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La crise au Tibet escalade

Depuis novembre 2012, les autorités chinoises ont décidé d'offrir des récompenses à toute personne qui divulguerait des informations au sujet des immolations planifiées. Depuis, toute personne aidant ou incitant à l'immolation est accusée de meurtre. En ce moment, l'appui de la communauté internationale représente une grande source d'espoir pour les Tibétains, dont la résistance non-violente à l'occupation chinoise date de 1959.
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Members of the Regional Tibetan Youth Congress (RTYC) participate in a candlelight vigil against the alleged human rights violations by the Chinese authorities in Tibet, in Hyderabad, India, Thursday, Jan. 10, 2013. The central Tibetan administration and Tibetans around the world will observe the year 2013 as the year of Solidarity with Tibet. (AP Photo/Mahesh Kumar A.)
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Members of the Regional Tibetan Youth Congress (RTYC) participate in a candlelight vigil against the alleged human rights violations by the Chinese authorities in Tibet, in Hyderabad, India, Thursday, Jan. 10, 2013. The central Tibetan administration and Tibetans around the world will observe the year 2013 as the year of Solidarity with Tibet. (AP Photo/Mahesh Kumar A.)

Une 96e immolation a eu lieu le 12 janvier dernier au Tibet, à Amchok, dans la province de Kanlho. Tsebhe, âgé d'environ 20 ans, est décédé à la suite de ses brûlures. Une foule de Tibétains a réussi à amener son corps dans son village, où des moines lui ont prodigué des rituels bouddhistes.

Cette première immolation en 2013 défie les nouvelles restrictions et la présence massive des forces policières chinoises au Tibet. En même temps, elle fait écho aux nombreux appels lancés récemment par les Nations Unies, les gouvernements de pays occidentaux et les organismes de défense des droits humains.

Depuis novembre 2012, les autorités chinoises ont décidé d'offrir des récompenses à toute personne qui divulguerait des informations au sujet des immolations planifiées. Depuis, toute personne aidant ou incitant à l'immolation est accusée de meurtre.

Une déclaration faite par l'agence officielle de presse du Qinghai précise que des équipes de recherche ont été envoyées dans plus de 300 monastères, afin de saisir l'équipement satellitaire et les téléviseurs qui ont permis aux moines de se brancher sur des émissions de "lutte anti-chinoise".

La plupart des 96 immolés étaient des moines et des nonnes. Depuis le début de la vague d'immolations, en mars 2011, les moines avaient aussi aidé à faire circuler les informations à propos des immolations, ce qui a déclenché une répression accrue de la part des autorités chinoises, ainsi que l'installation de stations de pompiers et de police dans de nombreux monastères.

Le 4 janvier 2013, Reporters sans frontières dénonçait dans un communiqué la 'disparition' de trois moines tibétains, accusés d'avoir transmis des informations sur une manifestation. Un policier et militant pro-démocratie chinois a aussi été condamné à 14 ans de prison.

"Cette condamnation et ces mises au secret constituent des mesures radicales mais pourtant régulièrement employées envers des défenseurs des droits de l'homme engagés dans la diffusion d'informations que le régime cherche à étouffer. Reporters sans frontières s'indigne de cette pratique, qui prouve bien qu'au delà de censurer les paroles de liberté et de justice, la République populaire de Chine continue de s'en prendre aux voix qui les portent", a indiqué l'organisation.

Au mois de novembre 2012, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, avait demandé à la Chine de répondre d'urgence aux frustrations des Tibétains qui ont conduit à une multiplication inquiétante des immolations par le feu.

Mme Pillay s'était déclarée préoccupée 'par les accusations continuelles de violences à l'encontre de Tibétains cherchant à exercer leurs droits fondamentaux à la liberté d'expression, d'association et de religion' ainsi que par 'les informations sur des détentions et des disparitions, sur l'usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques et la répression des droits culturels des Tibétains'.

Elle avait réitéré également ses demandes au gouvernement chinois pour que les experts de l'ONU puissent librement visiter la région, rappelant que douze demandes dans ce sens sont restées sans réponse.

La Canada avait aussi réagi à la vague des immolations et à l'oppression accrue par laquelle le gouvernement chinois y avait répondu.

Le 14 décembre 2012, le ministre des Affaires étrangères John Baird avait déclaré qu'il était "préoccupé par le nombre croissant d'auto-immolations dans les régions tibétaines de la Chine ainsi que des mesures punitives de plus en plus sévères prises pour les contrer, qui exacerbent davantage les tensions dans la région".

M. Baird a ajouté que "le Canada appuie la liberté d'expression, de réunion et d'association des Tibétains. Le fait que d'aucuns puissent considérer qu'une telle fin soit justifiée témoigne de façon saisissante du profond désir des Tibétains de jouir de plus amples droits religieux, linguistiques et culturels". Il a appelé la Chine à lever, pour les diplomates, les médias et autres observateurs, les restrictions d'accès aux zones touchées.

De nombreux autres pays ont pris la même position face à la crise actuelle au Tibet. En ce moment, l'appui de la communauté internationale représente une grande source d'espoir pour les Tibétains, dont la résistance non-violente à l'occupation chinoise date de 1959.

"Nos martyrs ont laissé derrière eux des messages de compassion et d'amour et ont appelé à l'unité au sein de la communauté tibétaine", affirme Tashi Lamsang, secrétaire général du Congrès régional de la jeunesse tibétaine, à Dharamsala, siège du Gouvernement tibétain en exil. "Je crois que ces messages s'adressent autant à la conscience du peuple chinois qu'à la conscience du monde entier".

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