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Le parallèle s'est fait rapidement entre les «Janettes», favorables à la Charte des valeurs québécoises, et les «Yvettes» du premier référendum, en 1980.
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Le parallèle s'est fait rapidement entre les «Janettes», favorables à la Charte des valeurs québécoises, et les «Yvettes» du premier référendum, en 1980.

Je doute que les «Janettes» aient le même impact que les «Yvettes» il y a 33 ans .Les propos maladroits de Denise Filiatrault et de Janette Bertrand ont vite gâché l'élan que le groupe des 20 signataires avait réussi à donner au départ avec leur manifeste.

Le contexte est aussi différent. Élu 4 ans plus tôt, le tout premier gouvernement péquiste avait initié des réformes majeures, bien accueillies, mais était lié par la promesse de tenir un référendum. Le premier mandat du PQ a été remarquable.

Le mouvement des «Yvettes» est sans doute l'exemple parfait d''une opération de récupération politique. Ayant constaté que le NON dominait au sein de l'électorat féminin, le OUI avait organisé un rassemblement de femmes.

C'est devant cet auditoire que la ministre Lise Payette a commis une bourde monumentale. Elle a utilisé l'exemple d'un manuel scolaire qui faisait référence à la petite Yvette, bien soumise, pour démontrer les valeurs (québécoises?) véhiculées encore à l'école.

Son erreur a été d'ajouter que le chef du camp du NON, l'austére Claude Ryan, était «marié à une Yvette».

Jusque là peu inspirée, la campagne du NON a pris un momentum incroyable: 1 700 Yvettes à Québec, 14 000 au Forum.

Disons que le camp fédéraliste été prompt à capitaliser sur cette bévue. Quant au camp souverainiste il a eu beau pédaler par en arrière, le mal était fait.

Les «Yvettes» n'ont pas donné la victoire au NON mais elles ont injecté ce qui lui manquait, au-délà du discours économique, de la passion.

Dans le cas de la Charte de Bernard Drainville les lignes de fracture ne sont pas les mêmes. Rejet à Montréal et à Québec, appui majoritaire en région. Les femmes apparaissent très divisées entre pro et anti, comme l'a illustrée la scission au sein du Conseil du statut de la femme.

Transposée aujourd'hui, la récupération politique donnerait quelque chose comme «les Folles contre la Charte» mais je doute que cela irait bien loin, tout simplement parce qu'on aime Janette et Denise.

Les sondages du week-end ont peut-être refroidi, par ailleurs, les ardeurs de ceux qui rêvaient d'une élection à caractère référendaire sur la défense de l'identitié québécoise avec, en prime, l'appui de personnalités comme Janette Bertrand.

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