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Mes coups de cœur musicaux du moment

L'année n'est pas encore terminée, mais voici tout de même une petite sélection d'albums à découvrir, 30 disques pour être exact. Si vous êtes musicalement éclectique, vous devriez trouver votre compte.
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L'année n'est pas encore terminée, mais voici tout de même une petite sélection d'albums à découvrir, 30 disques pour être exact. Si vous êtes musicalement éclectique, vous devriez trouver votre compte.

Bonne écoute!

1 - Slowly Rolling Camera de Slowly Rolling Camera

En provenance de la Grande-Bretagne, le pianiste Dave Stapleton et ses compatriotes livrent un premier album en tout point élégant. Il s'agit d'un succulent mélange de The Cinematic Orchestra, Portishead, Massive Attack et de John Coltrane -rien de moins!-. Au final, du jazz qui emprunte au trip hop, au nu-soul, mais également au hip-hop. Envoutant.

2 - Nikki Naсk de tUnE-yArDs

Énergique et tribale, la dernière proposition de Merrill Garbus est une joyeuse pop saupoudrée d'un brin d'expérimentation. Ça s'éclate dans tous les sens, à notre grand bonheur.

3- It's Album Time de Todd Terje

Le DJ norvégien Todd Terje nous réjouit d'une musique électronique dansante et amusante. À la fois datée et moderne, kitch et déchirante. Au programme : des synthés 80' et un enrobage disco qui font mouche. En écoute, vous pouvez prêter l'oreille à l'ovni de l'album, soit la pièce Johnny and Mary. Sensuelle et mélancolique reprise par le crooner Bryan Ferry.

4- Awaye de Tycho

En terme d'électro instrumental, c'est dans le très haut du panier cette année. Après le réjouissant Dive, Scott Hansen (Tycho) impressionne à nouveau : nappes électroniques s'élançant fougueusement, constructions harmoniques, simples, mais puissantes. Ce nouvel album, plus court et homogène, tire au mieux la force évocatrice et entraînante de la palette électronique habituelle de l'auteur. Bref, 36 minutes de bonheur.

5 - Post Tropical de James Vincent McMorrow

McMorrow, un auteur-compositeur-interprète irlandais, nous reviens avec un deuxième album, et toujours cette voix si singulière, cette voix si sublime. Une voix céleste qui, jumelée à des orchestrations de première main, tire tout vers le haut, vers la lumière. On pense un peu à Patrick Watson, à James Blake, mais aussi à Sufjan Stevens. Ce qui n'est pas pour déplaire. Un très beau disque donc, enchanteur et mélodiquement irréprochable.

6 - Saudade de Thievery Corporation

Bossa-nova langoureuse à la sauce électronique. On y retrouve de très belles chansons en français, en anglais, de même qu'en brésilien.

7 - Term of my surrender de John Haitt

L'américain Haitt revient faire un tour de piste. Il nous livre ses visions du pays comme tant de chroniques musicales du quotidien. À l'occasion de sa 22e offrande, l'auteur-compositeur-interprète accouche d'un album mélangeant avec amour les sonorités blues, folk, country et gospel. Son propret, production sans faille, c'est la classe. Si vous aimez Bob Dylan ou Neil Young, foncez.

8 - The Moon Rang Like a Bell de Hundred Waters

Folktronica cosmique où presque tout sonne juste : la voix de fée de Nicole Miglis, les harmonies éthérées, les textures, le rythme envoutant. Tout conjugue au beau, au magique.

9- Benji de Sun Kil Moon

Après ses collaborations avec Jimmy LaValle et Desertshore en 2013, Mark Kozelek est de retour avec son groupe Sun Kil Moon. Le temps d'une proposition folk particulièrement émouvante. Déchirante même. Il y a cette voix à pleurer, ce jeu de guitare unique, puis cette douce mélancolie qui surplombe l'ensemble. Le génie de Kozelek est dans sa désarmante franchise. Dans ses textes bruts, ou plutôt dans sa façon de rendre ces derniers -il y a n'a pas de refrains à proprement parler-. De faire naitre la mélodie, tout naturellement, sans forcer, là ou ne l'attend pas nécessairement.

L'art de Kozelek est aussi dans cette capacité à faire surgir du quotidien de la tragédie, du beau. Sur Carissa par exemple, splendide hommage à une cousine décédée, c'est d'autant plus clair :

«She was my second cousin, I didn't know her well at all

But it doesn't mean that I wasn't meant to find some poetry to make some sense of this,

to find a deeper meaning.»

Souvent, ce sont des banalités touchantes qui sont nommées-chantées: des gestes, des lieux, des états d'âmes. On y parle d'amitié masculine, d'amour non partagé, de pertes, de voyages.

On ne peut s'empêcher de penser à Nick Drake. Et c'est chose rare que de penser à feu Nick Drake. C'est qu'il y a quelque chose de spirituel; ou plutôt une tristesse lumineuse qui, ne serait-ce qu'un instant, bouleverse l'âme. L'album folk de l'année, sans hésitation.

10 - More Than Any Other Day de Ought

Ce quatuor montréalais (formé d'étudiants de McGill) signe un recueil de pièces post-punk engagées et émotionnellement chargées -le groupe s'est formé durant le « printemps érable »-. Bouillonnant, voix à la Ian Curtis, guitares rageuses/cristallines : c'est d'une force assez prenante.

11 - Strange Journey Volume 3 de Cunninlynguists

Projet mis sur pied en collaboration avec les fans de l'artiste. Choix de sujets, de paroles, de beats, de collaborateurs, les fans ont participé à toutes les étapes de production. Démarche casse-gueule, mais ;e résultat est très intéressant. Un rap enveloppant et « plein ». Bourratif, diront certains. Quoi qu'il en soit, on s'en prend plein les oreilles à raison d'une production et d'échantillonnages de tout premier plan.

12- Les Ombres Longues d'Antoine Corriveau

Un classique instantané que cet album. Ce n'est ni Bélanger ni Cormier qui a signé l'album québécois de l'année, non, l'honneur revient à Corriveau, un nom qu'on devra se souvenir. Un deuxième album seulement, et déjà cette signature, cette maturité, cette force enivrante. Un auteur-compositeur d'une trempe terrible est né. Le ton est tribal, enivrant de pesanteur et d'ambiance hypnotique. Un folk brulant, introspectif, percutant.

En écoute intégrale ici

13 - Psychic 9-5 Club de HTRK

Comment décrire cette musique? Un espèce de trip-hop sous sédatif; du dub fantomatique et hypnotique. Le critique Aurélien Bonvoisin parle d'un « Slowdive sous hypnose. » Cela ne pourrait être plus juste. Ici, on ne cherche pas à créer un tube, on cherche le spleen musical. On ralentit le tempo pour mieux laisser la voix hantée et écorchée de Jonnine Standish faire son œuvre et les influences britoliennes de confiner à une ambiance nocturne, complexe et mélancolique. Si la « forme » est langoureuse et en apesanteur, le « fond » est quant à lui fait de blessures, d'obsessions et de solitude -faut-il préciser qu'un membre du groupe est mort tragiquement pendant la période de conception de l'album-. Au final, une pop aérienne désespérément belle.

14 - Enter! de Fire! Orchestra

Formidable free-jazz se déclinant sur 2 longues pistes, à la fois arides et plaisantes.

On reprend ici la recette du premier album : une basse puissante, des jams virevoltants, un climat de tension à la Art Ensemble of Chicago, et une partition vocale de haute volée. Vive, nerveuse, folle, belle, cette musique l'est sans aucun doute.

15 - Casablanca de David Giguère

Anecdote. Mon oncle me tend l'album en question et me lance sans trop d'explications : « c'est le meilleur disque québécois de l'année! »...Ok, dis-je alors, un peu dubitatif. Je m'exécute tout de même. J'écoute. La voix me gosse un peu, les textes-péteux aussi, et puis finalement, plus j'écoute, plus je trouve cela formidable. Une voix à la Pierre Lapointe, des tons gris, une gravité et une austérité succulente. C'est un peu le pendant introspectif de son premier album. En bref : de la chouette pop-électro québécoise aux textes pas cons du tout.

16 - Harfang EP de Harfang

Concocté par des gars de Québec, ce petit bijoux d'indie-folk se compose de 5 pièces où vient se poser l'envoûtante et yorkienne voix de Samuel Wagner - particulièrement sur Paralysed -. Quoi d'autre? De charmantes constructions harmoniques avec des guitares à l'avant-plan et une bien belle production dans l'ensemble. Ce qui est étonnant concernant cette sortie d'album, c'est qu'à part Catherine Genest du Voir, personne n'en parle ou presque. Dommage, car c'est vraiment bon.

En écoute intégrale ici

17- I Am the Last of All the Field That Fell: A Channel de Current 93

Difficilement qualifiable, le dernier Current 93 peut s'apparenter à du « Jazz-pop expérimental ». Poétiquement instable, lyriquement bluffant, l'album a tout d'une « expérience ». La présence de John Zorn n'est également pas pour déplaire.

18 - Oi Magoi de Hail Spirit Noir

Un savant mélange de Black métal et de rock progressif des années 70. S'il aborde une volubilité musicale et une rage au ventre indéniable, l'album parvient à être le terrain d'envolées planantes et de constructions harmoniques enlevantes. Écoutez simplement cette finale... Épique.

19- Piano nights de Bohren & der Club of Gore

Cette musique -ou plutôt cette ambiance sonore- ne pourrait pas mieux exprimer la douce mélancolie et l'étrangeté de la nuit. Un piano délicieusement en apesanteur, un saxophone twinpeaksien; le tout pour s'enivrer d'un univers musical rêveur et fascinant.

20 - III de BADBADNOTGOOD

Après s'être fait connaître via d'audacieuses reprises de « tubes » en tout genre, le jeune trio torontois de jazz instrumental est de retour avec un album cette fois-ci 100% original. Et c'est ma foi du tout bon. Le pianiste Matthew Tavares, le bassiste Chester Hansen et le batteur Alexander Sowinski ont concocté un jazz fusion savoureux en bouche et à la finale agréablement épicée. C'est aventureux, nerveux, ténébreux; l'instrumentation y est riche et l'énergie musicale contagieuse.

On sent que les gars de BBNG sont vraiment capables de tout. De la pièce fiévreusement post-rock (Eyes Closed) au jazz plus classique des années 30 (Differently, Still), en passant par une belle symbiose de jazz et hip-hop (Triangle, entre autres). Pour finir, les élans d'improvisation sont toujours bien là, mais le tout est plus « contrôlé » qu'à l'accoutumée. Quoi qu'il en soit, une bien belle réussite.

21 - Salad Days de Mac DeMarco

Dans la continuité de son 2e album (2), DeMarco se fait davantage posé que par le passé, davantage lumineux et serein; plus accessible aussi. Sa dégaine old-scool est toujours là, dieu merci!, mais elle se fait moins énergique, lorgnant vers l'aéré. Rafraîchissant dans sa façon de réinvestir certains genres tombés dans l'oubli, il nous sert un indie rock lo-fi langoureux tout à fait sympathique. En somme, si vous aimez le vieux rock, les crooners de tout acabit, de même que la « coolitude » qui se dégage du glam rock, cet album est pour vous.

22 - The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett de Eels

Ce double album des Eels est celui de la maturité et de l'intime. Épousant le spleen d'un quinquagénaire, l'album n'est pas moins lumineux par sa forme. Et que dire de cette voix feutrée et ces compositions irréprochables, sinon qu'elles ont un charme certain.

23- You Are Surrounded de Sora Shima

Du post-rock à la fois nerveux et planant. Un peu répétitif sur les bords, mais fort appréciable. La pièce finale de 16 minutes est ma foi très jolie dans le genre.

24 - Extended Circle de Tord Gustavsen Quartet

Laissons place aux mots du journaliste Guillaume Bourgault-Côté (Le Devoir), celui-ci qui a très bien parlé de l'album: « Le Norvégien Tord Gustavsen développe son art exactement comme il le présente au piano : une note à la fois, sans brusquerie, évolution tranquille dans des climats empreints de silences. [...] fragile et subtil, jazz de chambre épuré qui cultive la beauté ».

25 - Bon Voyage de SPORT

De l'emo français (de Lyon) qui fait dans le punk-pop très mélodique. C'est bourré de défauts et pourtant c'est irrésistible, tant ça respire l'humilité et l'émotion brute. Rajoutons que cela joue à fond la carte de la nostalgie. Et ça marche!

26- Three Love Songs de Ricky Eat Acid

Baignant dans une douce nostalgie -là aussi-, les arrangements y sont enveloppants voir réconfortants. Parfois des impulsions électroniques viennent donner une fougue rythmique à certains morceaux, mais le plus souvent, des nappes cristallines s'étirent irrésistiblement.

27- Transistor Original Soundtrack de Darren Korb

Après les splendides compositions de The last of us parues l'année dernière, voici une nouvelle bande sonore de jeu vidéo qui vaut le détour.

28- Casualties of Cool de Casualties of Cool

Country rock à l'ambiance rêveuse. À écouter au casque -comme tous les albums de cette liste en fait-.

29 - The Joy of Motion de Animals as Leaders

Fascinant album de Djent (un sous-genre du rock qui intègre des influences progressives, math rock, death metal ou encore jazz - merci Wikipédia). Fluide en diable et friand en rebondissements.

30 - Fuck Off Get Free We Pour Light on Everything de Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra

Si l'album est inégal, il demeure que le frérot de Godspeed You Black Emperor est encore capable d'offrir des pics d'intensités assez époustouflants. Du très bon post-rock vocal.

Et vous, quels sont vos coups de cœur musicaux de l'année?

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