Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pour un retour du prêt hypothécaire sur 30 ans

Depuis le resserrement des règles hypothécaires en 2012, plus de 43 000 ménages québécois ne soient plus qualifiés pour acheter une propriété.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

À moins d'être indépendant de fortune, la très grande majorité d'entre vous devra contracter un prêt hypothécaire pour accéder à la propriété. Lorsque viendra le moment de magasiner votre prêt, il y a un élément que vous devrez prendre en compte : la période d'amortissement maximale de votre emprunt. En 2012, le gouvernement fédéral a resserré les règles hypothécaires, entre autres, en réduisant la durée du prêt de 30 à 25 ans! Et cette décision a été lourde de conséquences pour ceux qui rêvent toujours de devenir propriétaires...

Certains répliqueront que cette décision est au contraire justifiée, car en réduisant la période d'amortissement, les propriétaires s'endetteront moins, vu qu'ils paieront leur hypothèque sur une plus courte période. Comprenez-moi bien : je ne suis pas partisan d'un retour aux prêts hypothécaires sur 35, voire 40 ans, comme c'était le cas à une certaine époque. Mais un retour de l'amortissement sur 30 ans serait un juste milieu. Je vous explique pourquoi.

Le resserrement des règles hypothécaires en 2012 a fait en sorte, entre autres, que plus de 43 000 ménages québécois ne soient plus qualifiés pour acheter une propriété. Je ne dis pas que tous ces ménages voulaient devenir propriétaires, mais ils en avaient la capacité. C'est énorme, surtout que le Québec est la province où seulement 61 % des ménages sont propriétaires, soit près de 10 % de moins que la moyenne des autres provinces canadiennes.

On voit d'ailleurs de plus en plus la construction d'immeubles à logements ou de tours à condos qui, faute d'acheteurs, se tournent vers le locatif. C'est un signe évident que de moins en moins de gens croient à la possibilité de devenir propriétaires dans un avenir rapproché.

Ce qui est paradoxal, c'est que ces 43 000 ménages paieront tout de même un loyer... et sur 30 ans, c'est une somme astronomique qui aurait pu servir à payer une habitation.

Je l'ai déjà dit à de nombreuses reprises : la mise de fonds initiale est le principal obstacle pour ceux qui désirent acheter une maison. Le paiement mensuel hypothécaire n'est pas un problème pour la plupart, mais en réduisant l'amortissement du prêt sur 25 ans, le montant à payer chaque mois est plus élevé, laissant une moindre marge de manœuvre en cas d'imprévus. Un retour de l'amortissement sur 30 ans permettrait aux propriétaires de «respirer un peu», tout en ne les endettant pas drastiquement à long terme.

En parlant d'endettement... chaque personne qui emprunte a une responsabilité concernant ses conditions d'emprunt hypothécaire. Loin de moi l'idée de faire la leçon à quiconque, mais beaucoup de gens oublient que le taux d'intérêt n'est pas la seule chose à prendre en considération. Lorsque votre conseiller financier, après avoir calculé vos actifs et vos passifs, vous annonce que vous pouvez emprunter, par exemple, 350 000 $ au maximum pour vous acheter une maison, c'est justement le maximum, et non pas le montant idéal.

En empruntant à la limite de votre capacité, vous risquez d'être pris au dépourvu si vous faites face à un imprévu et vous devrez vous «serrer la ceinture» en coupant dans vos autres dépenses.

J'ai une idée intéressante, si jamais le gouvernement tient à changer de nouveau les règles hypothécaires. Ça serait bien que les critères d'emprunt soient adaptés aux réalités des différentes régions du pays. L'état du marché immobilier de Vancouver et de Toronto est très différent de celui de Montréal, Québec ou Halifax.

Régionaliser les critères et rétablir l'amortissement du prêt hypothécaire sur 30 ans pourraient donc faire la différence pour de nombreuses familles qui désirent acheter une maison, mais qui ne répondent pas actuellement à tous les critères exigés.

Qu'en pensez-vous?

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

PLUS ABORDABLE: Windsor, Ontario

Le marché de l'immobilier au Canada: villes les plus et moins accessibles

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.