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Le message que j'ai voulu faire passer en posant dans cette robe en vichy

Faire ce qu'il me plaît, en cet instant précis, c'est profiter de la beauté de cette robe vichy qui dévoile mes genoux et mes jambes. Ceux-là mêmes qui me complexaient tant et que j'ai mis des années à accepter et à aimer.
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Hello mes beautés!

Je profite de ces premiers jours de mai pour partager avec vous les photos que j'ai prises à Montpellier durant le week-end de Pâques et dont je vous parlais dans mon look Bodycon du challenge French Curves.

Ces clichés dans cette robe fabuleuse de chez New Look reflètent exactement l'état d'esprit dans lequel j'aborde ce mois de mai. Mon mois préféré. Celui de mon anniversaire.

Cet état d'esprit est celui d'un dicton bien connu: "en mai, fais ce qu'il te plaît!" Et quel dicton! Il n'a jamais autant raisonné en moi qu'aujourd'hui.

Faire ce qu'il me plaît, en cet instant précis, c'est profiter de la beauté de cette robe vichy qui dévoile mes genoux et mes jambes. Ceux-là mêmes qui me complexaient tant et que j'ai mis des années à accepter et à aimer alors qu'ils sont parfaits, car ce sont les miens. N'en déplaise d'ailleurs à la personne qui a laissé ce commentaire sous ce billet: "Autant je suis pour ne pas se brimer et s'habiller comme on veut quand on est ronde, autant quand on a des jambes aussi laides il faut les cacher!"

Faire ce qu'il me plaît c'est renouer une relation avec le vichy, car il me rappelle des mauvais souvenirs. Ceux de l'enfance. J'étais à l'école primaire au Sénégal chez des religieuses et comme dans beaucoup d'écoles, nous portions des blouses. Celle de mon école était en vichy rose et blanc. Le classique. Celui des nappes de table. Je détestais cette blouse et tout ce qu'elle représentait.

Lorsque je la quittais le vendredi après l'école, je sentais une telle libération en moi! Je redoutais le lundi matin et le moment de l'enfiler, car elle me rappelait que je retournerais à l'école et que je subirais encore les moqueries et brimades des autres enfants au sujet de mon poids sans compter le manque de soutien du corps enseignant qui cautionnait ces comportements. À cause de ces moments, j'ai vraiment manqué de confiance en moi durant une grande partie de ma scolarité. Mes résultats scolaires s'en sont fait ressentir et j'ai développé des troubles du comportement alimentaire que j'arrive enfin à soigner tout doucement aujourd'hui.

Si vous êtes parent, enseignant, adulte au contact d'enfants, prêtez l'oreille, soignez vigilants. Si vous, observez des changements de comportement chez un enfant ou un adolescent, ne minimisez pas son mal-être. Ne lui faites pas croire qu'il ne réussit pas là où ses camarades excellent sous prétexte qu'il serait fainéant. Donnez-lui une chance de s'exprimer. Laissez-le s'exprimer. Ne le laissez pas dans l'isolement. Ne niez pas ses sentiments. Défendez-le. Apprenez-lui à se défendre.

J'ai vécu ce que les anglo-saxons appellent le fat-shaming ou encore le fat-bullying, body-shaming en Français on parle de grossophobie. C'est du racisme anti-gros, de l'humiliation, qui fait des dégâts parfois irréversibles. Avec le petit gros, on se permet généralement beaucoup de choses, parce que vous comprenez "c'est de sa faute" s'il est gros vu à quel point il s'empiffre n'est-ce pas. Avec le petit gros, les adultes sont souvent complices, car eux-mêmes n'ont pas intégré la question de l'acceptation de l'autre. Et pourtant c'est notre rôle, en tant qu'adulte, d'élever les enfants, d'apprendre l'amour de l'autre et d'apprendre la fierté d'être soi et de sa différence aux plus jeunes.

Nous sommes responsables de nos actes et de la façon dont nous nous exprimons, des messages que nous véhiculons face à des enfants en pleine construction de leur identité. L'acceptation de soi, ce cher esprit Body Positive auquel je tiens tant est un combat de tous les jours.

C'est uniquement à la fin de l'adolescence que j'ai compris la raison pour laquelle j'avais développé une aversion pour le vichy. C'était en fait bien plus profond qu'une histoire de vêtements.

Heureusement, cette année j'ai décidé de briser tous les mauvais sorts que mes camarades de classe me jetaient en m'intéressant de nouveau au vichy. C'était facile de trouver mon bonheur, car du vichy il y en a partout cette saison!

J'ai choisi sur cette jolie robe qui représente la somme de tout ce qu'on peut s'interdire de porter lorsqu'on est ronde. Entre sa longueur qui dévoile mes jambes qui sont loin d'être longilignes et sa coupe peu flatteuse pour la silhouette, car elle ne marque pas la taille, c'est une robe parfaite pour rompre avec les cases dans lesquelles il faudrait entrer pour se conformer à la vision de la beauté qu'a la société.

Vous savez quoi? Je me suis sentie tellement bien dans cette robe qu'elle m'a réconciliée en douceur avec le Vichy. Elle est très agréable à porter. Il faisait particulièrement bon le jour où j'ai pris ces photos. En attendant que de meilleures températures reviennent, vous pouvez la porter avec des collants ou un legging voire une jupe patineuse pour un effet top.

Pour rappel, je mesure un bon mètre soixante-treize. Elle sera donc plus ou moins courte sur vous selon votre taille.

Et vous le Vichy? Comment le portez-vous? Est-il un compagnon de votre dressing? Allez-vous succomber au retour de cette tendance cette saison? Avez-vous des matières qui vous évoquent un souvenir et que vous n'arrivez pas à porter?

Pour ce mois de mai qui commence, je vous souhaite de faire tout ce qui vous plaît! Faites-vous plaisir. Portez ce qui vous fait envie, sans demander la permission à qui que ce soit.

Ce billet est également publié sur le blog de Gaëlle Prudencio

Kate Dillon

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