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Ce qui importe, aujourd'hui, c'est que le ménage se fasse. Que les éléments qui ont accepté ce système, de près ou de loin, soient jugés et qu'ils sortent de la sphère politique. Dans les différents partis, des gens savent. Des responsables savent qui a fermé les yeux, qui a accepté ou participé au montage de ce système de corruption.
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Depuis des mois, Ken Pereira lève le voile obscur de la corruption dans les sphères syndicale et politique. Il a tout gardé. Tout. Enregistrements, factures, documents, papiers, tout. À l'image de Claude Robinson dans sa cause contre le monde des émissions jeunesse, Ken Pereira s'attaque à des monstres qui veulent garder le contrôle du monde qu'ils dirigent.

Il y a pourtant une différence majeure entre les deux causes. Ken Pereira ne s'attaque pas à des bandits à cravates, des éditeurs de livres ou des maisons de production. Il nomme des gens qui sont tantôt reliés aux syndicats, à la mafia, au monde politique, et pas les moins connus. Il s'attaque à des dirigeants qui ont un pouvoir immense dans le monde fermé de la construction au Québec, mais également à une poignée de gens qui ont un pouvoir et un poids politique immenses.

Le jeu n'est plus maintenant de savoir qui est corrompu ni à quel point. Ce que nous devons faire, collectivement, c'est protéger Ken Pereira, et les autres qui détiennent des informations. Il est un peu, selon ses propres dires, l'homme à abattre. Il est celui qui a brisé le système.

Sans lui donner tout le crédit de ce qui se passe au Québec, il est, à diverses échelles, responsable des opérations contre les diverses administrations à Laval, Montréal et dans les autres villes visitées jusqu'à maintenant par les ménagères de nos finances que sont Marteau et l'UPAC. Il est aussi derrière la commission Charbonneau.

Cet homme, syndicaliste convaincu et convaincant, a décidé que ce qu'il voyait, ce qui se passait était trop pour le système qu'il aime et défend depuis des années. Il a dénoncé ces fraudes, ces abus de confiance, car le système syndical doit protéger et aider les syndiqués, et non pas graisser la patte aux dirigeants et remplir les poches d'entrepreneurs qui font faire des tours guidés sur des bateaux entre les îles de Boucherville.

D'entendre Ken Pereira, dans une entrevue avec Éric Duhaime à CHOI Radio X Montréal, dire qu'il commence à être plus près des idées de ce même Duhaime, qui n'est pas le plus grand syndicaliste qu'on connaisse, est quelque chose de rassurant. Le gros bon sens amène ces deux personnes à discuter et à se mettre en accord sur certains points. Je ne crois pas que demain, ils seront dans un souper syndical ni que Pereira sera invité à un souper du Réseau Liberté Québec.

Vous pourrez dire, avec raison, que Ken Pereira avait tout intérêt à dire tout, tout, tout. Plus il dit ce qu'il sait, ce qu'il a vu, su, fait, moins des charges peuvent être retenues contre lui. Mais le fait demeure qu'il a effectué ces révélations pour protéger les syndiqués. Est-ce que quelqu'un doute de ses valeurs syndicales? Non. Est-ce que quelqu'un doute que M. Pereira croie au syndicalisme, à ses vertus? Non.

Il l'a avoué: il souhaite revenir au Québec. Il souhaite revenir à la FTQ. Il y croit, réellement. Pour les bonnes raisons, et visiblement sans arrières idées d'enrichissement personnel.

Aujourd'hui, c'est à nous d'écrire la suite. Nous ne devons pas crier pour avoir une élection. Nous avons le plein pouvoir avec un gouvernement minoritaire. Un gouvernement minoritaire est un gouvernement en observation. Il doit trouver un consensus avec les autres partis. Si nous commençons à nous intéresser à ce qui se passe, que nous posons des questions, et exigeons des réponses, les choses bougeront.

Nous devons aller voir nos députés, chacun de nous, dans nos circonscriptions. Nous devons leur demander, individuellement, de faire le ménage. Nous devons les assurer que nous ferons le suivi. Aucun parti n'est à l'abri du passé, et chacun affrontera la tempête qu'il a provoquée. Ni Mme Marois, ni M. Couillard, ni M. Legault ne peuvent dire qu'ils sont blancs comme neige, en tant que formation politique. Ni même Québec solidaire ou Option nationale.

Ce qui importe, aujourd'hui, c'est que le ménage se fasse. Que les éléments qui ont accepté ce système, de près ou de loin, soient jugés et qu'ils sortent de la sphère politique. Dans les différents partis, des gens savent. Des responsables savent qui a fermé les yeux, qui a accepté ou participé au montage de ce système de corruption. Ces gens-là doivent parler, quitte à leur accorder l'immunité de la commission Charbonneau.

La première étape de ce processus, c'est qu'un élu de l'Assemblée nationale prenne ce dossier, et fasse en sorte que le mandat de la commission Charbonneau soit élargi. Rien ne changera dans le travail de l'UPAC ou Marteau. Ces trois entités se parlent, et preuve a été faite que les trois peuvent travailler de concert pour le même but.

Quel député prendra ce dossier, et l'amènera à Québec? Ce sera à nous de choisir. Irez-vous voir votre député?

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Tony Accurso

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