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Le cas du chantier Davie, véritable humiliation fédérale

«L'indignation des fédéralistes révèle leur incapacité à faire en sorte que le Québec tire sa juste part du fédéralisme canadien.»
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Philippe Couillard a participé à la marche de solidarité pour le chantier Davie, le 3 décembre dernier.
Jacques Boissinot/PC
Philippe Couillard a participé à la marche de solidarité pour le chantier Davie, le 3 décembre dernier.

Dans les dernières semaines, l'enjeu des possibles pertes d'emplois au chantier maritime Davie, situé à Lévis, a fait l'objet de bon nombre de débats au Québec. Comme le gouvernement fédéral a choisi de ne pas commander le second navire, l'Obélix, comme la Davie l'espérait après avoir complété l'Astérix, plus de 800 emplois sont en jeu. C'est pourtant incroyable que le gouvernement canadien choisisse d'ainsi priver le chantier Davie de contrats maritimes alors que celui-ci est très réputé, ayant notamment remporté le titre de meilleur chantier d'Amérique du Nord en 2014.

À l'Assemblée nationale, la colère était unanime. Risquer la mise à pied de 800 travailleurs québécois avant la période des fêtes, surtout lorsque leur chantier est reconnu pour son excellence, relève de l'inacceptable, a même affirmé le ministre délégué aux Affaires maritimes Jean D'Amour. Toutefois, cette indignation des fédéralistes révèle leur incapacité à faire en sorte que le Québec tire sa juste part du fédéralisme canadien et, ultimement, l'impuissance dont le Québec devra se contenter tant et aussi longtemps qu'il acceptera de laisser le Canada décider pour lui.

Puisque c'est le gouvernement fédéral qui est le seul à pouvoir décider de qui obtiendra les contrats pour renouveler sa flotte navale, il peut très bien décider d'accorder les gros contrats aux chantier d'Halifax et de Vancouver en snobant entièrement la Davie et le Québec du même coup. Ainsi le Québec obtient de 1% à 2% des contrats alors qu'il paie 20% des dépenses du gouvernement canadien. Pour le fédéralisme dit « rentable », on repassera.

Imaginez un peu si le Québec était maître de ses affaires et pouvait mettre son argent où il le veut et ainsi créer et maintenir des emplois de qualité sur son territoire.

Plutôt que de donner au Québec sa juste part des contrats, celle que les Québécois paient de par leurs impôts, et de contribuer à maintenir des centaines d'emplois de qualité à Lévis, le fédéral a choisi de favoriser les autres provinces au détriment du Québec sans que quiconque ne puisse s'y opposer. Et comme toujours, le Québec recevra, dans une épaisse enveloppe de mépris, une péréquation destinée à combler partiellement ce manque d'investissements fédéraux. Imaginez un peu si le Québec était maître de ses affaires et pouvait mettre son argent où il le veut et ainsi créer et maintenir des emplois de qualité sur son territoire plutôt que de financer des postes d'un océan à l'autre, mais pas chez lui.

Malgré toute leur bonne volonté, les fédéralistes québécois, soient-ils libéraux ou caquistes, n'ont aucunement le pouvoir de ramener les contrats qui lui sont dûs au chantier Davie. Puisqu'ils choisissent de se plier aux diktats du gouvernement fédéral en demeurant au sein du Canada, tout ce qu'ils peuvent faire, c'est se mettre à genoux pour quémander des contrats pour le Québec. Ils ont beau se fâcher et faire des gros yeux, ils ne sont en réalité que les tapis de porte d'un gouvernement fédéral qui peut tout se permettre, car il gère l'argent des Québécois à leur place pour combler des besoins qui ne sont pas les leurs.

Que tous ceux qui croient qu'il s'agit là d'un incident isolé se détrompent : ce qui se passe actuellement avec le chantier maritime de Lévis, c'est le sort auquel se condamne le Québec en restant au Canada. C'est arrivé avec l'industrie automobile, que le fédéral a concentrée en Ontario, c'est arrivé avec la Davie et ça continuera d'arriver jusqu'à ce que les Québécois décident de rapatrier tous leurs impôts au Québec pour s'occuper de leur monde. Il est temps d'arrêter de se contenter de la dépendance, de se contenter de mendier pour ravoir notre propre argent du gouvernement fédéral, de se contenter de l'impuissance. Il est plus que temps pour les Québécois de choisir l'indépendance et ainsi décider par eux-mêmes que faire de leur propre argent.

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