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Anticosti: protéger une partie de l'île, exploiter l'autre

Les Québécois ont-ils vraiment les moyens de se priver des revenus que pourrait générer l'industrie pétrolière pour la province?
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À une certaine époque de ma carrière, je travaillais pour une multinationale. Un Vice-président de l'organisation était venu nous expliquer que les projets d'investissement que nous présentions ne suscitaient que peu d'intérêt pour l'entreprise à cause de leur faible retour sur investissement.

Il avait ajouté que la compagnie avait établi une liste des pays où étaient localisées ses installations selon le rendement pour les actionnaires en tenant compte de leurs profits une fois le taux de change des devises appliqué pour traduire le tout en dollars américains. Or, le Canada, malgré ses profits appréciables, ne se classait que 13e après le Zimbabwe. Eh oui, le Zimbabwe, un aride pays d'Afrique. Toute une leçon de capitalisme!

Ce ne fut pas la meilleure façon de nous motiver à faire de notre mieux. Le taux de change du dollar canadien n'était pas sous notre contrôle. Notre travail et notre créativité influençaient seulement les profits réalisés au Canada malgré la concurrence féroce rencontrée sur le marché.

Dans le dossier de l'exploitation pétrolière à Anticosti, le premier ministre Couillard semble avoir changé d'idée depuis le sommet de Paris sur l'environnement. Il dit vouloir respecter le contrat signé par le gouvernement précédent concernant l'exploration à Anticosti, mais tout porte à croire qu'il aurait fait émettre une directive aux fonctionnaires du ministère de l'Environnement pour qu'ils se hâtent... lentement dans l'attribution des permis d'exploration.

Alors qu'il se dit maintenant opposé à l'exploitation pétrolière à Anticosti, monsieur Couillard se défend d'avoir retardé de quelque façon que ce soit l'émission des permis d'exploration. A-t-il alors aidé de quelque manière à accélérer l'émission de ces permis? Le résultat ne semble pas le démontrer. Son inaction dans ce dossier semble confirmer son approbation au retard dans l'attribution des permis nécessaires.

En mettant du sable dans l'engrenage, il nuit à l'investissement du Québec dans Hydrocarbures Anticosti dont la province détient 35 % des parts. En plus, il insécurise les investisseurs français partenaires de ce projet et toutes les autres entreprises d'ailleurs qui auraient pu penser à investir pour faire un succès de ce projet.

Comprenons-nous bien, je ne suis pas favorable au développement sauvage de l'exploitation pétrolière sur l'idyllique île d'Anticosti. Et ce pour une raison purement sentimentale, mon grand-père du côté maternel y est né.

Cependant, je crois que les deux camps opposés lorsqu'il est question de ce projet font fausse route. Il est louable de vouloir préserver l'environnement. Les anti caustiques veulent la préservation de tous les chevreuils et de tous les paysages bucoliques, que trop peu de Québécois verront un jour, mais n'y a-t-il pas un moyen terme entre tout ou rien préserver? Pourrait-on protéger une partie de l'île et exploiter s'il y a lieu, les réserves pétrolières sur une autre portion de l'île?

Après tout, les Québécois ont-ils vraiment les moyens de se priver des revenus que pourrait générer l'industrie pétrolière pour la province? Ou bien veut-on demeurer un petit peuple avec des moyens financiers limités et, à cause d'Anticosti, être classés encore au 13e rang après le Zimbabwe sur la liste des investisseurs mondiaux?

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