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Avez-vous aussi envie de tout laisser?

Avez-vous déjà ressenti l'envie de tout laisser? Il y a des chances que oui!
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Avez-vous déjà ressenti l'envie de tout laisser? Il y a des chances que oui! Comme la plupart d'entre nous, vous êtes aussi obligé de suivre le rythme de la vie active. Le métro-boulot-dodo décrié dans les années 80 a pris une autre dimension aujourd'hui. Il faut aussi ajouter la vitesse de l'information, la satisfaction maximale des clients, et l'esclavagisme moderne provoqué par des méthodes de management critiquables. Vous trouvez que j'exagère? Vous serez bien surpris!

Les difficultés économiques, le taux de chômage élevé et les restrictions budgétaires ont un effet bien réel sur les salariés: travailler plus, plus vite et tout accepter de la part de l'employeur... faute quoi le chef pourrait vous faire remarquer qu'il y a une file d'attente pour votre poste. Du coup, en bon collaborateur, vous décrochez le téléphone à tout heure. Vous répondez aux mails le soir, le week-end, pendant vos vacances et même quand vous regardez votre série préférée à la télévision le soir en famille. Comme si cela ne suffisait pas encore, vous vous surprenez parfois à publier des infos professionnelles sur les réseaux sociaux pendant votre temps libre... Si vous pensez ne l'avoir jamais fait, réfléchissez bien. Vous pourriez trouver des situations où vous n'avez pas eu le choix. Si vous n'en trouvez vraiment pas, alors vous êtes une exception! Profitez bien de votre situation car cela pourrait changer pour vous aussi...

Mon travail m'amène à rencontrer beaucoup de gens différents chaque année. Tous les jours j'entends des personnes se plaindre de leur travail. Tous les jours, sans exception, j'entends au moins une personne râler! Je ne suis pas psychologue du travail. Ce n'est pas mon rôle d'écouter les gens se plaindre. Je les entends parce que je les écoute. Tendez-vos oreilles et vous les entendrez!

Pourquoi râlent-ils? De quoi se plaignent-ils, alors qu'ils ont un travail et un toit au dessus de leur tête?

Il y a de grandes tendances: leurs chefs, les clients difficiles, les partenaires et les collègues avec qui il sont obligés de travailler, les procédures, la pression du système, etc. Bref, ils râlent mais restent souvent inactifs! Ils préfèrent subir un système qu'ils estiment oppressant plutôt que de faire le choix d'aller brouter l'herbe dans le pré du voisin. En clair: ils ne font rien de plus que de râler!

J'ai été salarié pendant 13 ans. Lorsque je n'étais plus satisfait d'un emploi, j'en ai cherché un autre, et puis un autre... et encore un autre. Ce que certains recruteurs qualifiaient d'instabilité était pour moi le moyen de faire ce que j'avais envie de faire. Si j'estimais que la situation ne correspondait plus à mes attentes, je cherchais un boulot ailleurs... tout simplement! Râler n'apporte rien, sinon de l'auto-démotivation et de la démotivation pour le reste de l'équipe. Tout le monde est perdant: le râleur et son employeur.

Il y a 8 ans, j'ai choisi de tout quitter et de démarrer ma boite. Je suis indépendant. Cela signifie que je travaille pour moi, sans subir la pression des managers, des procédures ou d'un système qui ne me convient pas. Si je n'ai pas envie de travailler avec quelqu'un, je ne le fait pas. La faculté de faire des choix à un prix: refuser de travailler avec un client, c'est aussi prendre le risque de perdre de l'argent (ou de ne pas en gagner). Mais c'est aussi la possibilité de faire ce que l'on aime sans subir les effets négatifs des relations toxiques. Un ami m'a dit un jour "Au moins tu n'es pas cerné pas des cons!" Quelques mots qui résume bien la situation...

J'ai fais ce choix car j'estime que la qualité de vie au travail a une importance considérable. Or, si on se sent mal au travail, cela aura inévitablement des répercutions sur la qualité de vie globale, y compris personnelle.

Un point intéressant abordé par de nombreuses personnes est la pression des évaluations liés au niveau de satisfaction des clients. C'est la mode depuis quelques années: le moindre service ou produit est testé et évalués pour les clients. Les questionnaires de satisfaction mis en place par les managers et les analyses sont de formidables outils de pression et, surtout, de démotivation des salariés! Dans mon dernier livre, j'ai relevé 12 raisons qui provoquent de mauvais résultats. Quand les chiffres tombent, nombre de salariés ont envie... de se barrer!

Le problème est le même avec les sociétés de services, sous-traitants et prestataires divers. Je connais plusieurs formateurs qui ont choisi de ne plus travailler avec des organismes de formation ayant mis en place des évaluations presque "punitives". Une question intéressante à se poser à ce sujet: quel est la capacité pour un client d'évaluer le niveau de service rendu? En tant que client, vous avez envie de répondre: "je suis content ou je ne le suis pas". C'est naturel. Mais, réfléchissez un instant: êtes-vous vraiment capable d'évaluer la qualité de la prestation du mécanicien qui a travaillé 7 heures sur le moteur de votre voiture? Le moteur fait un petit peu plus de bruit qu'avant, il vibre un peu plus, mais, comme vous l'avez demandé au mécanicien, il a plus de puissance. Alors, vous attribuez une note de 4 sur 5. Il a pourtant fait ce que vous lui avez demandé. Le réglage est parfait et votre voiture est plus puissante... mais elle vibre et fait plus de bruit. Qui sera pénalisé par l'évaluation? Le mécanicien! Cet exemple illustre l'une des aberrations du système directement lié à la démotivation des collaborateurs.

Si vous subissez ces évaluations, notez l'astuce suivante: ne reconnaissez pas la valeur du système. Comme le ferait un prisonnier de guerre capturé et jugé par l'ennemi, vous vivrez mieux la situation si vous ne reconnaissez pas la valeur du tribunal qui vous juge. Si vous êtes jugé par des pantins, vous sortirez la tête haute du système. Vivez pour vous, pas pour les autres!

Si vous avez fait de votre mieux pour servir le client et qu'il n'est pas content, alors tant pis!

Ce n'est pas la peine de vivre un cauchemar parce que votre chef à poussé une gueulante, ou qu'il vous a tendu des chiffres déplorables.

Vous l'avez compris, je n'aime pas ce système car il est injuste et pénalisant. Je l'affirme haut et fort et je ne craint pas les critiques car j'ai choisi d'être libre. Effectivement, cette position pourrait ne pas plaire à certains. Mais plutôt que de râler dans mon coin, j'ai choisi d'agir et de m'entourer de gens et des sociétés qui m'apportent de la joie et du bonheur au travail.

Si vous en avez marre de ce système, appuyez sur les boutons STOP et EJECT et créez votre emploi. Choisissez la liberté! Mais attention: il y a toujours un prix à payer...

Eric Goulard est l'auteur de plusieurs livres en communication non verbale et crédibilité.

Vous pouvez le contacter via www.ericgoulard.com ou Twitter.

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