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No paparazzis: je n'ai pas le goût de voir tes photos

Je ne suis pas tous ces Paris, Bruxelles, Orlando, Badgad, Istanbul, Nice... Je ne veux surtout pas l'être. Je suis plutôt écœuré, dégoûté, abasourdi, fâché.
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Je ne suis pas tous ces Paris, Bruxelles, Orlando, Badgad, Istanbul, Nice...

Vraiment, j'ai de la misère à dormir... Pas à cause de la chaleur, de mon foutu mal de tête qui m'étourdit, une autre migraine en fait...

J'ai souvent porté le poids des choses, des gens, des événements sur mes épaules. J'essaie de régler les problèmes des autres comme moyen de diversion des miens. J'essaie d'être un homme bon, juste, simple. Et je n'y arrive pas toujours. Je fais des erreurs (souvent d'ailleurs) et aussi de petites (ou grandes) réussites. Je comprends très lentement et à la fois tellement trop rapidement. Ça m'étourdit.

Je suis aussi très au fait de l'actualité, depuis que je suis très jeune. J'étais camelot du Journal de Montréal à l'adolescence, mais je lisais plutôt Le Monde diplomatique et Le Devoir à l'école secondaire. On s'entend que cela détonne. Il semble que je sois différent. La dernière femme de ma vie me l'a souvent répété, mais je n'ai jamais rien compris de tout cela. Ça semble pourtant facile et évident à constater.

En fait, j'ai mal à l'humanité. J'ai mal à ma planète. J'ai mal à ma race, pas si humaine que cela, finalement.

Quand je vois toutes les divisions que crée la religion, le sexe ou (son orientation), la couleur de la peau, l'argent, etc. Ça me désoriente, ça me déboussole, je m'y perds. Tout cela s'enseigne, se transmet, se perpétue et cette soi-disant évolution n'est pas réelle, mais plutôt en perpétuel relâche.

Je n'écoute plus les bulletins de nouvelles à la télé avant d'aller dormir; ça me choque, me perturbe. Je me sens impuissant face aux événements. Comme plusieurs, je voulais changer le monde, le refaire. En fait, je voulais changer le mien, ma petite réalité, mon quotidien. Cesser le cycle de ma petite apocalypse familiale, cette colère et cette honte.

Je me souviens d'avoir eu très peur, plusieurs fois dans ma vie. Chez moi, à l'école, sur le chemin du retour, mais aussi le soir où l'on a annoncé que nous étions en guerre contre l'Irak en 1990. Nous avions tous peur, mes amis et moi, d'être appelé à y aller, de combattre. Tous des braves qui avaient peur, on s'est beaucoup rapprochés. Comme lors de la tuerie de l'École polytechnique. On a pleuré. On a eu peur. On s'est fâché.

On y est. C'est une sale époque où l'on y perd notre liberté. On nous bourre de sottises, de mensonges et on en redemande. On a tous un sérieux problème d'Humanité à régler.

Je n'aime pas cette guerre qui s'annonce, qui est bien présente. Qui le pourrait d'ailleurs?

On est tous de la poussière d'étoiles, tous petits face à l'univers. Ma longue quête spirituelle et personnelle en est une de paix intérieure et d'humilité

Je ne suis pas tous ces Paris, Bruxelles, Orlando, Badgad, Istanbul, Nice... Je ne veux surtout pas l'être. Je suis plutôt écœuré, dégoûté, abasourdi, fâché.

Petite planète, il va falloir te retourner sur toi-même.

No paparazzis, je n'ai pas le goût de voir tes photos, tes vidéos. J'en ai trop vu, de cette misère, et je ne la partagerai certainement pas.

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