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Panne de métro et talons hauts...

Hier matin comme beaucoup de gens, je me suis levée en me disant:" c'est jeudi, ta semaine est presque finie! Tu finirais peut-être ta soirée dans un 5 à 7". Cet hypothétique 5 à 7 était tout bien pensé le moment le plus excitant de ma semaine -- j'avoue ma vie est un peu ennuyeuse en ce moment -- j'ai mis des talons hauts rouges comme pour affirmer que cette journée allait être marquante.
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Hier matin comme beaucoup de gens, je me suis levée en me disant:" c'est jeudi, ta semaine est presque finie! Tu finirais peut-être ta soirée dans un 5 à 7". Cet hypothétique 5 à 7 était tout bien pensé le moment le plus excitant de ma semaine -- j'avoue ma vie est un peu ennuyeuse en ce moment -- j'ai mis des talons hauts rouges comme pour affirmer que cette journée allait être marquante. En sortant de chez moi, prenant conscience de la grisaille presque automnale, dans un éclair d'intelligence, je me suis dit: "remonte chez toi et mets tes bottes". Mais non, je me tenais à être élégante pour une fois.

À peine sortie de chez moi, j'ai reçu un texto d'une amie qui me disait qu'il y avait une panne dans le métro, les lignes verte et orange sont bloquées avait-elle écrit. Refusant de me laisser abattre, je me suis dit qu'en prenant l'autobus 165 jusqu'au métro Guy Concordia, puis en marchant 10 minutes, je serais correcte. C'est ce qu'on appelle traditionnellement de l'optimisme, mais aujourd'hui, cela s'apparentait presque à de la désillusion.

La file d'autobus longue de 20 personnes aurait dû me donner l'ombre d'un doute. Au bout de 5 minutes d'attente, un autobus pointait à l'horizon, j'ai pensé: "finalement, je serais à l'heure!" J'avais pensé trop vite, l'autobus était plein de gens entassés les uns contre les autres, deux personnes seulement purent joindre les sardines empaquetées dans ce qu'on devinait être un sauna métropolitain. Un autre bus allait arriver, J'avais bon espoir. Un autre arriva, en effet. Du moins, il passa devant nous sans même s'arrêter, plein à craquer. Puis un autre et encore un autre. Résignée, je venais de comprendre qu'il y aurait peut-être d'autres autobus qui passeraient, mais aucun n'aurait de places disponibles à mon arrêt. Incapable d'attendre, j'ai hélé un taxi occupé, j'en ai hélé un autre qui était malheureusement tout aussi occupé. J'en ai hélé encore un autre, réalisant soudain que d'autres avaient pensé comme moi avant moi. J'avais perdu espoir quand soudain un chauffeur de taxi à baisser sa vitre et m'a dit:

-- Vous allez en ville?

--Oui

-- Ma cliente aussi, je peux vous prendre, vous aurez qu'à partager le prix de la course.

-- Merci! ai-je dit en montant dans le taxi.

Puis, une femme a surgi de la file pour se joindre à nous. J'ai accepté sans hésiter, sans même un regard pour la généreuse cliente. Cette jeune fille calme a fait très peu de bruit pendant le trajet. Au fond, je ne cessais de la remercier et bavarde comme je suis, je n'ai pas pu m'empêcher d'engager la conversation avec tout le monde. Elle est descendu la première à un croisement de rues animées du centre-ville. Oubliant que nous partagions la facture ou ne voulant rien nous devoir elle lui a donné 12 dollars alors que le compteur affichait 9 dollars. Quand mon tour est arrivé, j'ai fait pareille, j'ai donné 10 dollars au chauffeur alors que le compteur affichait 13 dollars. En sortant du taxi, j'ai réalisé que cette journée de marde pour tous était une belle journée pour les taxis (attention, je ne les soupçonne aucunement d'être responsables des interruptions de services) et aussi pour la générosité. Jamais je n'avais pensé partager un taxi avec des inconnus sans penser à tort. Comme quoi les pires événements nous ramènent à des valeurs simples qu'on oublie si aisément de mettre en valeur au quotidien.

Tout le tumulte autour de ces incidents dans le métro de Montréal m'a fait réalisé deux choses:

1. Je vais repasser mon permis de conduire pour ne plus être entièrement dépendante de mon service de limousine habituel: la STM. Au diable l'écologie, la planète comptera une pollueuse de plus d'ici la fin de l'année (à moins que j'utilise quotidiennement un Bixi...)

2. Je vais écrire aux fabricants de talons hauts pour que les talons soient rétractables, parce qu'en y pensant mieux, si j'avais des ballerines, j'aurais pu simplement marcher pour arriver au bureau.

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