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La St-Jean-Baptiste ou le nationalisme à retrouver

Il est tout à fait navrant de constater qu'on veuille, année après année, faire davantage de la Saint-Jean-Baptiste une fête « comme les autres », c'est-à-dire à caractère familial et aseptisé au possible. Pas à pas, on vide de son sens cette fête. La dimension subversive et la force revendicatrice ne sont plus ce qu'elles étaient. Désormais on chantonne « vive le Québec » comme on chante « joyeux anniversaire ».
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On peut à juste titre se désoler que la fête nationale souffre d'une profonde perte de sens. Si elle est encore un symbole de l'affirmation nationale québécoise, peut-on affirmer que le 24 juin est un rendez-vous majeur de la collectivité? Est-il encore l'épicentre des grands rassemblements politiques, sociaux et culturels de l'heure comme il pouvait l'être dans les années 60 et 70 ? On peut en douter. Pierre Bourgault, à coup sûr, en serait profondément navré. Ce même qui, en 1968, à contribué par le biais de son opposition à la venue de Pierre Elliot-Trudeau au défilé de la Saint-Jean-Baptiste à faire de cette fête folklorique et religieuse une fête nationale. Aujourd'hui, c'est à peine si, lors du spectacle de fin de soirée, on a droit à quelques petites prises de positions polies - on fait légèrement écho de notre place au sein du Canada, à nos aspirations collectives en tant que nation, sans plus. Mais où est passée notre fibre nationaliste, vibrante et affirmée ?

Par ailleurs, il est tout à fait navrant de constater qu'on veuille, année après année, faire davantage de la Saint-Jean-Baptiste une fête « comme les autres », c'est-à-dire à caractère familial et aseptisé au possible. À Québec, les visées de l'administration Labeaume sont particulièrement évidentes à cet égard. Pas à pas, on vide de son sens cette fête. La dimension subversive et la force revendicatrice ne sont plus ce qu'elles étaient. Désormais on chantonne « vive le Québec » comme on chante « joyeux anniversaire ».

Pourtant, la Saint-Jean-Baptiste peut toujours se recharger de sa symbolique nationale - voire même indépendantiste. Il s'agit d'y croire et de s'y prêter. Il faut par exemple porter au front notre désir de garder notre langue forte -à quand de véritables mesures favorisant la pleine francisation et intégration des nouveaux arrivants?- et épouser une laïcité décomplexée - surtout en considérant la religion-d'état du Canada qu'est le multiculturalisme. Non à l'applaventrisme identitaire. Oui à la nation québécoise, distincte, singulière, belle!

Plus que jamais, nous devons laisser court à l'expression d'une culture nationale - la nôtre! - héritée de ceux qui nous ont précédés et à laquelle nous devons participer. Nous devons la faire vivre, la défendre, et cela passe notamment par une mobilisation citoyenne, mais également, dans le cas qui nous concerne, par une incarnation davantage politique et sociale de la Saint-Jean-Baptiste. Ainsi, nous devons veiller à ce que tout un chacun puisse contribuer à la nation, et ce, en épousant notre langue, notre patrimoine, notre culture et notre histoire.

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