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Élections fédérales: quand l'orange vire au rouge

Les slogans «» et «» démontrent à quel point le PLC et le NPD utilisent le même champ lexical pour rejoindre leurs électeurs.
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Plusieurs circonscriptions au Canada anglais seront disputées par les trois partis pancanadiens le 19 octobre prochain. Même si les trois chefs essaient, par le biais de leur plan de communication, de se distinguer de leurs opposants pour ainsi ravir les sièges à la Chambre des communes, il est de moins en moins possible de tracer des distinctions claires entre les différentes plateformes, surtout entre celles du Parti libéral du Canada et du Nouveau parti démocratique.

Cela a déjà été soulevé, mais les deux partis s'adressent au même électorat, celui qui veut absolument se débarrasser du « démon » qu'est Stephen Harper. L'enjeu pour ces partis est de faire converger vers leur plateforme la fronde anti-Harper pour ainsi obtenir le pouvoir à Ottawa. Les deux partis jouent donc sur la notion de changement pour s'assurer de renverser Harper. Les slogans «Ensemble pour le changement» et «Il est temps de changer ensemble» démontrent à quel point les deux partis utilisent le même champ lexical pour rejoindre leurs électeurs.

Cette même proximité dans la tactique électorale se retrouve sur leur site internet respectif. Les deux utilisent le terme de « plan » pour présenter leur plateforme électorale dans un design graphique qui se veut accessible et facile d'utilisation. Même si cela peut être une coïncidence, l'analyse des actions proposées par les deux partis démontre la proximité plus que congénitale de leur vision du Canada.

En matière d'économie, le Parti libéral du Canada et le Nouveau parti démocratique ont opté pour un lexique caquiste afin de faire converger vers eux l'électorat anti-Harper. L'important est de défendre « la classe moyenne » ( où commence-t-elle et où finit-elle, d'ailleurs, cette classe moyenne?) et «d'enrichir les familles canadiennes » pour s'assurer une meilleure redistribution de la richesse. Si Justin Trudeau veut baisser les « impôts de la classe moyenne de 7% ( la tranche d'imposition passera de 22% à 20,5%) » et veut introduire une nouvelle tranche d'imposition de 33% pour les revenus de plus de 200 000 $, Thomas Mulcair propose quant à lui d'abaisser le taux d'imposition des PME de 11% à 9% afin de favoriser, dit-il, la création d'emplois et ainsi, un accroissement de la richesse de la classe moyenne (mesure que ne renierait certainement pas Stephen Harper).

La ressemblance entre les deux partis est toujours aussi probante en matière d'environnement. Justin Trudeau s'attaque d'abord à Harper qui a « éviscéré » le processus d'évaluation environnementale, alors que Thomas Mulcair s'insurge que « depuis dix ans, Stephen Harper saccage les lois qui protégeaient nos grands espaces », pour ensuite proposer du changement. Tous deux indiquent qu'ils s'attaqueront au problème des changements climatiques, notamment en ce qui a trait à l'émission des gaz à effet de serre, sans toutefois expliquer comment ils réussiront un tel exploit en approuvant le projet Énergie Est, qui constitue l'équivalent de 7 millions d'automobiles de plus sur les routes. Notons toutefois que le PLC, souvent taxé de coquille vide, propose des idées intéressantes comme celle de rendre l'accès aux parcs nationaux du pays gratuit en 2017, en finançant cette gratuité par la diminution de la publicité gouvernementale à l'occasion du 150e anniversaire du Canada.

Si on se rappelle le passé de M. Mulcair, qui a été élu pendant 13 ans à l'Assemblée nationale sous la bannière du Parti libéral du Québec, la ressemblance entre le NPD et le PLC devient non seulement une coïncidence, mais une réalité tangible. On se rappellera également le dernier débat anglophone organisé par Maclean's, où les deux chefs ont rivalisé de fédéralisme, se targuant d'avoir été plus « pro-Canada » que son voisin. Lorsque seul un pourcentage distingue une idéologie, on se demandera si voter pour un ou pour l'autre de ces partis ne revient pas à échanger quatre trente sous pour quatre autres trente sous.

Ainsi, s'il est si important de battre Harper aux prochaines élections, pourquoi ces deux partis siamois ne s'allient-ils pas pour défaire leur adversaire conservateur? Idée intéressante que Sylvain Meunier, écrivain, avait étayé dans une lettre ouverte dans le quotidien Le Soleil. Car force est d'admettre que la différence entre le NPD et le PLC se situe plutôt dans le marketing des chefs et dans la perception qu'en ont les électeurs, plutôt que dans la plateforme électorale.

L'orange passe au rouge. Reste à savoir si leur électorat québécois les suivra sur ce terrain.

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