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Attentats du 11 septembre 2001: quels impacts à plus long terme?

15 ans après l'attentat du 11 septembre, nous faisons les frais des décisions de certains leaders politiques. Le chaos règne au Moyen-Orient et en Afghanistan et le terrorisme djihadiste frappe des innocents un peu partout. Il en faudra du temps pour se sortir de ce triste scénario.
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On commémorait récemment le 15e anniversaire des terribles attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. La plupart des commentateurs ont conclu que le monde n'était plus le même depuis, s'agissant d'un épisode charnière de l'histoire contemporaine. Je partage ce point de vue. L'impact politico-militaire de la destruction des Twin Towers a été majeur. Les interventions occidentales en Afghanistan, en Irak puis en Libye ont créé une onde de choc sur toute la région et bien au-delà. Le conflit en Syrie et la création du groupe Etat islamique (Daech) ont largement débordé la région : arrivée massive de réfugiés en Europe, terrorisme et radicalisation. Nos vies quotidiennes ont été touchées : accroissement de la sécurité dans les lieux publics et peur de l'autre. Tous les continents ont été victimes des retombées du 11 septembre même l'Afrique avec Boko-Haram et Al Qaïda au Maghreb islamique.

Mais qu'en est-il des impacts à plus long terme? Au plan géostratégique notamment. On assiste déjà à un réalignement sur l'échiquier international. Sans parler de décadence, les États-Unis n'ont clairement plus le pouvoir d'influence qu'ils avaient. On peut reprocher au président Obama d'avoir retiré les forces américaines de l'Irak ou de ne pas les avoir fait intervenir en Syrie, mais avait-il le choix? Financièrement et politiquement, il ne pouvait faire autrement. Elles y sont retournées depuis, mais à une échelle beaucoup plus réduite et acceptable pour l'opinion publique américaine.

La Chine et la Russie jouent les provocations. Moscou a envahi la Crimée et s'impose en Syrie alors que Pékin pousse ses prétentions territoriales en Asie et utilise son poids économique. L'Union européenne, quant à elle, semble incapable de se dépêtrer des crises financières et des doutes de certaines de ses populations quant à son utilité. Une gestion à 28 (bientôt 27) s'avère quasi impossible et les membres du l'UE peine à s'entendre sur quoi que ce soit. On l'a vu dans le dossier des migrants syriens.

15 ans après l'attentat du 11 septembre, nous faisons les frais des décisions de certains leaders politiques.

C'est cependant le Moyen- Orient qui devrait sortir le plus changé de la crise actuelle. Jusqu'au « printemps arabe », outre la question nucléaire en Iran, c'était le conflit israélo-palestinien - à tort ou à raison - qui monopolisait l'attention. Israël trace désormais sa voie et va de l'avant alors que le monde arabe se déchire. Compte tenu des défis tels, le manque d'eau, la détérioration de l'environnement et les tensions sunnites/chiites, la région restera instable pour des générations. La géographie sera affectée. La Syrie terminera sans doute divisée en «cantons» (kurde, sunnite, alaouite). L'Irak risque le même sort.

D'autres «printemps arabes» ne sont pas à écarter, car les conditions économiques et sociales qui les ont encouragés sont les mêmes aujourd'hui, mais en pire. On peut l'envisager dans d'autres pays du Maghreb et en Égypte. L'avenir du régime théocratique en Iran et des monarchies du Golfe demeure une inconnue. Mais le conflit séculaire entre chiites et sunnites et la compétition régionale vont perdurer, sinon s'aggraver. La diminution de la demande en pétrole et gaz des pays occidentaux et aura sûrement un effet sur leurs économies. Certains pays tels l'Arabie Saoudite commencent déjà à s'y adapter, mais cela sera sans doute plus difficile pour d'autres.

Quand bien même une conclusion au conflit syrien serait à l'horizon, ce qui est bien loin d'être le cas, il faut prévoir que le Moyen-Orient restera instable pour des décennies. Une fois Daech éradiqué, il est à espérer que l'Occident aura appris sa leçon et qu'il jouera un rôle plus positif, en encourageant davantage la voie diplomatique, les solutions pacifiques et le développement socio-économique plutôt que les interventions militaires mal préparées et «idéologiques». Il devra éviter la tentation de vouloir restructurer la région pour ses propres fins.

Entre temps, 15 ans après l'attentat du 11 septembre, nous faisons les frais des décisions de certains leaders politiques. Le chaos règne au Moyen-Orient et en Afghanistan et le terrorisme djihadiste frappe des innocents un peu partout. Il en faudra du temps pour se sortir de ce triste scénario.

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