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Élections fédérales: 40 choses qui gossent

En ces temps d'élections fédérales, on a beau se lancer de l'eau bénite dans la figure, il y a des trucs qui énervent royalement.
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En ces temps d'élections fédérales, on a beau se lancer de l'eau bénite dans la figure et être abonné aux couchers de soleil tire-larmes, il y a des trucs qui énervent royalement, qui épuisent, des trucs qui gossent!

1- La durée de cette fichue campagne qui n'en finit plus de «débuter». Une campagne qui dure 79 jours pour élire un gouvernement 4 ans... c'est un peu, beaucoup, abuser.

2- Que Stephen Harper se balance de la liberté d'expression. Le gouvernement vient de suspendre le scientifique qui est l'auteur de la chanson Harperman: A Protest Song. Liberté d'expression, f**k yeah!

3- Les slogans poches: «Ensemble pour le changement» (NPD) ou bien «Il est temps pour changer ensemble» (PLQ). Le changement, ça fait tellement changement! Oh, et il y a «Qui prend pays, prend parti» (BQ) qui semble sortir des limbes.

4- Les fautes de français dans les slogans et les pancartes.Voir ici.

5- Les médias qui jasent uniquement de la course sans jamais jaser de qui orchestre la fameuse course... et qui est propriétaire des 4 chevaux. C'est-à-dire notamment les banquiers et les pétrolières. (Merci à Paco Lebel pour celle-là)

6- Qu'on réduise le poids politique du Québec en augmentant davantage le nombre de nouveaux sièges ailleurs dans la Canada.

7- Les sondages bidons. Il n'y a pas de marge d'erreur, pas de fiabilité, pas d'échantillons aléatoires (probabilistes), pas de méthodologies explicitées... mais pas grave, on fait la une avec ça! Et on spécule tous en cœur sur du vide, splendide! Un gros pourcentage de l'analyse politique au Québec se fait là dessus.

8- Qu'on soit puritain. Qu'on en fasse tout un plat pour une jeune candidate qui a déjà écrit «pénis» sur les Internets.

9- Le Bloc québécois qui ramène M. Duceppe parce que la pâte ne lève pas. Ce même Gilles Duceppe qui fait maintenant du vélo avec Pierre Karl Péladeau, le temps de quelques ruelles...

10- Les affiches libérales pseudos inventives-coup de communication, qui font passer les candidats pour des seigneurs Sith ou des Bonhommes-madames sept heures. Par ailleurs, de manière générale, les pancartes sont très ordinaires. Libéral: rouge et une face. Conservateur: bleu et une face. NPD: orange et une face. Forcez-vous un peu!

11- Joanne Marcotte qui écrit encore des chroniques sur les élections... C'est pas compliqué, Éric Duhaime passe pour un grand intellectuel quand on la lit ou l'écoute. On s'esclaffe à chaque fois qu'on voit «analyste en politiques publiques» affiché sur son blogue.

12- Que plusieurs médias fassent une couverture feignasse des enjeux de la campagne. En bref: raccourcis en tout genre, éloge de la médiocrité (voir un bel exemple) et recherche de scandales. À tous ces journalistes qui contribuent au cirque: êtes-vous moindrement fiers de votre profession pour lui manquer autant de respect?

13- Justin Trudeau comme chef du PLC. Carburant au vide, il n'y en a que pour les belles formulations apprises et un sourire bon enfant à toute occasion. Comment cet homme d'une grandeur intellectuelle insoupçonnée à pu se faire élire à la tête d'un parti? Mystère.

14- Les gens qui vont voter M. Trudeau, parce qu'il est beau!, qu'il est fort, qu'il a une belle famille! Et qu'il a de beaux cheveux! Un produit parfaitement formaté pour les matantes.

15- M. Duceppe qui est encore morose, comme à la débâcle du Bloc en 2011, et qui joue le tout pour le tout en courtisant la base indépendantiste.

16- Que M. Harper ne dise plus «érection» (au lieu d'«élection»), car ça, ça gossait pas, c'était même comique et agréable.

17- Que les engagements du NPD et du PLC se ressemblenténormément. À quoi bon deux partis qui disent la même chose?

18- Jean Lapierre, pour l'ensemble de son œuvre. On dit que c'est un gars brillant, pourtant. Tant mieux, imaginez ses fines analyses s'il ne l'était point!

19- Les vlogueurs, vedettes du web et personnalités internet québécoises, les Mathieu Bonin et compagnie, qui passent à côté de l'opportunité d'éveiller les consciences, de parler de politique et de sujets-dossiers importants en pleine campagne électorale. Ils ont des dizaines de milliers d'abonnés, souvent des jeunes en plus, et n'essaient pas bien bien fort de sensibiliser leurs co-citoyens aux enjeux des élections.

20- Les carriéristes, les apparatchiks, les «goons politiques», tous partis confondus. Vous êtes des plaies.

21- Le fait de contourner les investitures pour placer «son monde» de manière peu démocratique, tous partis confondus, là encore.

22- Le sexisme ordinaire qui perdure encore. Voir ici. Rajoutons que les femmes sont quasi-absentes de la campagne électorale.

23- Le manque d'intérêt de la population pour les élections fédérales. C'est triste, mais plusieurs ne se sentent nullement concernés par le Canada. Ils ne s'y reconnaissent pas. Cela semble être le sentiment d'une grande majorité de Québécois, sans que ceux-ci se définissent souverainistes pour autant. (Merci à Charles Picard-Duquette pour celle-là)

24- Maria Mourani et Jonathan Genest-Jourdain, pour l'ensemble de leur œuvre. Il y a aussi Jean Cloutier, un champion du monde du ticounisme.

25- Que Mélanie Joly n'ait plus son grain de beauté. C'était la seule chose qui la maintenait dans le monde des vivants. Il ne reste que de creux et répétitifs discours, et «une image» d'un être humain ayant des idées.

26- Les bloquistes qui attaquent M. Mulcair avec de gros souliers, pensant s'attirer la sympathie de l'électorat, alors que diaboliser M. Mulcair ne fait que leur donner un vote assez marginal. «Il me semble que plusieurs sont bien mal placés pour adopter un ton aussi condescendant, dictant aux électeurs pour qui voter en invoquant le "gros bon sens"», écrivait d'ailleurs Audrey Perreault à ce sujet.

27- Que les journalistes n'envoient pas paître M. Harper et ses directives à la con qui briment la liberté d'expression des journalistes et l'accessibilité à l'information de tous. Honte aux journalistes qui acceptent d'être des potiches pour avoir du «contenu» émanant du gouvernement.

28- Les gens à qui on parle de politique fédérale et qui nous disent... qu'ils ne voteront pas pour Couillard, ni PKP....

29- Les gens qui votent pour un candidat pour des raisons superficielles: «Je l'aime bien», «Il n'a pas l'air d'un corrompu, celui-là», «C'est un homme», etc. Malheureusement, encore trop de gens ne vont pas au-delà du superficiel, comme l'apparence. Il est compréhensible que les leaders politiques les mettent en confiance (les gens), c'est même souhaitable. Seulement, il faut que cela s'explique par autre chose que du magnétisme. Son discours et son programme vous plaisent, ses agissements sont cohérents avec sa pensée et ses paroles, il ou elle est bien entourée, il ou elle donne l'impression d'être en phase avec vos priorités pour telle ou telle raison... là, ce sont des justifications valides. (Merci à Vincent-Gabriel Langlois pour celle-là)

30- Que M. Mulcair nous prenne pour des valises alors qu'il banalise son passé. L'homme a flirté avec le Parti conservateur du Canada et avec le Parti libéral du Canada, en plus d'avoir été partisan de Thatcher... Et maintenant il est le chef du NPD, un parti de gauche!

31- Ceux qui s'indignent qu'il y ait des candidats poteaux dans un parti X. On va se le dire: tous les partis ont de beaux poteaux dans leurs rangs, tous!

32- Jean-François Fortin. Tsé le gars qui a claqué la porte du Bloc québécois en se présentant comme victime («Mon dieu, le Bloc devient un vrai parti indépendantiste ... au secours!») et qui dénonçait l'«intransigeance» de Mario Beaulieu et la «radicalisation» du Bloc, car son candidat (André Bellavance) n'a pas été élu. Le gars qui a monté son petit parti régionaliste-fédéraliste (Forces et Démocratie) et qui se plaint toujours qu'on le traite anti-démocratiquement. Le gars qui souhaite la régionalisation du Québec au sein du Canada...

33-La formule des débats. Trop consensuelle, balisée et souvent trop courte, que ce soit à la radio, à la télé. À quand les aspirants au pouvoir véritablement dans l'eau chaude? Face à un journaliste ou un stratège d'un autre parti pendant deux heures entières, devant de «vrais» citoyens, etc.

34- Ceux qui disent de voter NPD au Québec pour bloquer les conservateurs. Se rappellent-ils que le Québec a fait élire 58 députés du NPD en 2011 et que les conservateurs ont tout de même été majoritaires?

35-Le «coût» des élections. Chaque année, les 338 députés canadiens coûteront à l'ensemble des contribuables 202,8 millions de dollars. Le Québec paie 40,56 millions de cette somme pour soutenir un régime où une large majorité de parlementaires ne les représentent pas et votent des lois a l'encontre de ses intérêts et de ses valeurs. (Merci à OUI Québec pour celle-là)

36- Notre système électoral britannique bien imparfait. Soit un scrutin à un tour qui encourage le bipartisme.

37- Le manque de leadership dans la population en général. Elle ne réalise pas à quel point c'est elle qui détient le pouvoir de changer les choses, qu'il ne lui manque que l'initiative. C'est le syndrome «je me lance seulement si je vois qu'il y en a beaucoup d'autres comme moi»; parce que tout le monde veut s'assurer de partir en même temps que les autres! Le manque de leadership ou une douce incapacité à prendre les risques en premier. (Merci à Viviane Martinova-Croteau pour celle-là)

38- La présence de Robert Libman. Que ce suprémaciste anti-Québécois et partionniste soit candidat aux élections sans que cela ne choque personne. Ce monsieur est fondateur du Equality Party qui prônait la partition du Québec... et il ose se présenter ici avec un drapeau du fleurdelysé sur sa pancarte... (Merci à Simon Lefranc pour celle-là)

39- L'absence d'enjeux. Ils sont où les débats d'idées dans cette campagne? C'est quoi les enjeux? Le scandale Duffy, équilibrer ou ne pas équilibrer les futurs budgets, sortir les conservateurs... Les chefs se désistent des débats; on traite des stratégies des partis et à peine de leurs idées; on est constamment dans les attaques sur les individus, dans la négativité. (Merci à Josianne Grenier pour celle-là)

40- Le fait de se sentir traiter comme un «client». La campagne fédérale semble s'adresser davantage à des consommateurs, des individus, des groupes précis, mais pas à une société. Quand est-ce qu'un politicien va nous parler d'un projet de société, du vivre ensemble, au lieu de nous parler comme à un client électoral? (Merci à Marie-Laurence Rancourt pour celle-là)

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Et tout ceci, toutes ces choses qui gossent, ce n'est qu'au niveau fédéral, imaginez maintenant rajouter à ce vacarme de mauvais goût le palier municipal, le provincial, etc.

Prenant acte de cela, il ne s'agit pas de se réfugier dans un pessimisme-cynisme de convenance, il s'agit plutôt de se relever les manches, de s'informer, se renseigner sur les enjeux, lire les plateformes des différents partis, votez le jour venu, continuer de s'indigner, exiger de la transparence de nos gouvernements, exiger, par exemple, des référendums d'initiative populaire pour remettre le peuple au centre des décisions. S'informer (bis).

On peut consulter ici les programmes, engagements et idées des différents partis:

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