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S'il est important de revenir sur les événements du printemps 2012 et d'en faire un bilan critique, cela ne doit pas devenir une foire d'empoigne entre organisations étudiantes ou, encore pire, une guerre d'égos entre ex-porte-paroles. Il est dommage que Martine Desjardins, qui critiquait la «petite politique» du gouvernement libéral de Jean Charest, décide au moment de tirer sa révérence de cracher dans la soupe de cette manière.
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PC

À la lecture de l'entrevue donnée par Martine Desjardins ce matin dans le Journal de Montréal, je ne peux m'empêcher de réagir.

S'il est important de revenir sur les événements du printemps 2012 et d'en faire un bilan critique, cela ne doit pas devenir une foire d'empoigne entre organisations étudiantes ou, encore pire, une guerre d'égos entre ex-porte-paroles. Il est dommage que celle qui critiquait la «petite politique» du gouvernement libéral de Jean Charest décide, au moment de tirer sa révérence, de cracher dans la soupe de cette manière. Sans mauvais jeu de mots, cela manque un peu de classe. Cette grève et ses succès n'appartiennent à aucune organisation ni à aucun «leader»: elles appartiennent aux centaines de milliers d'étudiants et d'étudiantes qui se sont mobilisé-e-s.

Certes, il y a eu des tensions entre les organisations étudiantes: l'histoire du mouvement étudiant québécois en est parsemé. Il est vrai de dire que la CLASSE décida de se joindre à la manifestation du 22 mars 2012 après que les fédérations étudiantes en aient annoncé la tenue. Cela dit, la FECQ et la FEUQ ont à plusieurs reprises participé à des manifestations qui avaient initialement été annoncées par la Coalition, notamment le 22 mai. Pourquoi se contenter de raconter une partie de l'histoire?

Le billet de Gabriel Nadeau-Dubois se poursuit après la galerie

Manifestation des 100 jours - 22 mai 2012

Manifestation des 100 jours - 22 mai 2012

Il est également vrai d'affirmer que la FEUQ avait un rôle proactif en négociations et que celles-ci auraient été bien différentes sans Martine Desjardins. Par contre, il faut rappeler que la Coalition représentait, tout au long de la grève, entre 50 % et 70 % des étudiants et étudiantes étant en grève générale illimitée et qu'une part importante du travail de mobilisation doit donc lui être imputée. Comble de l'ironie, plusieurs milliers d'étudiants et d'étudiantes étaient à la fois membres de la Fédération universitaire et de la Coalition de l'ASSÉ.

À quoi cela sert-il de se lancer le blâme de part et d'autre, de vouloir rabaisser une organisation pour remonter la sienne? À rien, sinon à ternir a posteriori le souvenir d'une grève qui fût, pour la très grande majorité de ceux et celles qui y ont participé, un incroyable moment de solidarité.

Pendant que sur les tribunes médiatiques on s'échine avec de telles politicailleries, l'héritage réel de cette grève reste encore à naître et faire grandir. Pire, il est menacé par une vague inquiétante de répression policière. C'est de cela dont on devrait parler dans les pages des quotidiens. L'heure est à la réflexion collective, pas aux règlements de compte partisans.

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