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Qui dirigera la Fédération des commissions scolaires du Québec?

La Fédération génère des impacts sur votre école par l'intermédiaire des orientations qu'elle donne au réseau des commissions scolaires.
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Le 3 juin prochain, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) élira son prochain président (j'utiliserai le masculin pour alléger le texte, même si une femme fait partie des candidats).

Si vous avez un enfant et/ou si vous êtes préoccupés par le sort de l'éducation au Québec, le sujet vous concerne peut-être plus que vous pourriez le croire.

Au Québec, le système d'éducation est bâti autour des commissions scolaires. La très grande majorité du budget de l'éducation leur est transféré. Elles gèrent donc des milliards de dollars.

Le futur président sera à la tête de la vaste majorité des commissions scolaires au Québec. La Fédération génère des impacts sur votre école par l'intermédiaire des orientations qu'elle donne au réseau des commissions scolaires.

Concrètement, cette élection influence donc les grandes orientations sur la façon dont votre école sera gérée, combien d'argent elle recevra et combien de spécialistes elle mettra à la disposition des enfants en difficulté.

Le transfert de certaines sommes directement dans les écoles est particulièrement important, puisqu'il permet à ces dernières d'être plus autonomes.

Cette année, le nerf de la guerre est l'enjeu de la décentralisation du réseau de l'éducation. Le projet de loi 105 qui a été adopté l'automne dernier incluait des éléments encourageants pour les écoles. Il prévoyait une certaine décentralisation du réseau, il accordait le droit vote aux commissaires représentant le comité de parents et dédiait certaines enveloppes allant directement du ministère aux établissements scolaires. Le transfert de certaines sommes directement dans les écoles est particulièrement important, puisqu'il permet à ces dernières d'être plus autonomes.

Actuellement, l'équipe qui dirige la Fédération des commissions scolaires affiche une tendance à la centralisation du réseau sur ce dernier point. En effet, la FCSQ a déposé un mémoire au ministre de l'Éducation dans lequel elle se montrait défavorable aux enveloppes dédiées directement aux écoles.

Les quatre candidats qui briguent la présidence de la Fédération sont les suivants:

• M. Miville Boudreault, président de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île

M. Richard Flibotte, président de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe et actuel vice- président de la Fédération des commissions scolaires

• M. Alain Fortier, président de la Commission scolaire des Découvreurs

• Mme Hélène Roberge, présidente de la Commission scolaire des Patriotes

Hélène Roberge est claire sur ses intentions. Elle a fait campagne sur le thème de la décentralisation du réseau. Elle milite pour des pouvoirs accrus aux écoles et pour une meilleure collaboration entre les commissions scolaires, les directions d'école, les enseignants et les parents.

Alain Fortier siège déjà au comité de direction de la Fédération. Il mise entre autres sur une meilleure complémentarité (et non le partage) des rôles de tous les acteurs qui oeuvrent à la réussite des élèves. D'ailleurs, l'automne dernier, il avait affirmé que l'ajout de millions de dollars aux élèves en difficulté ne permettrait peut-être pas d'améliorer les services, ce qui va dans le même sens que l'expert en éducation Égide Royer, professeur à l'Université Laval. Monsieur Fortier prônait plutôt une réflexion sur les pratiques.

Miville Boudreault mise sur l'unité du réseau. Il valorise la mise en place de programmes spéciaux dans les écoles de sa commission scolaire (Pointe-de-l'Île à Montréal), pensons entre autres au programme de sport à l'école Pierre-de-Coubertin. Il désire faire économiser la Fédération en se consacrant à mi-temps au poste de président, réduisant ainsi son futur salaire.

Richard Flibotte est l'actuel vice-président de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Sa vaste expérience serait un atout. Parmi ses priorités, on retrouve l'adéquation entre la formation professionnelle et l'emploi, en particulier dans les régions, ainsi que la réforme de la taxation scolaire qu'il juge inéquitable. Ces enjeux sont saillants dans le réseau et méritent qu'on s'y attarde.

Il est le seul des quatre candidats qui désire le maintien de l'indemnité de départ pour le poste de président de la Fédération. En matière de centralisation du réseau de l'éducation, les pratiques qui ont cours à la commission scolaire dont M.Flibotte est le président annoncent davantage le statu quo que le renouveau.

En effet, cet hiver, avant même que les règles budgétaires soient publiées, les écoles ont reçu des résolutions à adopter afin que les sommes dédiées directement aux établissements scolaires soient gérées par la commission scolaire, prétextant l'équité dans la répartition des ressources. Pour un des commissaires à la commission scolaire de Saint-Hyacinthe Jean-François Messier, il s'agit d'un « chèque en blanc ». Il déplore également le fait que cette résolution n'ait pas été acheminée formellement au conseil des commissaires. Pourtant, la nouvelle loi adoptée l'automne dernier est claire : ces sommes dédiées doivent aller directement aux écoles.

La semaine dernière, des commissaires représentant le comité de parents de la commission scolaire de Saint-Hyacinthe ont affirmé être victimes de tentatives d'intimidation. Le nouveau droit de vote de ces commissaires crée des tensions : les commissaires-parents se disent bâillonnés.

Mardi, des commissaires ont déposé une demande d'enquête au ministre de l'Éducation concernant une ancienne commissaire qui a été embauchée comme secrétaire par la commission scolaire de Saint-Hyacinthe alors qu'elle siégeait quelques jours auparavant au comité d'embauche du personnel non syndiqué.

Bref, il y a de l'action à la commission scolaire de Saint-Hyacinthe.

Dans les dernières années, les mentalités ont beaucoup évolué en ce qui a trait au rôle des commissions scolaires au Québec. Reste à savoir si les commissaires d'école réunis cette semaine au congrès de la Fédération des commissions scolaires opteront pour la continuité ou le changement.

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Mai 2017

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