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Médias: l'équation du «pure player»

Cette nouvelle forme de journalisme en ligne tente de s'émanciper des contraintes traditionnelles.
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Depuis 2007, les sites d'informations indépendants appelés «pure players» ont vu le jour en France. Cette nouvelle forme de journalisme en ligne tente de s'émanciper des contraintes d'organisations traditionnelles. C'est une nouvelle vague de média sur fond de start-up dont le journaliste est peut-être la victime.

Une start-up en ligne

Exclusivement numérique, le positionnement éditorial des pure players est la revendication de leur non-appartenance aux groupes de presse. Ils s'engagent à communiquer et à produire des informations libres de toute pression politique et économique.

Toutefois, ils ne peuvent pas concurrencer les grandes entreprises de presse, faute de capacités financières qui les empêchent de rivaliser.

Ils souffrent du manque de reconnaissance des annonceurs et d'investisseurs potentiels; l'issue reste alors de proposer une ligne éditoriale décalée, comme le traitement différent des angles et des thématiques comme le font Atlantico, Rue89, Slate ou le Huffington Post.

Ils ne sont pas des médias classiques, créer le buzz reste une des principales stratégies pour appâter le public. Les pure players ont une réelle volonté de s'extraire du processus médiatique dont le courant est dirigé par les médias dominants. L'actualité n'est pas traitée en temps réel, elle est abordée en profondeur.

Leur fonctionnement basé sur un canal de communication web permet, à la différence des médias classiques, un fonctionnement plus souple et une réactivité certaine. Aujourd'hui, ces pure players sont aussi célèbres que leurs homologues américains et ont une certaine influence dans les débats publics.

La différence qui les rassemble

Au-delà de chérir son indépendance politique, Rue89 se distingue par la spécialisation de ses thèmes. Son approche éditoriale consiste à passer le plus de temps possible avec les internautes et en extraire des sujets que les journalistes se chargent par la suite de réaliser.

D'autres ont recours à des dépêches d'agences, des communiqués et comptent sur les sujets originaux qu'offrent les blogues et les forums.

Les points communs entre les sites de pure players sont principalement de cultiver leur différence en s'appuyant sur leur propre histoire et une approche unique dans la maniere de couvrir l'actualité. La contribution de blogueurs rémunérés à la chronique est une source de sujets qui fait partie intégrante d'une combinaison adoptée collectivement par les sites pure players. Ils communiquent auprès du public sur leur organisation interne, comme au lancement du Huffington Post France avec la venue d'Anne Sinclair, peu après le scandale impliquant son mari Dominique Strauss-Kahn, à New York.

Le journaliste face à son chien de garde

Le risque d'une trop grande proximité avec les lecteurs réduit malgré tout la liberté et le champ d'action des journalistes professionnels. Il y aura toujours une flopée d'internautes venus laisser des commentaires pour rappeler à l'ordre les engagements du média politiquement engagé et défendre les valeurs et les principes de la communauté qui s'érige comme une salle de rédaction. C'est ce qui engage fortement le niveau de responsabilité des journalistes, au contraire des médias traditionnels en ligne ou papier.

Et si la principalement cible des pure players reste un petit groupe social homogène assez proche des journalistes eux-mêmes, en dépit du manque d'audience et compte-tenu du faible revenu, ils sont forcés d'adapter leurs contenus pour toucher une population plus large pour survivre.

En France, une association professionnelle des pure players journalistiques, le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil) a vu le jour afin de convaincre le gouvernement de baisser, notamment, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les abonnements en ligne de 19,6% à 2,1% comme c'est le cas pour les médias traditionnels.

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