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Accueil et intégration des professionnels immigrants: des efforts partagés par tous les acteurs

Le gouvernement doit se donner les moyens de réussir la mission de l'intégration. Les immigrants doivent également apprendre à mieux séduire, convaincre et rassurer les employeurs québécois.
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Les immigrants n'ont pas à porter tout seuls le fardeau de l'intégration. Cette vérité défendue en commission parlementaire en 2011 par l'ancien président du Conseil supérieur de la langue française, Conrad Ouellon, doit amener une nouvelle prise de conscience de la société d'accueil sur les efforts partagés de la question du lien social.

La création d'espaces de dialogues interculturels pourrait éviter les fractures identitaires. Il y a, certes, une adaptation de l'immigrant à la société québécoise, mais le gouvernement doit se donner les moyens de réussir la mission de l'intégration. Les immigrants doivent également apprendre à mieux séduire, convaincre et rassurer les employeurs québécois.

L'emploi constitue la principale dimension d'une intégration réussie. La personne qui est en emploi est plus réceptive au discours de la société et renforce son degré d'implication et son sentiment d'appartenance à la société d'accueil.

Même si le taux d'obtention de diplôme est plus élevé, les immigrants ont des difficultés à intégrer le marché du travail québécois : un véritable paradoxe. Les difficultés liées à l'insertion au marché du travail québécois devraient connaître une solution définitive.

En développant et appliquant des politiques d'ouverture à toutes les franges de la société, les employeurs québécois démontrent leur intérêt à prendre le train de la diversité enrichissante en marche. L'importance de la sensibilisation et du soutien aux petites et moyennes entreprises incitera les employeurs à faire partie intégrante de la solution. Il faut partir des besoins des employeurs qui peuvent ne pas recruter les immigrants en pensant que leur intégration va être plus difficile, qu'ils n'auront pas assez d'aide pour comprendre les différences culturelles ou d'autres soutiens.

Selon nous, la diversité devrait être également plurielle en termes d'information, d'intégration des immigrants sur les plateaux de télévision, de radio, de presse écrite, bref de diversification des sources d'information.

Différents plans d'action ont été mis en place par le gouvernement libéral : Plan d'action (2004-2007) Des valeurs partagés, des intérêts communs, Plan stratégique (2008-2012 : points saillants sur la mission, la vision, les orientations, les objectifs du MICC et les priorités du gouvernement), Plan d'action gouvernemental (2008-2013) La diversité : une valeur ajoutée, Plan stratégique (2012-2016).

Tous ces plans d'action qui visaient une meilleure intégration des immigrants n'ont pas empêché l'existence de barrières institutionnelles sur le terrain. En d'autres termes, les outils mis en place par le gouvernement pour faciliter l'intégration des immigrants semblent ne pas freiner le chômage élevé de cette catégorie de la population.

Un changement de paradigme consisterait à mieux vendre la diversité par une mobilisation citoyenne et une valorisation des bons coups de l'immigration. Les employés doivent être le reflet de la population québécoise. C'est une question sociologique que de se mobiliser pour favoriser les conditions d'une intégration réussie des néo-Québécois.

On parle toujours du suivi, notamment de l'application des conclusions suite à différentes consultations parlementaires. Le Québec est expert en matière de recommandations pertinentes, mais doit passer l'épreuve de les traduire en faits concrets. Si on appliquait le tiers des recommandations sur l'intégration des personnes immigrantes, bien des problèmes seraient résolus.

Amorcer ou entreprendre des démarches d'intégration socioprofessionnelle bien avant d'émigrer est une initiative louable et bénéfique pour les immigrants et la société d'accueil. En d'autres termes, il faut mieux informer les immigrants avant leur arrivée sur les réalités culturelles, linguistiques et économiques du Québec et, ensuite, les accueillir, les franciser, les accompagner et les intégrer sur le marché de l'emploi. Mais il faudra impérativement changer de paradigme par une véritable sensibilisation de la société d'accueil sur les enjeux de l'immigration et de l'intégration.

Il faut mieux préparer les immigrants avant leur arrivée, ce qui est certes une bonne chose. Mais, il faut également changer de paradigme en insistant davantage sur la préparation de la société d'accueil aux réalités de l'immigration et de l'intégration. En d'autres termes, on ne peut pas dissocier une meilleure préparation des immigrants potentiels à celle de la conscientisation de la société d'accueil sur les difficultés d'intégration des néo-Québécois. L'opération Séduction ou la Grande Séduction implique des efforts partagés par tous les acteurs du processus migratoire et d'établissement à la société d'accueil.

Le Canada, pays certes d'installation, recrute des cerveaux qui ne lui ont rien coûté et qui sont en très bonne santé. Il faut donc miser sur le capital humain et maximiser le potentiel d'employabilité des immigrants. Leur intégration professionnelle et économique en dépend. Les multiples obstacles auxquels font face les immigrants empêchent leur apport optimal à l'économie montréalaise, québécoise et canadienne.

Les politiques publiques doivent tenir compte ou se pencher davantage sur les perceptions des employeurs vis-à-vis des immigrants issus de minorités visibles, mais en particulier les Maghrébins musulmans et les Noirs. Il existe des préjugés grandissants sur ces catégories de population, qualifiées par certains employeurs de non adaptables à la culture organisationnelle.

Le cheminement d'un nouvel arrivant correspond à un combat titanesque. La véritable et satisfaisante intégration des personnes immigrantes au marché du travail ne peut se réaliser qu'à condition que, à tous les niveaux du processus, se fasse un sérieux examen de conscience de la part des différentes parties impliquées.

Un travail de sensibilisation doit être fait auprès des décideurs en milieu de travail qui sont souvent des gestionnaires ou responsables des ressources humaines (et des membres de l'équipe) aussi bien dans les entreprises privées que dans les institutions de la fonction publique québécoise.

Nous croyons fermement que cette société francophone nord-américaine peut arriver à réaliser des choses formidables au nom du consensus et du compromis. Et la question de l'intégration professionnelle des personnes immigrantes est un sujet qui devrait interpeller tous les acteurs pour l'intérêt de la société entière.

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