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La décroissance, voilà une «vraie affaire» M. Couillard

Nous nous dirigeons vers un mur et nous savons quoi faire pour l'éviter ou du moins, en atténuer les impacts. La solution est un mélange de modernisation et de réduction de la consommation couplée à une meilleure redistribution de la richesse.
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À Monsieur Philippe Couillard, premier ministre du Québec,

Depuis la dernière campagne, vous avez été élu premier ministre du Québec avec un gouvernement majoritaire. Je voudrais maintenant discuter avec vous d'un enjeu que je considère comme faisant partie des « vraies affaires » : le problème de la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées et l'effondrement de l'humanité prédit par la science qui s'en vient vers 2030.

Le Rapport Meadows publié en 1972 est la première étude à démontrer que la croissance infinie était impossible dans un monde aux ressources limitées. Cette étude a été faite par des chercheurs du MIT mandatés par le Club de Rome, un groupe de réflexion qui réunit des scientifiques, des économistes, des universitaires, des membres de gouvernements et des industriels de plus de 50 pays. Dans ce rapport, les chercheurs ont mesuré l'interaction entre plusieurs variables telles que la population humaine, la nourriture, la production industrielle et la pollution.

Ils ont établis plusieurs scénarios en fonction de l'effort de l'humanité face à la crise. Le pire scénario est un effondrement de la population humaine vers 2030 à cause de l'effondrement des ressources planétaires. Quarante ans plus tard, les tendances actuelles montrent que ce scénario est en train de se jouer sous nos yeux.

Le MIT n'est pas la seule institution à prédire un effondrement de la civilisation humaine. Des chercheurs de la NASA ont également publié une étude qui prédit l'effondrement de l'humanité dans quelques décennies.

En 1992, nous avions déjà dépassé la capacité de support de notre planète. En 2002, l'humanité nécessitait 1,2 planète pour subvenir à ses besoins. Actuellement, nous avons besoin d'une planète et demie pour vivre. Cela veut dire que nous consommons en un an ce que la planète peut produire en un an et demi. La technologie pourrait atténuer les impacts sans toutefois faire des miracles au point de rendre possible cette croissance infinie. D'ailleurs, l'utilisation de la technologie nécessite des métaux rares qui eux aussi sont en quantité limitée.

Nous nous dirigeons vers un mur et nous savons quoi faire pour l'éviter ou du moins, en atténuer les impacts. La solution est un mélange de modernisation et de réduction de la consommation couplée à une meilleure redistribution de la richesse. Actuellement, selon l'Oxfam, les 67 personnes les plus riches possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l'humanité. Pour vous donner une idée de l'accroissement des inégalités il y a quelques mois, c'était les 85 personnes les plus riches qui possédaient autant que la moitié la plus pauvres de l'humanité.

Je ne vote pas pour vous, Monsieur Couillard et je ne voterai jamais pour vous si vous ne changez pas votre idéologie. Cependant, si vous voulez vous occupez des « vraies affaires », commencez par vous occuper du mur de ressources non renouvelables que nous allons atteindre aux alentours de 2030. Considérant cela, l'environnement devrait être la principale priorité. Notre survie n'est pas un luxe.

C'est une nécessité.

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