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Le droit de parole du Québec ne doit plus dépendre du bon vouloir du Canada

Si les jeunes souhaitent réellement participer activement à la diplomatie internationale et à l'avenir du monde, ils verront qu'un pays s'impose pour les Québécois.
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Si vous prenez la peine de discuter avec un fédéraliste québécois au hasard ou que vous écoutez tout simplement un discours de Philippe Couillard, les chances sont que vous entendrez des arguments anti-indépendance du genre : « La séparation, quel repli sur soi! Le fédéralisme canadien, c'est ça l'ouverture sur le monde! » Force est de constater que cette perception a réussi à se faire une place dans la population grâce au travail acharné du PLQ, qui semble se croire en campagne référendaire permanente. Or, la question se pose légitimement, n'est-ce pas? En prenant une fois pour toutes les rênes de notre destinée collective, ferait-on une croix sur le « monde » du même coup? Bien évidemment que non.

En effet, bon nombre de souverainistes ont adhéré au projet à la suite d'un choc culturel plutôt qu'en « restant dans leur cour arrière » comme le voudraient les mauvaises langues. Pourtant, il n'y a rien de très surprenant là : c'est justement à l'étranger qu'on va naturellement chercher à se définir, à trouver comment on se présente comme individu au monde. Par contre, si on se présente comme étant québécois à l'étranger, les gens ne savent généralement pas de quoi on parle. Il s'ensuit le douloureux exercice d'expliquer qu'il existe une province francophone au Canada, une preuve tangible et manifeste qu'au sein du Canada, le Québec n'existe pas aux yeux du monde. Si c'est ça, « l'ouverture sur le monde » que nous promettent les fédéralistes, elle vaut la peine d'être questionnée. Qu'on le veuille ou non, cette identité commune partagée par la vaste majorité des Québécois, se dit québécoise d'abord, est tout simplement ignorée à l'international. Inféodé au Canada, le Québec n'existe pas.

Le droit de parole du Québec ne doit plus dépendre du bon vouloir du Canada.

Alors, que faire pour remédier à cette fâcheuse situation qui nous coupe du monde plutôt que de nous en rapprocher? La réponse est pourtant simple : devenir un pays souverain et enfin nous donner les moyens de nos ambitions nationales. N'oublions pas que les états complets, maîtres d'eux-mêmes, n'ont pas à se justifier de leur présence dans une organisation internationale ou à quémander un siège au gouvernement fédéral sur telle ou telle organisation. Ils sont des pays, donc rien de plus normal qu'ils aient le droit de faire entendre leur voix au concert des nations. Le Québec jouirait assurément des mêmes droits s'il n'y avait pas de gouvernement fédéral pour agir comme barrière l'isolant du monde et l'empêchant de prendre part à toutes les grandes discussions internationales. Le droit de parole du Québec ne doit plus dépendre du bon vouloir du Canada.

En fin de compte, qu'est-ce que la vraie « ouverture sur le monde »? Est-ce de rester isolé dans un Canada qui ne nous reconnaît de droit à l'existence et de droit de parole que lorsqu'il le veut bien? N'est-ce pas plutôt d'avoir notre propre voix, authentique et indépendante, qui puisse s'exprimer quand bon lui semble?

À la lumière de cela, est-il justifié de dire que les Québécois en général, plus particulièrement les jeunes, sont « trop ouverts sur le monde pour vouloir un pays » ? Bien au contraire, s'ils souhaitent réellement participer activement à la diplomatie internationale et à l'avenir du monde, ils verront qu'un pays s'impose pour les Québécois.

Avril 2018

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