Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Naissance d'un second bébé: une chance pour l'ainé

L'expérience de la relation fraternelle est une chance pour tout enfant, pour peu que les parents en soient persuadés. Et si le petit nid psychique est assez grand dans la tête des parents, chacun trouvera sa place.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

À l'arrivée d'un bébé, l'aîné présente bien souvent des comportements nouveaux : régressions, caprices, petites colères, angoisses; ou bien il a aussi des envies d'écarter le frère ou la sœur vécu comme intrus, un voleur d'amour ou un perturbateur d'un ordre bien établi. Ces conduites nouvelles chez l'ainé ne pronostiquent en rien d'une relation négative avec le bébé, sauf si les parents en font un peu trop ou si leurs angoisses viennent conforter celles de l'enfant. Pour lutter contre les aspects négatifs de leurs sentiments, les aînés peuvent aussi devenir rapidement très tendres, affectueux ou surprotecteurs envers le bébé.

Tous ces fonctionnements sont des bons signes : ils montrent le travail de réorganisation en profondeur effectué par l'enfant pour réaménager sa place et ses liens. Ces attitudes dévoilent des capacités à s'adapter et à changer de façon constructive dans cette belle étape de la vie familiale.

Les parents avaient accordé beaucoup de place à l'ainé depuis sa naissance en lui laissant certainement l'illusion d'une relation totalement comblante. Si ce vécu est nécessaire dans les premiers temps de la vie d'un enfant, progressivement celui-ci doit apprendre qu'il n'est pas le centre du monde ou celui de la famille. Il doit connaître les petites épreuves de renoncement, de frustrations progressives pour trouver ses limites et une relative autonomie. Si ce n'est pas suffisamment acquis, l'arrivée d'un cadet est une chance pour lui, car il va bénéficier de cette nouvelle organisation de la famille.

La première réaction de l'ainé peut être une petite résistance aux changements. C'est classique et cette conduite normale peut se prolonger plusieurs semaines, voire parfois plusieurs mois. Mais cette "détestation" provisoire du bébé n'est pas vraiment tournée vers le petit qui est en fait encore un inconnu pour lui. C'est plutôt la crainte imaginaire d'être écarté, délaissé ou détrôné d'un statut de bébé qui est à l'œuvre, car le grand peut avoir envie de retrouver dans la régression les bénéfices du maternage précoce. Tout ce que les parents vont donner au petit frère ou à la petite sœur participera à construire de belles images pour l'aîné. C'est ainsi que l'aîné ne doutera plus des compétences parentales auprès d'un bébé.

Il est vrai que l'arrivée d'un bébé redistribue les places dans une famille et prend une partie du temps que les parents consacraient à leur premier enfant; et ces changements peuvent en effet bousculer les enfants précédents et faire naitre un peu de jalousie ou de rivalité.

Mais en général, cette expérience est très favorable au grandissement des aînés, si chacun est rencontré dans sa différence. Progressivement le grand va prendre conscience des bénéfices de son âge et surtout des satisfactions apportées par la fratrie. Le bébé qui arrive est un cadeau pour le grand. C'est une belle expérience qui permet la confrontation et la construction des altérités. La fratrie aide à se reconnaître dans la ressemblance du familier et dans la différence de l'inconnu. La fratrie rompt la solitude et développe des complicités, de la socialisation et de l'apprentissage. Elle offre des compagnons de jeux dans le bonheur de partager, de rêver et d'apprendre. Elle allège et répartie les attentes que les parents reportent sur les enfants. Pour le bébé qui arrive, c'est aussi une chance d'avoir un ainé qui lui apportera de grandes richesses. Par la suite, l'ainé profitera de son prestige de grand pour apprendre au petit plein de bonnes choses. Et même les petites bêtises faites ensemble donneront de beaux souvenirs communs.

L'expérience de la relation fraternelle est une chance pour tout enfant, pour peu que les parents en soient persuadés. Et si le petit nid psychique est assez grand dans la tête des parents, chacun trouvera sa place.

VOIR AUSSI :

Belgique

Les congés maternité du monde entier

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.