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Pourquoi je crois au retour du baseball majeur à Montréal

Le tout Québec Inc. n'avait pas prévu la croissance fulgurante de la valeur des droits télévisés ainsi que l'impact de l'internet.
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Le dossier du retour d'une équipe du baseball majeur dans la métropole reste d'actualité alors que le commissaire Rob Manfred a récemment nommé Montréal et Mexico comme villes candidates à une expansion. Aussi, il ne faut pas oublier que plus de 106 000 personnes ont franchi les tourniquets du Stade olympique en deux jours pour assister à des matchs hors concours entre les Red Sox de Boston et les Blue Jays de Toronto au début du mois d'avril.

Est-ce que le contexte actuel fait en sorte que «Nos Amours» pourraient renaître de leurs cendres à terme? Je crois que oui, et en voici les raisons.

Selon le Bureau de la télévision du Canada, Montréal et ses environs est le douzième plus important marché télévisuel en Amérique du Nord et le plus grand marché télévisuel sans concession du baseball majeur. Il est tout à fait logique de penser qu'une ligue de cet envergure ne peut rester insensible face au marché potentiel colossal (4,8 millions de personnes) disponible dans la métropole.

Deuxièmement, la guerre que se livrent présentement Bell Média et Québecor Média avec, notamment, leurs réseaux sportifs de télévision font en sorte que la perspective d'offrir du contenu local pouvant générer un fort auditoire jour après jour est un investissement très attrayant dans un contexte de convergence médiatique sur des plateformes multiples. Donc, une prise de participation ou, du moins, obtenir des contrats télé et radio alléchants, est une formalité.

Ensuite, les gens impliqués au fil du temps ont apporté une crédibilité non négligeable au projet, que ce soit l'ancien ministre conservateur et banquier Michael Fortier, le maire de Montréal Denis Coderre, le réputé homme d'affaires Stephen Bronfman et les anciens joueurs des Expos qui mettent ou qui veulent mettre la main à la pâte, comme Warren Cromartie et Pedro Martinez. En agissant de la sorte, le groupe s'assure que sa voix est entendue chez les dirigeants et les acteurs principaux du baseball majeur, tout en trouvant les capitaux nécessaires pour mener le projet à terme (on parle quand même d'une enveloppe totale d'environ 1,5 milliard de dollars canadiens, soit 500 millions de dollars pour un stade et pas loin d'un milliard de dollars canadiens pour une équipe).

De plus, le tout Québec Inc. n'avait pas prévu la croissance fulgurante de la valeur des droits télévisés, ainsi que l'impact de l'internet et la visibilité qui allait s'ensuivre, lorsqu'ils ont laissé Jeffrey Loria, puis le baseball majeur, prendre le contrôle de l'équipe.

À leur défense, on doit leur donner raison quand on sait que la perte de crédibilité du management de l'équipe aux yeux des fans de baseball, la compétition des Blue Jays de Toronto sur le marché canadien et la faible valeur des contrats de télévision et de radio de l'époque ont signé l'arrêt de mort des Expos.

Cependant, la donne a changé depuis, car avec le partage des revenus pour les marchés moins lucratifs (les Marlins de Miami ont reçu 142 millions de dollars US lors des 4 dernières années) et les lucratifs contrats de télé, les équipes de la MLB (Major League Baseball) ont des revenus entre 193 et 516 millions de dollars US, et valent entre 650 millions et 3,4 milliards de dollars US selon Forbes, les deux extrêmes étant respectivement les Rays de Tampa Bay et les Yankees de New York.

Bref, on constate que 27 équipes sur 30 ont réalisé un revenu d'opération et que les revenus, même pour les équipes les plus modestes, frisent les 200 millions de dollars US. Avec de tels chiffres, il serait étonnant qu'une équipe de baseball majeur soit un gouffre sans fond, bien au contraire.

Enfin, sur une note plus personnelle, je crois qu'il existe une belle base de fans au Québec qui n'attendent que le retour d'une équipe pour afficher leurs couleurs. Plusieurs d'entre eux étaient au début de leur vie active lors du départ des Expos et ils ont maintenant une situation plus stable et des enfants. Le baseball étant par définition un sport familial, c'est le genre d'activité rêvée à prix modéré (les billets à Toronto sont affichés à partir d'une quinzaine de dollars pour un match) pour passer du temps de qualité avec les gens qu'on aime. Et l'ambiance et le panorama dans un stade de baseball moderne, pour en avoir visité plusieurs, sont incomparables. Donc, pour moi, dans un beau stade neuf au centre-ville lors d'une belle soirée d'été avec des gens que j'aime et une équipe intéressante sur le terrain, take me out to the ball game!

Et vous, qu'en pensez-vous?

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