Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La loi 62, preuve tangible de la déconnexion du PLQ

Un consensus s'est créé contre le PLQ et sa loi aussi inapplicable qu'étrange compte tenu des habituelles prises de position farouchement anti-identité et anti-laïcité du parti.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Quelle étrange chimère que cette fameuse loi 62, qui impose la distribution et la réception de services de l'État à visage découvert, terme employé par la ministre Vallée pour éviter de parler de religion dans un projet de loi... sur la neutralité religieuse!
LA PRESSE CANADIENNE
Quelle étrange chimère que cette fameuse loi 62, qui impose la distribution et la réception de services de l'État à visage découvert, terme employé par la ministre Vallée pour éviter de parler de religion dans un projet de loi... sur la neutralité religieuse!

La semaine dernière, le Parti libéral a fait adopter sa loi devant apparemment régler une bonne fois pour toutes le débat entourant la laïcité au Québec. Le résultat, une farce grotesque qui ne rejoint nullement le consensus québécois en la matière, illustre mieux que toute autre loi la profonde déconnexion du PLQ de l'électorat francophone, qui l'appuie désormais à un niveau jamais vu de 15%. Comme si cela ne suffisait pas, l'équipe Couillard a même réussi à s'aliéner son électorat naturel : les antinationalistes du Québec, principalement anglophones ou allophones.

En effet, quelle étrange chimère que cette fameuse loi 62, qui impose la distribution et la réception de services de l'État à visage découvert, terme employé par la ministre Vallée pour éviter de parler de religion dans un projet de loi... sur la neutralité religieuse! La loi oblige donc des citoyens qui ne sont nullement en position d'autorité et qui ne représentent pas le gouvernement à se dévoiler le visage en public, ignorant par le fait même le consensus québécois voulant que les employés de l'État en position d'autorité se montrent neutres en ne portant pas de signes religieux dans le cadre de leurs fonctions. Le refus répété du gouvernement et de la ministre responsable de la loi, Stéphanie Vallée, d'utiliser le mot « laïcité » en a aussi fait sourciller plus d'un. Comment peut-on prétendre vouloir rendre le gouvernement québécois totalement indépendant de toute croyance religieuse sans employer le mot « laïcité » ?

Un consensus s'est créé contre le PLQ et sa loi aussi inapplicable qu'étrange compte tenu des habituelles prises de position farouchement anti-identité et anti-laïcité du parti.

Par le fait même, un consensus s'est créé contre le PLQ et sa loi aussi inapplicable qu'étrange compte tenu des habituelles prises de position farouchement anti-identité et anti-laïcité du parti. Résultat : les nationalistes et les pro-laïcité sont en désaccord avec la loi, car elle n'atteint nullement les objectifs de laïcisation de l'État québécois et les antinationalistes (autant ceux du Québec que ceux du ROC, qui s'adonnent allègrement à leur habituel Québec-bashing) dénoncent la loi comme étant « intolérante » et raciste, un vocabulaire habituellement employé par le PLQ pour décrire ses adversaires. Quelle ironie, n'est-ce pas? Ils n'en croient pas leurs yeux et avec raison : une loi du Parti libéral du Québec va plus loin que la Charte des valeurs québécoises de Bernard Drainville, qu'ils honnissent comme la peste (mais qui aurait réglé l'enjeu de la laïcité une fois pour toutes), en imposant des contraintes vestimentaires à des citoyens n'ayant absolument aucune affiliation avec l'état québécois et n'étant pas en position d'autorité sur quiconque.

Avec ce projet de loi, Philippe Couillard et son gouvernement font de leur mieux pour faire semblant de comprendre les préoccupations de cet électorat qui les boude désormais presque totalement, mais qui est nécessaire à leur victoire majoritaire en 2018 : les francophones. Malheureusement pour lui, cette mauvaise comédie n'aura servi à rien sauf à aggraver son cas : les électeurs anglophones et allophones, habituellement gagnés d'avance pour le PLQ, sont en furie face à la nouvelle loi du gouvernement Couillard. De leur côté, les nationalistes attachés à la laïcité sont insatisfaits et avec raison : la loi 62 n'a aucun impact sur les représentants de l'état en position d'autorité. Tous les Québécois auront-ils la mémoire assez longue pour reléguer les rouges aux bancs d'opposition le premier octobre 2018? L'histoire nous le dira.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.