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Certains médias parlent d'essoufflement du mouvement de grève étudiante. On ne s'en plaindra pas.
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Certains médias parlent d'essoufflement du mouvement de grève étudiante. On ne s'en plaindra pas. Cela devient lassant de les voir les étudiants sortir dans la rue pour contester l'austérité.

L'ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante) a succédé à la défunte CLASSE (Coalition Large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante) qui avait mené le bal des manifestations du printemps érable en 2012. Et l'ASSÉ semblait vouloir répéter le même type d'expérience au printemps 2015, mais le nombre de ses associations membres ayant accepté de faire la grève n'a pas été aussi important qu'en 2012, surtout dans les cégeps et déjà, des associations ont commencé à voter le retour en classes.

Il faut dire que le motif principal évoqué pour sortir dans la rue était moins précis qu'en 2012, alors que les étudiants revendiquaient le retrait des augmentations de frais de scolarité, une demande négociable, parce que chiffrée. En 2015, en contestant les mesures d'austérité mises en place par le gouvernement Couillard, il était difficile de savoir ce que souhaitaient vraiment les étudiants pour les convaincre de retourner en classe. Quoi et comment négocier?

L'unanimité du mouvement est d'autant plus discutable, qu'en fin de semaine dernière, à cause de la forte remise en question au sein des troupes de sa recommandation de reporter la grève à l'automne, l'exécutif de l'ASSÉ au complet avait démissionné avant la tenue de l'assemblée générale, mais pour montrer qui détient le pouvoir, l'assemblée générale l'a destitué symboliquement. Vous ne partez pas de votre propre chef, on vous congédie. L'exécutif a donc été tASSÉ.

En 2012, la grève avait débuté pour contrer la hausse des frais de scolarité et s'était prolongée pour contester le Plan Nord et ensuite de la loi 78. À ce moment-ci, après avoir remis en question les mesures d'austérité et le développement d'une économie pétrolière au Québec, on parle aussi de contester la brutalité policière, la loi 3 sur les fonds de pension des fonctionnaires municipaux et tous les péchés du gouvernement. Il est vrai que certains manifestants ont été tabASSÉs, mais est-ce que les policiers ont toujours tort et seulement tort? Il est vrai que le gouvernement est imparfait. Il le sera toujours, pour certains.

Il faut se demander si les parents de ces étudiants leur ont déjà dit NON. Est-ce qu'ils croient vraiment que dans la vie tout doit et va bien aller et qu'il n'y aura pas de contraintes? Faire valoir son opinion avec des arguments illustrant à l'autre partie les avantages des solutions avancées peut faire avancer la discussion et amener des changements constructifs, mais un groupe mASSÉ devant une classe pour empêcher des étudiants d'entrer, ou de supposés étudiants masqués qui font irruption pendant un cours pour intimider un professeur et les étudiants qui refusent la grève, ne fait que créer un écart de plus en plus grand entre les parties.

En souhaitant continuer la grève et à perturber la province, le regroupement étudiant s'est cASSÉ et a lASSÉ d'ex-collaborateurs qui voient que la démarche est futile et sans issue. Il est souhaitable que tout cela soit du pASSÉ, que les étudiants puissent terminer leurs études avec succès et qu'ils profitent d'un été agréable, revigorant et rémunérateur pour leur permettre de jouir des activités qui leur seront offertes, tout en mettant de côté des économies qui serviront à couvrir les frais de leurs prochains semestres d'études.

Une fois dans la rue, l'ASSÉ n'a pas plus de classe que la CLASSE n'en avait. Au printemps 2012, la casserole était devenue un « plat de résistance » pour les grévistes. En 2015, même tambours battants, la résistance tombe à plat. C'est à se demander si la « solidarité syndicale étudiante » a sa raison d'être. Pourquoi chaque printemps devrait-il montré à la face du monde un Québec mis'érable? Passons donc à autre chose, on est lASSÉ. ASSÉ, c'est assez.

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