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Philippe Couillard s'est présenté dans son tout premier message inaugural à l'Assemblée nationale comme un premier ministre investi d'une mission, celui qui va libérer le Québec d'une situation budgétaire étouffante.
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Philippe Couillard s'est présenté dans son tout premier message inaugural à l'Assemblée nationale comme un premier ministre investi d'une mission, celui qui va libérer le Québec d'une situation budgétaire étouffante.

Un message inaugural, c'est la feuille de route d'un gouvernement qui s'adresse d'abord et avant tout à l'administration publique qui prend ses ordres de marche.

C'est donc une énumération d'intentions générales qui, on le devine bien, ne seront pas toutes réalisées. Généralement, il contient beaucoup d'effets de manche et de vantardise, surtout dans le cas d'un gouvernement flambant neuf.

Le message du gouvernement Couillard est plutôt sobre et la trame de fond c'est l'austérité, pardon il faut dire dorénavant la rigueur budgétaire. Pas d'envolées lyriques dans ce discours terre-à-terre.

Nous devons, de dire le premier ministre libéral, «se libérer de la menace qui enchaîne notre liberté de faire des choix». Il égratigne au passage les administrations précédentes en mentionnant que les «vraies réformes ont été repoussées parce que le Parlement était divisé. Ce qui aurait été souhaitable il y a 15 ans, ce qui aurait été nécessaire il y a 10 ans, devient, aujourd'hui, une urgence.»

C'est une référence directe à la réingénierie de l'État prévue lors du premier mandat de Jean Charest en 2003, un engagement qui s'est buté au lobby syndical qui avait mobilisé ses troupes sous le thème «on n'a pas voté pour ça».

Le premier ministre Couillard a averti les Québécois que des décisions difficiles devront être prises et qu'il n'hésitera pas à les prendre. Il est déterminé à remettre en cause les fameux «acquis» qu'il a décomposés en «à qui» (à qui sera transmis la facture si rien n'est fait).

On constate tout de même que le gouvernement a commencé à moduler son message en optant pour la rigueur administrative, terme moins péjoratif. On ne parle pas de changer le modèle québécois, mais de le rendre plus équitable, de l'optimiser, voire d'assurer sa survie.

L'action de ce gouvernement repose sur trois grands axes: une réforme de la fiscalité des individus et des entreprises, une révision permanente faite par des experts indépendants de tous les programmes gouvernementaux, une relance de l'économie par le biais du Plan Nord, d'une politique maritime et des projets d'investissements.

On réalise très bien, dans l'entourage du premier ministre, qu'on ne réussira pas à vendre aux contribuables la nécessité de faire des sacrifices si on ne leur laisse pas entrevoir des jours meilleurs au terme de cette opération-redressement.

Pour le reste, le message inaugural comportait peu de nouveautés pour quiconque a suivi la campagne électorale. La surprise vient d'ailleurs, soit de de la remise en question du projet de cimenterie à Port-Daniel que le PLQ avait pourtant endossé en d'autres temps.

Le gouvernement Couillard bénéficie d'un alignement des astres exceptionnel: majoritaire, il peut miser sur l'appui de la CAQ, le PQ est décapité, les sondages démontrent que les citoyens sont conscients du danger qui plane sur les finances publiques, les syndicats ont perdu de leur crédibilité.

Philippe Couillard réussira-t-il là où Robert Bourassa et Jean Charest se sont cassé les dents?

«Des manifs on a déjà vu ça, on peut prendre la chaleur», confiait mercredi une source libérale. On en reparlera dans un an.

L'impression de ce message inaugural, c'est que le Québec joue sa dernière carte.

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