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Coupe du monde au Brésil: ce qui se passe est indécent

Il y a quelques années, je me réjouissais de la désignation du Brésil comme pays organisateur. Depuis la réalité nous a tous rattrapés. Ce qui se passe est indécent, et la demande de Michel Platini de mettre en pause les manifestations pendant le mondial l'est tout autant. Mais le sport business est à l'image de la société. On est revenu à des siècles auparavant. On s'oriente vers des attributions de Coupe du monde dictée par la géopolitique. De toute façon la Fifa passe son temps à faire de la politique.
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Il y a quelques années, je me réjouissais de la désignation du Brésil comme pays organisateur. Depuis la réalité nous a tous rattrapés.

Ce qui se passe est indécent, et la demande de Michel Platini de mettre en pause les manifestations pendant le mondial l'est tout autant. Mais le sport business est à l'image de la société. On est revenu à des siècles auparavant. À l'heure d'Internet, de la représentation individuelle en permanence, nous sommes revenus à des relents haineux. Une société intolérante qui bride la liberté de penser. On ne peut même plus faire de blague sur qui que ce soit! J'y vois un lien direct avec le sport, car lui peut fédérer toutes sortes de classes sociales. Mais le pouvoir qu'est l'argent prend le pas sur tout ça. C'est un danger, mais plus personne ne veut faire quoi que ce soit pour changer cela. Tout le monde a baissé les bras. Et cela n'est pas démenti par la Coupe du monde 2018 en Russie et l'attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2022. Sans parler de l'annonce de ces derniers jours de Sepp Blatter qui va se représenter encore...

D'une manière générale, on s'oriente vers des attributions de Coupe du monde dictées par la géopolitique. La FIFA passe son temps à faire de la politique. Il y a un paradoxe à tous les niveaux, et même les sportifs s'en rendent compte. Ils sont grassement payés, et d'une certaine manière, on achète leur silence, mais non, on n'est pas obligé de suivre ça. Une minorité de personnes tente de se battre contre cela, mais c'est difficile, car dans ce milieu, tout le monde se tient par la barbichette: si vous voulez continuer à travailler, il ne faut pas s'attaquer au système. Il y a tellement de choses à changer dans le fonctionnement de la FIFA et de l'UEFA... Ce sont de véritables États dans des États. Tel pouvoir financier, ça me fait peur! Le sport a souvent été utilisé à des fins de propagande, ne l'oublions pas...

Mais les gens ne sont plus naïfs, ne sont plus dans la désinformation. Internet, les réseaux sociaux: ils connaissent tout, et c'est la hantise des politiciens qui ne peuvent plus faire cette propagande. Je comprends tout à fait les Brésiliens qui voient qu'il y a des milliards de dollars dépensés, alors qu'on ne sait pas ce qui va se passer après la Coupe du monde...

Pour autant, le choix du Brésil comme pays organisateur reste un bon choix. Le problème c'est le cahier des charges de la FIFA qui impose de dépenser tant d'argent public. Il devrait absolument y avoir des engagements du secteur privé, car ce sont eux qui tirent les marrons du feu. Qu'est-ce qu'en tire le public? Un nouveau tramway? Pendant ce temps, les entreprises privées qui construisent les nouveaux stades, les nouvelles infrastructures se gavent d'argent. «Vous voulez vous gaver? OK, mais c'est à vous de faire les infrastructures», voilà ce que je dirais à la place de la FIFA.

Souhaitons, quoi qu'il en soit, une belle compétition au Brésil: ils sont cinq fois champions du Monde, et servent d'exemple. Je ne pourrai me rendre sur place pendant la compétition, mais vivre au Brésil une coupe du monde c'est extraordinaire! J'avais failli y aller du temps où je jouais à Barcelone, avec Rivaldo. Il m'avait invité à y aller avec lui en famille, avant finalement de changer d'avis et de me dire «cela fait seulement un an et demi que tu as mis le but du 3-0 en finale, ce n'est peut-être pas la meilleure idée d'y aller maintenant».

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