à l'abri de réclamations d'impôts supplémentaires?
Chris Wattie / Reuters
À quoi sert cette chasse aux impôts des gagne-petit ou de la classe moyenne alors que les riches semblent à l'abri de réclamations d'impôts supplémentaires?

Le Parti libéral du Canada avait souvent mentionné lors de la campagne électorale de 2015 vouloir protéger la classe moyenne. D'ailleurs, le premier ministre Trudeau utilise souvent cet argument pour justifier les prises de position de son gouvernement. Tout récemment, Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, a énoncé en maintes occasions cet argument comme explication de la décision de ne pas percevoir de TPS sur les services offerts par Netflix.

Or, le ministre des Finances de ce même gouvernement, Bill Morneau a dû récemment accepter de revoir son projet de révision de la fiscalité et reculer pour faire cesser le tollé de protestations soulevé par son intention de faire payer plus d'impôts aux propriétaires de petites et moyennes entreprises.

Le ministre a dû accepter de prolonger la consultation parce qu'il voulait mettre un frein au fractionnement des revenus de l'entrepreneur avec les membres de sa famille autant pour les travailleurs autonomes (ex. : médecins) que pour les propriétaires de petites entreprises (ex. : propriétaires de dépanneurs). Or, ceux-ci n'ont pas tous les mêmes défis à surmonter pour rejoindre une clientèle suffisante en vue de réaliser un revenu suffisant pour faire vivre convenablement leurs familles.

Une telle mesure aurait fort probablement aussi comme effet de limiter ou d'empêcher le transfert des fermes familiales aux enfants des propriétaires actuels. Ce secteur d'activité difficile n'a pas besoin d'une embuche supplémentaire pour assurer la survie d'une partie importante de notre patrimoine et de notre terroir.

D'ailleurs, plusieurs membres de l'opposition au Parlement ont fait remarquer au ministre Morneau que les propriétaires de petites entreprises font plutôt partie de la classe moyenne dont son gouvernement s'est érigé comme défenseur.

Cependant, les dirigeants et propriétaires de grandes entreprises comme lui n'étaient en aucun cas visés par cette révision fiscale. C'est d'ailleurs ce qui a porté ombrage sur cette proposition de révision fiscale, surtout après que les médias aient dévoilé que monsieur Morneau n'avait pas placé dans une fiducie sans droit de regard ses actions au moment de sa nomination comme ministre des Finances, se plaçant ainsi en situation apparente de conflit d'intérêts.

De la part d'un ministre d'un gouvernement qui s'est fait élire en disant vouloir protéger les intérêts de la classe moyenne, c'est encore plus inacceptable.

Encore une fois, une démonstration du « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ». Très faible démonstration d'équité de la part d'un ministre qui prône l'équité fiscale. De la part d'un ministre aussi important que celui des Finances, c'est inacceptable. De la part d'un ministre d'un gouvernement qui s'est fait élire en disant vouloir protéger les intérêts de la classe moyenne, c'est encore plus inacceptable.

Que le gouvernement Trudeau ne prenne pas de mesures fermes pour s'attaquer aux paradis fiscaux utilisés pour des grandes entreprises et dirigeants ou propriétaires de celles-ci ne démontre pas une volonté évidente de protéger la classe moyenne.

De plus, on peut se demander s'il n'y a pas un tir groupé contre cette même classe de citoyens. En effet, au même moment, une directive émise aux propriétaires d'entreprises par l'Agence de revenu du Canada sous la responsabilité de la ministre Diane Lebouthillier mentionne que leurs entreprises devront conserver un registre des employés qui se profitent de rabais pour acquérir des produits de l'entreprise et que ceux-ci devront recevoir un T-4 pour payer les impôts relatifs à ces avantages financiers.

À quoi sert cette chasse aux impôts des gagne-petit ou de la classe moyenne alors que les riches semblent à l'abri de réclamations d'impôts supplémentaires? Dans son rôle de ministre des Finances, est-ce que monsieur Morneau protège la classe moyenne ou les riches?

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